Salif Diallo à Bobo-Dioulasso: « Il y’a des griots d’hier de Blaise Compaoré qui rampent nuitamment pour venir au MPP »

| 25.11.2014
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Salif Diallo à Bobo-Dioulasso: « Il y’a des griots d’hier de Blaise Compaoré qui rampent nuitamment pour venir au MPP »
© DR / Autre Presse
Salif Diallo à Bobo-Dioulasso: « Il y’a des griots d’hier de Blaise Compaoré qui rampent nuitamment pour venir au MPP »
Salif Diallo, 1er vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), a conduit une mission du bureau politique national du parti à Bobo-Dioulasso, le samedi 22 novembre 2014. Cette mission a été initiée pour remercier les militants de Sya pour leur contribution dans la lutte qui a conduit à la chute du régime Compaoré et les inviter à rester toujours mobiliser pour la victoire finale. L'amphithéâtre de l'ENEP de Bobo-Dioulasso, qui a servi de cadre à cette rencontre, rencontre a refusé du monde. Salif en a profité pour « régler ses comptes » avec l'ex-président du Faso, Blaise Compaoré.


Conduite par Salif Diallo, 1er vice-président du MPP, la délégation était composée, entre autres, de Clément P. Sawadogo, Salif Tiemtoré, Issa Dominique Konaté. Les responsables du parti du soleil levant sont venus remercier les militants pour leur rôle dans l'insurrection populaire qui a évincé Blaise Compaoré et son équipe du pouvoir. Les militants, venus des 3 provinces de la région des Hauts-Bassins, ont fait le plein de l'amphithéâtre de l'Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) de Bobo-Dioulasso de l'intérieur à l'extérieur, « recto-verso », comme le disait l'autre. En effet, dès 14 h, la salle devant abriter la rencontre était inaccessible au regard de la grande mobilisation des militants qui ont investi les lieux, alors que la cérémonie était prévue pour 15h.

A 15 h10, Salif Diallo fait son entrée dans la salle sous les acclamations nourries des militants. Pour démarrer les hostilités, place a été faite à l'exécution de l'hymne du parti. Puis, les jeunes, les femmes, les anciens, la section provinciale du parti... ont fait savoir qu'ils ont effectivement participé à la lutte « pour chasser » Blaise Compaoré du pouvoir. « Nous avons tous soutenu le mouvement populaire pour dire non à la grande forfaiture de Blaise Compaoré et ses camarades. Nous avons répondu à l'appel de la direction politique nationale du MPP pour la résistance contre la modification de la Constitution », dira le SG de la section provinciale du parti, Léonce S. Sanou. Aussi, a-t-il poursuivit : « Les militants du MPP de Bobo-Dioulasso ont défié les avocats de la famille Compaoré ». Par ailleurs, les différents orateurs se sont engagés à garder le cap de la mobilisation pour assurer la victoire du parti en 2015.

Salif Diallo déchaine la foule

Au terme des différentes allocutions de reconnaissances et de remerciements, le moment tant attendu par les militants, à savoir l'allocution de Salif Diallo arriva. Annoncé pour son discours, toute la l'assistance (exceptés les journalistes) s'est mise débout. La main droite levée, il avança lentement vers le parloir sous les acclamations. Devant le micro, il lève la tête, regarde l'assistance qui ne cesse d'applaudir. Prolixe, le message du 1er vice-président du MPP durera 20 minutes environ. Ce dernier a salué la détermination des militants dans la lutte contre « le pouvoir à vie » au Burkina Faso. Cependant, le 1er vice-président du MPP a indiqué que la lutte était partiellement gagnée. Pour ce faire, il a exhorté les militants des Hauts-Bassins à rester mobiliser pour que, dit-il, « plus jamais personne ne mûrisse l'idée de s'éterniser au pouvoir ». Conscient du rôle de la jeunesse dans l'insurrection populaire du 30 octobre dernier, il l'a qualifiée d'héroïque et d'intègre. Continuant son laïus, il a invité les jeunes à veiller désormais à la bonne marche de la démocratie : « L'ère de l'exploitation du peuple est révolue. »

« Plus d'analphabètes à la tête de Bobo-Dioulasso »

Venu pour remercier les militants, Salif Diallo ne fera pas de cadeau à ses anciens camarades du CDP. De la feuille à la racine du CDP, Salif n'a épargné personne. Pour le cas de Bobo, il a invité les militants à faire en sorte « qu'un analphabète » ne prenne plus les règnes de cette ville. « Les candidats à la mairie de Bobo-Dioulasso devront désormais présenter un programme de développement de la commune » a-t-il préconisé. Comme tout parti politique, le MPP, selon Salif Diallo, vise Kosyam en 2015. Toute chose qui selon lui, est un acquis. Mais, rétorque-t-il, « la victoire réelle du MPP ne sera assuré que lorsque le peuple sera libérer économiquement et socialement ». Figure emblématique des partisans de la lutte pour la modification de l'article 37 de la constitution, Salia Sanou, à l'image de ses pairs, n'a pas été caressé dans le sens du poil. Quant à Blaise Compaoré, ancien président du Faso, Gorba dit l'avoir prévenu, le 1er mars 2014, à Bobo-Dioulasso lors du grand meeting du MPP. « J'avais prévenu Blaise et son CDP que s'ils jouaient avec le peuple, ils devraient rejoindre les frontières. J'avais prévu 12h, mais Blaise a quitté Kosyam à 11h » a-t-il lancé.

Faire attention « aux griots du CDP »

Les militants du CDP sont à la recherche de repères politiques, selon le chef de la délégation du MPP. « Il y'a des griots d'hier de Blaise Compaoré qui rampent nuitamment pour venir au MPP » a-t-il confié aux militants. « Mais, a-t-il prévenus, faites attention à ces derniers ».

« N'acceptez que ceux qui sont sincères. Ceux qui ont pour ambition de tromper le peuple seront arrêtés », a-t-il laissé entendre. Après ses flèches à l'endroit des ex-dirigeants de l'exécutif, Le regard tourné vers les militants et l'index pointé sur eux, Salif conseilla : « La bagarre, ce n'est pas entre nous. Mais contre la corruption, la pauvreté et les autres maux qui minent les populations ». A l'issue de son long discours, il a exhorté les responsables du parti à toujours travailler selon les attentes des militants à la base : « Ce sont eux le parti. Le parti commence et finit à la base. »Pour finir, il a invité les militants à accompagner la transition afin qu'elle dure moins longtemps.

Par Mady BAZIE

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