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Simon Compaoré, 2e vice-président du MPP: «Plus partisans du dialogue que nous, il n’y en a pas»

| 03.09.2014
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Simon Compaoré, 2e vice-président du MPP: «Plus partisans du dialogue que nous, il n’y en a pas»
© DR / Autre Presse
Simon Compaoré, 2e vice-président du MPP: «Plus partisans du dialogue que nous, il n’y en a pas»
S'il y a une personne qui avait brillé par son mutisme lors de la conférence de presse du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) le lundi 1er septembre 2014 à Ouagadougou, c'est bien Simon Compaoré. Mais après avoir laissé Salif Diallo le soin de réponde seul aux questions des journalistes, le 2evice-président du parti, appelé affectueusement «Simon» ou «Tébdjéré» au moment où il était maire de la capitale, est sorti brusquement de son silence. «Il y a un certain nombre de points sur lesquels il est souhaitable que j'apporte davantage des informations» a-t-il déclaré, avant d'accorder une interview express à la presse. Dans cet entretien, il est revenu sur les cartes des militants, le dialogue entre la classe politique et les démissions au MPP qui relèvent, a-t-il affirmé, «d'une instrumentalisation savamment orchestrée par le parti au pouvoir mais qui ne peut en aucun cas ébranler son parti».



Sur les cartes de militants

Sur les cartes de militants, il faut préciser qu'il y en a plusieurs sortes: on a la carte des membres du bureau politique national qui est différente de celle de l'ensemble des militants. Et cette dernière (la carte des militants) se fait selon les villages, les secteurs de commune rurale ou urbaine de chaque province ou de nos structures à l'étranger. Toutes ces cartes, nous sommes en train de les éditer au fur et à mesure que nous mettons ces cartes les structures du parti sur le terrain. De ce point de vue, dans les semaines et mois à venir, ces cartes vont continuer à être éditées pour que nous puissions les remettre aux militants qui sont non seulement dans les organes du parti, mais aussi les militants de base dans les villages et secteurs.

Il y a une autre carte qui est faite uniquement pour les militants du secteur informel des marchés et yaar. Une autre est éditée pour les camarades dans les services structurés à savoir les services privés et de l'Etat. Pour des militants de l'extérieur, il y a des cartes sur lesquelles l'on a mis spécifiquement le nom de la ville et du pays. C'est important que vous puissiez comprendre le processus de délivrance de la carte.

Au sujet du dialogue

Quelque fois, on nous prend comme des va-t-en guerre. Mais s'il y a des gens qui sont pour le dialogue, c'est bien nous. Puisque étant encore au CDP, nous avions tenté de discuter et de dissuader nos anciens camarades de faire en sorte que le sénat ne soit pas implanté contre la volonté de l'immense majorité des populations et qu'il fallait discuter. On n'a pas eu une oreille attentive. Pour la révision de l'article 37, on a montré que même si l'on était d'accord au début, au fur et à mesure dans le temps, on s'est rendu compte que l'immense majorité de la population est contre. Pour cela, nous avons simplement dit: pour préserver la paix sociale, pour faire en sorte que le changement aspiré par tant de milliers de Burkinabè puisse être une réalité, il faudra que nous mettions en cause nos positions anciennes. Là aussi, on n'a pas été écouté. Et aujourd'hui, l'on est obligé de répartir vers la société civile. Vous avez vu les rencontres qui se font auprès des chefs coutumiers et religieux, c'est-à-dire que la voie forcée empruntée par certains pour faire coûte que coûte un référendum que beaucoup de Burkinabè n'en veulent pas, eux-mêmes se rendent compte aujourd'hui qu'il faille changer de fusil d'épaule. Nous sommes les premiers à dire qu'il faut discuter, il faut éviter même quand on sent que l'on est fort, l'on se dit fort, à un moment donné, lorsque l'on regarde les tendances, l'on doit se raviser et revenir sur des positions justes qui consistent à ne pas mettre le feu à l'ensemble du pays en faisant ce que la grande majorité n' a pas envie de l'on fasse.

Le cas des démissionnaires

Pour les démissions, ce qui n'est pas ressorti, l'on a vu des individus qui, à eux seuls, vont louer des salles dans les hôtels ou occuper la salle de conférences des Archives nationales, qui poursuivent les journalistes pour qu'ils viennent couvrir et qui arrivent même à déplacer la télévision nationale qui vient couvrir et qui, à l'heure de grande d'écoute, tel que le journal de 20 h, fait passer des individus qui ont de la peine à lire leur déclaration liminaire. Cela veut dire que ce sont des gens qui le leur ont écrit pour aller lire. Quand c'est ainsi, les méthodes qui sont utilisées pour nos contradicteurs sont déplorables. Parce que pour un parti au pouvoir, si l'on doit revenir à de telles méthodes, ça signifie que le parti est en difficulté et que l'on est obligé de faire de l'instrumentalisation, ce qui ne peut pas tromper quelqu'un. Mais comme nous l'avons dit, même quand on veut faire du faux, il faut être un malin. C'est suffisamment cousu avec du fil blanc et ça ne résiste pas à l'analyse. Vous avez vu que tous ceux qui sont venus pour dire qu'ils ont démissionné, personne n'a été capable de montrer une liste. Si vous n'étiez pas prêts, pourquoi cette précipitation. C'est en fait pour dire que tous ces éléments réunis démontrent à souhait qu'il y a une instrumentalisation. Donc, vous ne serez pas étonnés que demain, que l'on dise qu'à Tanghin Dassouri, Fada, Bobo, Tenkodogo, il y a des démissions. C'est une stratégie qui a été orchestrée par le parti au pouvoir mais qui ne peut pas nous ébranler. Dans les semaines et mois à venir, vous verrez la nouvelle dynamique que le MPP va développer à son niveau mais aussi dans le cadre des activités communes que nous menons avec le CFOP.

Propos recueillis par Saïdou Zoromé

lesechosdufaso.net

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