L'appel au référendum lancé par les députés de la majorité présidentielle n'est pas du goût du président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Roch Marc Christian Kaboré. « C'est une attitude très malheureuse de ce groupe parlementaire. Nous sommes dans un système démocratique de séparation des pouvoirs ; nous savons que le débat sur la modification de l'article 37 est un débat qui divise au sein de l'opinion publique nationale. Nous trouvons que c'est tout à fait malheureux que des députés, qui ont été élus par le peuple et qui doivent travailler à ce que cette unité soit préservée, contribuent à aggraver ces fractures sociales. C'est pour cela que nous désapprouvons totalement. Nous avons déjà dit que c'est une duplicité », a-t-il laissé entendre à l'issue de la rencontre qu'il a eue avec le Mouvement « ça suffit », le 16 septembre dernier. Au menu des échanges, l'invitation à la classe politique burkinabè à un dialogue inclusif pour une alternance pacifique au Burkina en 2015. Après des échanges à bâtons rompus, les deux délégations ont chacune exprimé sa volonté de voir la classe politique mener un dialogue franc et sincère, pour le bonheur des Burkinabè. Pour le président du MPP, Roch Marc Christian Kaboré, il est nécessaire de se retrouver autour d'une table, car tout le monde est soucieux du bien-être du Burkina.
Et d'ajouter qu'il serait aussi bon que le président du Faso, en tant que garant de la Nation et premier citoyen du pays, se prononce sur la situation nationale. Pour lui, la démarche du Mouvement « ça suffit » est positive, car elle a permis d'avancer un certain nombre de propositions allant dans le sens de la recherche de la paix sociale au Burkina, pour une transition apaisée. Toute chose qu'il faut saluer et féliciter, puisque l'initiative s'adresse aussi bien à l'Opposition politique qu'à la majorité. Pour Aziz Sana, Coordonnateur duMouvement « ça suffit », le bilan à mi-chemin est acceptable. « Nous avons l'impression d'être entendus, parce que le message que nous lançons est un cri de cœur pour permettre à la population burkinabè toute entière de vivre dans la paix et le développement continu, sans dérapage. Nous avons vraiment l'impression d'être compris. Nous allons rencontrer la majorité présidentielle, notamment le CDP, et nous avons bon espoir », a-t-il dit. Il faut noter qu'avant de rencontrer le MPP, le mouvement a aussi rencontré la présidente du Parti pour la démocratie et le changement (PDC), Saran Séré/Sérémé, à qui il a adressé le même message, à savoir le dialogue entre la classe politique et la société civile, pour une issue heureuse pour le Burkina en 2015. Après une heure d'horloge d'entretien à huis clos, cette dernière a exprimé sa joie pour l'initiative et a invité le Mouvement à rencontrer les autres membres de l'Opposition politique, la majorité et la société civile. Pour elle, rien ne peut se faire sans le dialogue.
Issa SIGUIRE