Présidentielle 2015 : Nana Thibaut soutient la candidature de Djibrill Bassolé

| 14.05.2015
Réagir
Présidentielle 2015 : Nana Thibaut soutient la candidature de Djibrill Bassolé
© DR / Autre Presse
Présidentielle 2015 : Nana Thibaut soutient la candidature de Djibrill Bassolé
Le président du Rassemblement démocratique et populaire (RDP), Nana Thibaut, a rencontré les Hommes de médias, le 12 mai 2015 à Ouagadougou. A cette occasion, l'homme dont on dit ne pas avoir la langue dans la poche a affirmé son soutien à la candidature de Djibrill Bassolé et donné sa lecture de la situation nationale.


« Le Rassemblement démocratique et populaire (RDP) apporte entièrement son soutien à la candidature du général Djibrill Bassolé » ; c'est ce qu'a affirmé Nana Thibaut, président dudit parti, lors de la conférence de presse qu'il a animée le 12 mai dernier. En effet, pour ce dernier, Djibrill Bassolé qui se voit « exclu » de la course à la présidentielle d'octobre prochain, du fait des dispositions du nouveau Code électoral, ne devrait pas l'être. « Car, Djibrill Bassolé est un homme sage et respectueux, et je suis contre le fait qu'on l'exclue parce qu'il a participé au dernier Conseil des ministres », s'est insurgé Nana Thibaut. En effet, pour le président du RDP, participer au gouvernement de Blaise Compaoré, en l'occurrence le dernier gouvernement avant l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre derniers, ne veut pas dire que l'on soutenait forcément la modification de l'article 37 de la Constitution. « Personne aujourd'hui ne peut témoigner qu'il a vu Djibrill Bassolé, à un moment donné, dire publiquement qu'il était pour la modification de l'article 37 », a-t-il dit avant de marteler que c'est la personne de Djibrill Bassolé qui l'intéresse de par sa sagesse et sa maturité. D'ailleurs, a-t-il ajouté, ce ne sont pas tous ceux qui étaient autour de Blaise Compaoré qui voulait que l'article 37 soit modifié.

« Il y a des gens qui ont eu à dire que si Blaise Compaoré leur demandait de brûler le Burkina, ils le feraient Roch Marc Christian Kaboré, en son temps, disait que la limitation du nombre de mandats est antidémocratique. Quant à Simon Compaoré, lui, il affirmait que cinq ans de mandat ne sont pas suffisants pour un président de terminer ses chantiers. Ce dernier a eu à me dire, au moment où nous tenions nos meetings à la Bourse du travail, qu'ils ont tué des gens plus puissants que nous et que nous ne sommes rien devant eux. Ce sont tous des criminels et des détourneurs de deniers publics. Entre ces derniers et ceux qui ont voulu modifier l'article 37, qui devrait-on blâmer ? », s'est interrogé le président du RDP. C'est donc au regard de ces raisons que Nana Thibaut a souligné qu' « exclure Djibrill Bassolé et des personnes comme le colonel Yacouba Ouédraogo parce qu'ils ont participé au gouvernement de Blaise Compaoré, c'est inciter à la division du peuple et cela peut nous conduire dans des situations non reluisantes ».

« La Transition est guidée et téléguidée »

Aussi, le président du RDP a donné sa lecture sur la sortie de Djibrill Bassolé après l'adoption du Code électoral, le 7 avril dernier. « Djibrill Bassolé n'a pas parlé mal comme l'a affirmé le ministre Denise Auguste Barry », a-t-il souligné. Pour lui, le général a voulu simplement dire aux autorités de la Transition de faire attention quant aux actes qu'elles posent. « Il a seulement dit de faire attention. C'est parce que Blaise Compaoré a tenu le pouvoir avec une certaine rigueur sinon le Burkina aurait connu cinq à six coups d'Etat car, de par le passé, le pays était champion en coups d'Etat en Afrique. C'est pour cela que Djibrill Bassolé a dit au gouvernement de la Transition de faire attention par rapport à sa démarche afin de ne pas créer la division au sein des populations et conduire le pays dans le chaos », a expliqué le président du RDP.

Et d'ajouter que, lui-même, en tant qu'Homme de vérité, avait appelé l'Armée à prendre ses responsabilités avant l'insurrection populaire qui a mis le pays à feu et à sang. « Je ne souhaite pas un coup d'Etat au Burkina Faso mais dès lors qu'on est capable de freiner la violence et d'empêcher la guerre civile dans notre pays, il faut le faire. Si l'Armée peut le faire, qu'elle intervienne à temps car des personnes sont frustrées », a martelé Nana Thibaut.

Et le président du RDP d'ajouter que toutes ces frustrations sont nées des contradictions observées dans les actions des dirigeants de la Transition. « La Transition, au lieu de travailler proprement pour le peuple, a choisi de servir des partis politiques et les multiples arrestations prouvent que la Transition est venue avec un esprit de vengeance. C'est une transition guidée et téléguidée qui, au lieu de travailler proprement, crée des mouvements de rasta man », a-t-il relevé. Pour lui, si les arrestations doivent être sincères, bien des têtes tomberont, à commencer par le Premier ministre Yacouba Isaac Zida. C'est pour cela que Nana Thibaut a invité les autorités de la Transition à faire preuve de discernement et de tolérance. « C'est au regard de cela que j'invite la Transition à oublier le passé et à adopter une démarche de cohésion sociale, d'apaisement. Nous devons travailler à consolider la paix. La politique finit et les hommes restent », a-t-il soutenu. Par ailleurs, Nana Thibaut a salué le Conseil supérieur de la communication (CSC) pour la mesure de suspension des émissions interactives. « Certaines presses s'adonnaient à la dérive et incitaient la jeunesse à la violence », a-t-il dit. Et de conclure que son parti et lui soutiennent la communauté internationale qui invite les Burkinabè à l'inclusion car, « pendant que les gens se mobilisaient à la place de la Nation, pour dire non à la communauté internationale, le Premier ministre était aux Etats-Unis pour demander de l'aide ; c'est honteux ».

Adama SIGUE

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité