Refus d’une salle au CDP à Dédougou : que de non-dits !

| 19.03.2015
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Refus d’une salle au CDP à Dédougou : que de non-dits !
© DR / Autre Presse
Refus d’une salle au CDP à Dédougou : que de non-dits !
Samedi 14 mars 2015. Les militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de la province du Mouhoun s'étaient donné rendez-vous à la salle de réunions de la direction régionale de l'Environnement. Cela, dans le cadre de la conférence provinciale du parti, convoquée par la section du Mouhoun. Cette rencontre s'inscrivait comme la toute première activité organisée par la section provinciale du parti après l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, et devait permettre au bureau provincial du parti, de faire le bilan des activités menées durant les années antérieures. Question de resserrer les rangs pour les batailles électorales prochaines.

Malheureusement, pour le Secrétaire général du parti, Ismaël Kondé et ses camarades, les choses ne se passeront pas aussi simplement comme prévu. Puisqu'ils ont juste eu le temps d'entonner l'hymne du parti avant de se voir vidés comme des gamins de la salle. Mieux, c'est au moment où le Secrétaire général du parti s'apprêtait à livrer son message, que les congressistes ont été sommés par le directeur provincial de l'Environnement assurant l'intérim du directeur régional de libérer les lieux. Les raisons qu'il donne sont multiples : premièrement, la procédure d'occupation de la salle n'aurait pas été respectée. A titre de preuve, il brandit un reçu portant la signature de la Secrétaire de direction et non celle du chef du Service administratif et financier (SAF) qui, d'après lui, habituellement, s'en occupe. Deuxièmement, le Directeur provincial de l'Environnement avance que c'est en étant en ville (la direction est excentrée) qu'il aurait reçu un coup de fil l'informant de la tenue d'une réunion politique au sein de la direction. C'est alors qu'il s'est déporté sur les lieux pour mettre fin à ladite réunion. Enfin, il explique que la salle en question n'est pas autorisée pour l'organisation de rencontres politiques. Curieusement, les explications données par celui-ci ne collent pas avec la version des responsables de l'ex-parti majoritaire. Ces derniers affirment avec certitude que toutes les procédures conduisant à l'occupation de la salle ont été suivies à la lettre. Sauf qu'au moment de verser les vingt mille francs (20.000) correspondant au frais de location, le CSAF se trouvait absent. Et si la Secrétaire de direction a encaissé les sous, c'est bien sous les ordres de ce dernier. Puisque selon les organisateurs, elle a pris le soin de le joindre au téléphone avant de s'exécuter. Certaines langues affirment que le reçu aurait même été délivré sous les yeux du directeur provincial. Si tel est le cas, c'est dire qu'il était bel et bien informé de la tenue d'une réunion politique le 14 mars 2015 au sein de la direction. Aurait-il subitement changé d'avis ou a-t-il reçu des instructions pour faire vider la salle ? A supposer qu'il n'était pas au courant et que c'est le jour qu'il a l'information. Etait-ce réellement la bonne idée de chasser des Dédoulais, de surcroît adultes, d'une salle de réunions au motif qu'ils parlent de politique ? Pour dire vrai, les explications fournies par le directeur provincial de l'Environnement sont loin de convaincre. Surtout lorsqu'il ne dit pas d'où et de qui il a reçu le coup de fil qui, vraisemblablement, aurait tout déclenché. Sans doute que cela va aussi servir de leçon pour le bureau provincial de l'ex-parti majoritaire. Car franchement l'on se demande ce qui a pu bien motiver le choix d'une salle aussi exiguë, de surcroît logée au sein d'un service paramilitaire alors que la cité dispose d'infrastructures à l'image de la salle de spectacles, de la salle polyvalente ou encore du CLAC, pour l'organisation de ce type d'évènements. Sans doute que comme l'a dit quelqu'un, les temps ont changé et les initiateurs de la rencontre n'étaient pas sûr de réussir le test de la mobilisation après la vague de démissions qui ont secoué le parti.

Ousmane TRAORE

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