« S’il y a dérapages, ce sera de leur faute »

| 20.06.2014
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« S’il y a dérapages, ce sera de leur faute »
© DR / Autre Presse
« S’il y a dérapages, ce sera de leur faute »
«L'intrusion des Mouvements dits apolitiques et qui en réalité ne le sont pas, dans la lutte politique actuelle n'est sans doute pas pour faciliter certaines choses. Et pour cause, certains d'entre eux, au lieu d'être de vrais mouvements de défense des valeurs sociales, sont devenus pires que des partis politiques. Pour cela, ils s'opposent fermement, soit au parti au pouvoir soit à l'opposition. Si ces prises de position ne discréditent pas leur lutte, elles ne lui confèrent pas toute sa justesse. Quand un mouvement choisit d'insulter un leader politique ou de marcher contre lui à cause de ses prises de positions, il faut le traiter comme un parti politique et exiger de lui, le respect que demande la loi aux partis politiques. Car, si on n'y prend garde dès à présent, ce sont ces mouvements qui seront à l'origine de l'escalade. Au finish, ils se transformeront en des milices comme on l'a vu ailleurs. Il n'est jamais trop tard pour rectifier le tir». Ecrivions-nous dans l'édition no3792 de L'Express du Faso du 16 juin 2014.
Et tout a commencé dans la région des Hauts-Bassins avec le gouverneur de la région alors que, animé de bonnes intentions, il a demandé à rencontrer des organisations syndicales et de la société civile autour de leurs préoccupations afin d'envisager ensemble avec elles des pistes de solutions au niveau local. Il sera vertement pris à partie au cours de cette rencontre. Habilement, il a réussi à calmer la tension. Mais celle-ci sera réactivée lorsque des mouvements décident d'organiser un sit-in suivi d'une marche contre l'hôpital de Bobo-Dioulasso. A l'occasion, aucun mot virulent n'a été de trop pour le qualifier; quand il est sorti personnellement pour recevoir le mémo des marcheurs. Ce même jour, par coup de chance, il n'était pas le gouverneur que des jeunes, sans doute des mêmes mouvements sont allés encercler avec intention de le lyncher. On est où là?

Aujourd'hui, c'est le maire de la commune de Bobo-Dioulasso qui est dans le viseur de ces mouvements. Il semble qu'une marche est prévue le 28 juin prochain pour exiger sa démission. Pourvu qu'il n'y ait pas de dérapage. Avant lui, c'est le maire de l'arrondissement 2 qui a usé de toutes les tactiques et ruses possibles pour qu'il n'y ait pas d'affrontements entre jeunes dans son secteur. Tout simplement parce qu'en face, on avait décidé de s'en prendre à lui.

S'il faut féliciter tous les leaders de ces mouvements, pour ou contre ceci ou cela, pour la noblesse de leur lutte et l'engagement dont ils font montre, il faudrait qu'ils arrivent à maitriser tous ceux qui, parfois nourrissent de mauvaises intentions, et adhèrent à leurs mouvements. Justement, ce sont ces incontrôlables qui pourraient, si on n'y prend garde dès à présent, mettre le feu aux poudres. Tout le monde a aimé, salué et soutenu les luttes pacifiques, responsables et dignes de l'opposition et de toutes les organisations qui militent avec elle. De même, tout le monde a reconnu satisfaisante la manière dont le pouvoir organise désormais ses manifestations. Il ne faudrait donc pas que pour des raisons personnelles, on en arrive à des situations déplorables et préjudiciables à tous. L'un des slogans qu'on aime à répéter, c'est que les hommes passent, les institutions restent. Ajoutons le Faso aussi. Nous n'avons donc aucune raison de le brûler, ce Faso-là.

Dabaoué Audrianne KANI

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