S’il a décidé de s’en aller, explique le désormais retraité politique, c’est parce qu’il veut injecter du sang neuf dans son parti et insuffler un dynamisme nouveau pour que le combat des écologistes ne s’émousse pas. Ram Ouédraogo se dit convaincu d’une chose: il faut savoir quitter les choses avant qu’elles ne vous quittent: « Vous voyez, je suis encore vigoureux, je suis en forme, mais je pense que le moment est venu de céder la place à la jeunesse et, peut-être d’être de bon conseil chaque fois que de besoin. Je pars volontairement et c’est le moment. Il ne faut pas attendre qu’on vous pousse. Il faut que, de vous-mêmes, vous partiez, sinon, vous partirez par la petite porte comme d’autres ».
Editeur, manager et impresario, Ram Ouédraogo est véritablement entré en politique en 1991, en créant l’Union des verts pour un développement du Burkina (UVDB). C’est sous la bannière de ce parti qu’il se présente une première fois à la présidentielle en 1998. Il arrive en 2e position sur trois candidats en lice, avec un score de 6,61%.
En 1999, suite à la crise provoquée par l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, Ram Ouédraogo entre dans le gouvernement dit de réconciliation comme ministre d’Etat chargé de la Réconciliation et des Réformes politiques. Il occupe le poste de président du Comité de mise en œuvre des recommandations de la commission pour la réconciliation nationale.
En 2005, il tente sa deuxième chance à la présidentielle. Sur 12 candidats, Ram Ouédraogo arrive 5e avec 2,6% des voix. Et lors de la présidentielle du 29 novembre dernier, Ram Ouédraogo, se classe 12e sur 14 candidats, avec 0,69% des voix.
L’homme assure qu’il ne regrette pas ce chemin parcouru. «Parfois, j’ai été incompris, dit-il. Mais j’ai toujours assumé mes prises de position. Démocrate je suis, démocrate je reste, partisan de paix, de la non-violence, du dialogue et la concertation, je ne peux transiger avec ces valeurs même si nous sommes en politique ».
C’est à son secrétaire général, Adama Séré, qu’il a confié la direction du parti. Celui-ci s’active à organiser le prochain congrès du parti, qui doit entériner tout ce qui se fait. « Nous pensons que, tous ensemble, nous allons pouvoir œuvrer à ce que l’idéologie de notre parti puisse être accepté par l’ensemble des burkinabè », promet-il.