Quand l’opposition capitule !

| 22.05.2014
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Quand l’opposition capitule !
© DR / Autre Presse
Quand l’opposition capitule !
A vrai dire, continuer à s'opposer à la tenue du référendum alors que le combat est perdu d'avance et que les enjeux sont ailleurs est en soi catastrophique et va conduire l'opposition dans une spirale d'échecs. En effet, l'échec dans sa campagne d'empêcher la tenue du référendum va sans doute impacter sa future campagne de boycott ou/et de NON à la levée de la clause limitative du nombre de mandats présidentiels consécutifs. Tout naturellement cette double défaite ouvrira la voie à une défaite cinglante lors de la présidentielle de 2015.

 

Si ce n'est pas un acte de reddition pure et simple, çà y ressemble drôlement. C'est l'impression qui se dégage d'entrée à la lecture de la batterie de mesures contenues dans le plan de résistance «citoyenne et massive» contre la tenue du référendum sur l'article 37 que l'opposition politique organisée autour du Chef de file de l'opposition (CFOP) a présenté jeudi 15 mai dernier à la presse. Personne ne s'y trompe, pas même les dogmatiques de l'alternance, ni les intégristes de la «démocratie par éclipse» (1) qui refusent la souveraineté du peuple consacrée par la Constitution, encore moins tous ceux qui accordaient encore quelque crédit à l'opposition dans cette croisade. Une véritable capitulation en rase campagne qui ne dit pas son nom tant les mesures annoncées et leurs objectifs sonnent comme un aveu de faiblesse, un baroud d'honneur pour donner l'illusion d'exister et de représenter quelque chose.

Pris un à un comme toutes ensemble on ne voit pas comment elles peuvent influer de quelque manière que ce soit sur la décision d'organiser ou non un référendum. Pas plus que sur les résultats de celui-ci s'il venait à être organisé. En réalité, on ne voit pas ce que cette «résistance» apporte si ce n'est que tout au contraire elle ramène l'opposition à la case départ alors qu'on était en droit de penser qu'elle avait progressé. Il est vrai qu'un de ses ténors, Roch Marc Christian KABORE, avait déclaré que le ridicule ne tuait pas et ne le ferait plus dans ce pays ; mais tout de même ! Que l'opposition qui affirme avoir mobilisé plus de 500 000 personnes lors de son meeting du 18 janvier que bon nombre de personnes avaient qualifié d'historique et de preuve que les lignes avaient bougé propose « un rassemblement populaire au stade du 4-Août le 31 mai 2014 », pour marquer le lancement de sa campagne « massive » contre le référendum nous paraît des plus anachroniques quand on sait que ledit stade ne peut compter tout au plus qu'une cinquantaine de milliers de personnes. Ce ne sera donc pas une preuve de mobilisation encore moins une épreuve destinée à frapper les esprits. Entre les 500 000 personnes déclarées et les 50 000 qui rempliront le stade ce 31 mai 2014, c'est le jour et la nuit et l'on peut légitimement se demander si d'une part on n'avait pas un peu trop forcé sur les chiffres en janvier et d'autre part si on n'est pas conscient que le jeu n'en vaut pas la chandelle et qu'on ne pourra pas mobiliser comme on l'avait fait. Dans tous les cas, si 500 000 personnes n'ont pas fait fléchir les artisans du référendum, il nous étonnerait que 50 000 le puissent. C'est vraiment à ne rien comprendre dans la démarche de l'opposition. On aurait compris si elle se fixait un objectif d'un million de personnes à mobiliser pour impressionner l'opinion publique et les décideurs.

Le lancement de la mise en place jusqu'au niveau du village, du secteur et autres de Comités contre le Référendum (CCR) dans le contexte actuel ressemble beaucoup plus à une annonce comestique qu'autre chose. Si c'est dans la perspective de se muer en comités devant appeler à voter NON par la suite, c'est pour le moins une mauvaise idée car engager cette action sur un échec programmé n'est pas la meilleure manière pour stimuler les troupes et les amener à se surpasser pour atteindre des résultats positifs.

Pour ce qui est de la « résistance parlementaire et des plaidoyers auprès des missions diplomatiques », ce sont là ni plus ni moins que de la phraséologie pour remplir de l'espace car ce sont des échecs annoncés. Au niveau des missions diplomatiques, la démarche est non seulement anachronique mais comporte un grand risque, celui de produire l'effet inverse à celui attendu, car non seulement celles-ci ne peuvent pas prendre le risque de s'immiscer dans les affaires internes du Burkina Faso, mais donneront des avis forcément contraires à ce que veut l'opposition puisque les textes au Burkina Faso ne sont pas contre l'organisation du référendum. Par ailleurs, elles n'ont pas d'autres choix que de prôner la non violence et le dialogue, toute chose dont l'opposition ne veut pas entendre parler actuellement. Ainsi donc, l'avis de fin de non recevoir des diplomates pourrait être perçu comme un avis en faveur du pouvoir et un désaveu implicite de l'opposition.

Quant à ce qui est de la campagne de souscription, il faut dire que c'est là aussi une de ces « bonnes » mauvaises idées dont nos opposants sont coutumiers. En effet, si on note que le coût est un des arguments massifs de l'opposition contre le référendum et le Sénat, il est fort curieux que les mêmes personnes demandent aux populations de se saigner elles-mêmes directement pour leur permettre de lutter dans le cadre d'un combat que tout le monde sait perdu d'avance.

A vrai dire, continuer à s'opposer à la tenue du référendum alors que le combat est perdu d'avance et que les enjeux sont ailleurs est en soi catastrophique et va conduire l'opposition dans une spirale d'échecs. En effet, l'échec dans sa campagne d'empêcher la tenue du référendum va sans doute impacter sa future campagne de boycott ou/et de NON à la levée de la clause limitative du nombre de mandats présidentiels consécutifs. Tout naturellement cette double défaite ouvrira la voie à une défaite cinglante lors de la présidentielle de 2015. C'est dire que la fameuse riposte « citoyenne et massive » de l'opposition est bien mal engagée. Elle aurait dû faire l'économie de cette bataille perdue d'avance parce que ne reposant sur rien de rationnel.

Cheick AHMED
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Larlé Naba : Au cœur de l'infamie !

Le 31 mai prochain on verra encore le Larlé Naba sur scène dans son style particulier, la nouvelle coutume qu'il veut instaurer chez les Mossé. Ce sera à l'occasion du meeting que l'opposition organisera au stade du 4-Août pour redire tout son courroux contre la tenue du référendum sur l'article 37. Dans une nouvelle chorégraphie ? Rien n'est moins sûr ! L'essentiel est qu'il soit là et qu'il régale son public !

En attendant ce spectacle grandiose, nous nous accordons un court moment de répit dans le procès qu'il nous a imposé : montrer s'il est ou non un NY. Mais ce sera non sans avoir rappelé que dans nos éditions précédentes nous avons mis à nu de nombreuses contrevérités qu'il a débité dans son interview publiée le 15 mai dernier sur le site lefaso.net.

Au nombre de celles-ci le fait d'avoir déclaré qu'il a pris part en avril 1989 à l'Assemblée générale constitutive de l'ODP/MT alors qu'à cette réunion n'ont pris part que les «communistes» de l'UCB et de la «Fraction militaire», deux structures dont il n'était pas membre. Nous rappelions aussi qu'il n'était même pas inscrit sur la liste que son mentor Roch Marc Christian KABORE a déposé en adhérant en septembre 1989 à l'ODP/MT.

Nous avons aussi relevé avec des éléments vérifiables que ce n'est pas Roch qui l'a informé qu'il serait sur la liste des candidats de l'ODP/MT mais bien les responsables de la Délégation spéciale du Kadiogo à l'époque dirigée par ... Assimi KOUANDA. Nous avons dans la foulée indiqué qu'il n'était pas le seul partisan de Blaise COMPAORE à la Cour royale à l'époque, comme il le prétend se disant «seul contre tous». On se rappelle des voix discordantes sur sa désignation comme candidat de l'ODP/MT au titre de la royauté. Sur ce point, même les plus amnésiques de ce pays se rappellent certainement qu'aucune catégorie sociale n'avait accueilli l'avènement du Front Populaire avec plus de chaleur que la chefferie coutumière, à laquelle le Front Populaire a redonné sa place dans l'organisation sociale du pays. Monsieur Victor TIENDREBEOGO n'était même pas encore chef et tout ce monde respectable était loin de considérer Blaise COMPAORE comme «un assassin». C'était plutôt le libérateur, qui a redonné leur fierté aux chefs coutumiers et aux dépositaires des valeurs traditionnelles. A l'évidence, là aussi le Larlé Naba ment ! Il ment pour pouvoir insulter le Président du Faso pour le compte de Roch et vider davantage sa bile. Mais voilà, on ne peut pas se coucher sur le dos et cracher en l'air. A moins d'être un véritable «NY». A chacun de juger.

Cette prétendue confidence qui jette l'opprobre sur la Cour du Mogho Naba est une infâme contrevérité qu'on ne peut pas laisser passer. La chefferie traditionnelle, en commençant par la Cour du Mogho Naba, n'a pas attendu Victor TIENDRBEOGO, le Larlé Naba Tigré pour reconnaître les mérites de Blaise COMPAORE et s'engager à ses côtés.
Nous y reviendrons !

Cheick AHMED

Source : L'Opinion N°865 du 21au 27 mai 2014

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