Cependant, il faut tout de suite faire remarquer qu’il y a des candidats à la députation qui ne savent pas ce qu’ils feront à l’Assemblée nationale une fois qu’ils seront élus. La preuve est qu’il ne revient pas à un candidat à la députation de promesse la construction de routes, de caniveaux et d’ouvrages de franchissement à des populations. Il n’est pas du rôle d’un député de promettre à des populations qu’une fois élu, il fera construire un Centre de santé et de promotion sociale (CSPS), une adduction d’eau potable ou encore un terrain de football dans une localité donnée. Ce n’est pas de la responsabilité d’un député de promettre aux populations des ambulances, des tracteurs, des semences améliorées et des écoles à des populations.
Le député a un rôle bien défini ? Selon l’article 84 de la Constitution « Le Parlement (ndlr : dont il relève) vote la loi, consent l’impôt et contrôle l’action du Gouvernement conformément aux dispositions de la présente Constitution ». D’où vient-il alors qu’un député promette des choses qu’il ne peut pas réaliser à des populations ? C’est de la tromperie pure et simple. L’insurrection n’atteindra donc pas ses objectifs ! Dommage.
Car en effet, tous ceux qui croyaient enfin que les Burkinabé allaient se dire la vérité, que le Burkinabé allait désormais retrouver son intégrité, son honnêteté et sa franchise face à ses concitoyens peuvent se détromper. L’insurrection n’a pratiquement servi à rien. Ce sont les mêmes promesses qui ne seront pas tenues au cours des cinq prochaines années qui sont encore faites aux populations. N’est-ce pas pour cela que les Burkinabè ne s’intéressent pas à la politique ? N’est-ce pas pour cela qu’ils refusent d’aller se faire inscrire sur les listes électorales et voter ?
Il faut le dire tout net. La classe politique burkinabé est en train de rater une fois de plus l’occasion de former le peuple, de le sensibiliser, de l’éduquer sincèrement sur la gouvernance. En l’occurrence la séparation des pouvoirs législative, judiciaire et exécutif. Alors que tout le monde que c’est les immiscions, les confusions entre ces pouvoirs qui ont été à l’origine des difficultés que les Burkinabé connaissent depuis maintenant plus d’une année. Sincèrement, que les uns et les autres sachent que pour des intérêts personnels on ne doit pas nous remettre ça.
Dans tous les cas, les populations ont suffisamment compris. Ceux qui font des promesses qu’ils ne pourront pas tenir savent très bien qu’ils auront très prochainement affaire aux mêmes populations. Que ce soit dans le cadre d’élections ou pas.
Dabaoué Audrianne KANI