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Situation nationale : la CODER ou la figure du weemba

| 24.12.2016
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L’ADF/RDA, le CDP, l’Autre Burkina/PSR, le Faso Autrement, Les Républicains, la Nafa, le RSR et l’UNDD se sont regroupés au sein de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (Coder). La cérémonie de signature du protocole d’accord marquant le lancement des activités a eu lieu ce dimanche 16 octobre 2016 à Ouagadougou en présence des partis politiques invités. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
L’ADF/RDA, le CDP, l’Autre Burkina/PSR, le Faso Autrement, Les Républicains, la Nafa, le RSR et l’UNDD se sont regroupés au sein de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (Coder). La cérémonie de signature du protocole d’accord marquant le lancement des activités a eu lieu ce dimanche 16 octobre 2016 à Ouagadougou en présence des partis politiques invités. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
La Coalition pour la Démocratie et de la Réconciliation (CODER) a organisé une conférence publique ce jeudi 22 décembre 2016 à Ouagadougou. Sous le thème « la figure du weemba ou le sens de la grâce royale chez les moosé », c’est le Professeur Albert Ouédraogo qui a assuré la communication qui était un retour à l’histoire du royaume mossi.


Pour sa troisième sortie, la CODER a décidé d’organiser une conférence publique pour « permettre aux burkinabè de replonger dans leur culture et s’en inspirer pour une justice réconciliée ». Pour cela, le conférencier a axé sa communication sur les fondements de la justice traditionnelle. Avant cela, l’hymne nationale a été exécutée par les participants et une prière musulmane faite pour qu’Allah accompagne la CODER dans toutes ses entreprises.

Le weemba, une femme à Ouagadougou

Le conférencier livre sa communication en trois points à savoir la figure du pardon, le weemba face à la cour royale et à la justice des hommes et, enfin, le pardon au-delà de la justice. Dans le premier point, Pr Albert Ouédraogo apprend qu’en pays moaga c’est le chef qui juge au nom des ancêtres et des dieux. Pendant ce jugement, il pouvait arriver que celui-ci se trompe et, c’est en ce sens que le rôle du weemba se justifie. Ainsi, le ou la weemba est là pour implorer le pardon du roi. Ce qui est important également à retenir c’est que lorsque le weemba demande pardon, le chef est obligé de céder. Il affirme que dans le royaume de Ouagadougou, le weemba est une femme et que le pouvoir en pays mossi viendrait d’une femme. Il en veut pour preuve l’histoire de la princesse Yennega.

Dans la deuxième partie de son exposé, le conférencier dit estimer que la justice des hommes est imparfaite surtout celle moderne qui est plus « punitive que réparatrice ». Et dans la tradition moaga, Professeur 0uédraogo précise que celui qui refuse le pardon se soustrait de la société. Il en veut pour preuve les situations dans lesquelles certaines personnes sont battues à mort par les ancêtres quand elles refusent le pardon. Albert Ouédraogo fait savoir également que le ou la weemba a un lien de sang avec la famille royale d’où son influence sur le roi. Les devises des weemba sont perverses voire exagérées et peuvent exacerber mais selon le professeur, elles peuvent se comprendre puisqu’il s’agit d’un symbole, d’une exagération pour montrer que l’amour est bien plus importante que tout dans les relations humaines. Et ce, pour arriver à régler les plus gros problèmes.

Message au président du Faso

Dans la dernière partie de son intervention, le conférencier enseigne qu’il est important pour une société de mettre en place des dispositifs pour arriver à régler tous les problèmes dans une société. Pour lui, la justice devait être au service de la cohésion sociale. « C’est pourquoi les notions de vérité, de justice et de réconciliation doivent être vécues avec intelligence car les modalités du pardon sont comme les voix de Dieu qui sont plurielles et insondables ».

A la fin de la communication, Dr Ablassé Ouédraogo, président de la CODER explique qu’il faut puiser dans les valeurs traditionnelles pour pouvoir résoudre les problèmes de justice. Il annonce que les 12 autres régions du Burkina devront dans les prochains jours bénéficier de communications de ce genre afin que les uns et les autres puissent s’en inspirer. Au président Roch Marc Christian Kaboré, Ablassé Ouédraogo lui confie qu’il devrait « écouter le cri des burkinabè en initiant un dialogue inclusif et sans délai pour permettre aux burkinabè de s’assoir et aller vers une réconciliation véritable ». Aux femmes, weemba d’une manière ou d’une autre, il leur demande d’accepter de jouer leur rôle, celui de leur grand-mère pour « sauver le Burkina de la crise qu’elle connait ».

Armelle Tapsoba

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