Révision de la liste électorale : Plutôt que de remplir des stades, mobilisez !

| 28.06.2014
Réagir
Révision de la liste électorale : Plutôt que de remplir des stades, mobilisez !
© DR / Autre Presse
Révision de la liste électorale : Plutôt que de remplir des stades, mobilisez !
La CENI a démarré l'opération d'enrôlement dans les communes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Cette opération qui doit se poursuivre jusqu'au 30 juin 2014 vise à permettre aux personnes étant en âge de voter et non encore inscrites sur les listes électorales à pouvoir le faire.

Vous devez vous munir d'une des pièces suivantes : la CNIB ou l'acte de naissance ou à défaut votre jugement supplétif. Pour ceux qui auraient perdu leur carte, il faudrait aller au siège de la CENI pour récupérer un duplicata. Cette information circule depuis le lancement de l'opération de révision de la liste électorale.

Mais le constat est amer à Ouagadougou. Malgré les nombreux appels à s'inscrire, les opérateurs de kit de la CENI se tournent énormément les pouces. Nous avons fait un tour dans certaines écoles primaires de la capitale où sont situés des bureaux de vote. A l'école Kwamé N'Krumah, c'est l'opérateur Ilboudo Ismaïla que nous avons rencontré. Il dit ne pas rencontrer de difficultés majeures, « mais le problème, c'est que l'affluence ce n'est pas trop ça », confie-t-il.

Du nombre des inscrits, l'opérateur dit ne pas avoir le droit de nous donner cette information, « mais ce que je peux dire, c'est que depuis le début de l'opération, par jour, je n'excède pas une dizaine ». Des bureaux de vote visités, le constat est le même que ce soit à l'école La voie du succès, l'école Tivoli ou Kolog Naaba, il n'y a pas trop d'affluence.

La population en âge de voter est assez élevée au Burkina. On estime le nombre d'électeurs potentiels à 8 millions, soit 57 % de la population totale. Pour les élections législatives et municipales du 2 décembre 2012, le nombre d'inscrits sur la liste électorale était de 4 365 202. Comparativement au potentiel de 8 millions, il y a toujours du chemin à faire.

L'information passe-t-elle pour la révision de la liste électorale ? Assurément oui ! Il ne se passe pas un jour sans que la CENI ne communique, elle a fait appel aux leaders religieux et les mouvements citoyens ne cessent de rappeler les populations sur les réseaux sociaux, dans les marchés et yaar et autres lieux publics.

Mais le hic vient des partis politiques. On a l'impression que le plus important pour eux, c'est le débat sur l'article 37. Des appels sont faits, mais est-ce assez pour motiver les populations à aller s'inscrire ? On a beau remplir des stades en haut en bas, à gauche à droite, recto-verso et même avec intercalaire, mais si la liste électorale ne l'est pas, tout cet effort ne sera que vaine entreprise.

Dans les zones rurales, traditionnellement, l'opposition n'a pas de force. Il serait judicieux pour elle d'adjoindre à la campagne contre le référendum, une campagne de communication, aussi modiques ses moyens fussent-ils, pour inviter par la même les populations à se faire enrôler si elle veut vraiment le changement.

A l'instar de cette jeune dame, Asseta Tapsoba, que nous avons rencontrée dans un bureau de vote, chacun doit s'inscrire pour pouvoir faire entendre sa voix. « Je ne me suis jamais inscrite sur une liste électorale. Je n'ai jamais voté, mais comme nous voulons le changement, c'est pour cela que je suis venue m'inscrire ».

Ismaël NABOLE (226infos)

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité