Se donner plus de visibilité sur le terrain du dialogue politique, faire son appréciation sur la situation socio-politique actuelle du pays, tels sont entre autres les raisons qui ont motivé la Convergence pour la démocratie sociale (CDS) à tenir ce point.
Pour faire une brève analyse de la situation politique actuelle dans le monde et plus spécifiquement en Afrique, le président de la CDS, Charles Edmond Sanfo, a passé en revue l’actualité socio-politique du Burkina Faso. Selon celui-ci, depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau régime, la rupture tant attendue par le peuple tarde à se manifester. Au sommet de l’Etat, a-t-il indiqué, on observe une sorte de malaise lié à un souci de positionnement et de maîtrise des ressorts essentiels du pouvoir du triumvirat, et cela donne une impression de désintérêt à l’égard des questions cruciales à régler.
« Le pouvoir exécutif, conduit par un illustre inconnu de la communauté politique à la date de sa nomination, semble manquer de légitimité et donc d’initiative à la hauteur de la rupture », soutient Charles Edmond Sanfo. Celui-ci estime par ailleurs que le pouvoir législatif, héritier des hauts et des bas du Conseil national de la transition (CNT), pour faire corps avec le peuple dont il tire sa légitimité, endosse parfois le rôle de l’exécutif.
Le pouvoir judiciaire, quant à lui, semble parfois trébucher sur le grand manteau de l’indépendance arraché, à en juger par les contradictions qu’il étale au grand jour, foi de Charles Sanfo. Pour le président du parti, les propos et les pratiques de certains potentats du régime du triumvirat rappellent avec effroi les pratiques de l’ancien régime déchu et font penser à une continuation des pratiques décriées. La multiplication des organisations de la société civiles (OSC), la configuration actuelle du Chef de file de l’opposition politique (CFOP), n’ont pas échappés à la critique du conférencier. Comme solutions pour sortir le pays de l’ornière, la CDS estime qu’il faut sortir du dilemme qui consiste à se demander si la paix (des cœurs) doit être un préalable à la réconciliation nationale, ou l’inverse.
Pour elle, la réconciliation nationale est une nécessité urgente et doit se faire sans attendre sur la base d’une formule intelligente, afin de permettre d’atteindre la paix des cœurs. Le parti, par la voix de son premier responsable, appelle à un véritable sursaut national pour une réconciliation nationale véritable, permettant un nouveau départ à « la patrie des hommes intègres ». Dans cette dynamique de réconciliation, la CDS a annoncé la convocation imminente d’un congrès extraordinaire pour sa restructuration.
En rappel, la Convergence pour la démocratie sociale, créée en décembre 2002, se veut un parti de masse, dont l’objectif fondamental est d’édifier une nation fondée sur l’organisation démocratique de la société.
Yssoufou Sagnon
(Stagiaire)