C'est dans un Palais des sports plein à craquer que la rentrée politique du collectif Natama 2015 a eu lieu autour du thème « Pour une renaissance nationale, appel à un leadership politique nouveau : le collectif Natama 2015, une alternative viable ». Les militants et sympathisants sont venus des 45 provinces du pays et également de pays comme la Côte d'Ivoire pour entendre leur champion dire oui à l'appel à sa candidature. Une candidature majoritairement portée par les jeunes, selon le président du comité d'organisation, Evariste Yogo.
Tour à tour, la diaspora, les femmes, les jeunes et les anciens ont salué le leadership et les valeurs qu'incarne celui en qui ils ont placé leur espoir pour la construction d'un Burkina nouveau, prospère, solidaire, grand et digne. Puis, après quelques intermèdes musicaux, les partis politiques et les organisations de la société civile réunis au sein du collectif Natama 2015 ont solennellement appelé Jean Baptiste Natama à être candidat à la présidentielle d'octobre 2015. En réponse, l'ex-dircab de Nkosana Dlamini Zuma, sans ambages et dans un discours fleuve, a expliqué le sens de son engagement, de son combat et son ambition pour le Burkina. « Notre candidature dérange.
Elle dérange parce que nous sommes nombreux, un collectif de mille aspirations légitimes, qui voulons inaugurer une ère radieuse...Elle dérange parce qu'elle jette dans la confusion ceux qui des années durant se sont complus dans une gestion clientéliste, rétrograde, prédatrice portant atteinte aux intérêts de notre peuple, à sa dignité ...Nous voulons le renouvellement de cette vielle classe politique qui a fait ses preuves, son temps, a usé de son génie, pour nous mener à l'échec collectif », a –t-il d'emblée indiqué.
A l'endroit de ses détracteurs, il est direct et on ne peut plus clair : « Nul n'a le monopole de la politique. Je répète, nul n'a le monopole de la politique. Que nos contempteurs, ceux qui ont œuvré contre les intérêts des Burkinabè, ceux qui se sont rendus coupables de crimes politiques et économiques, comprennent que leur heure a sonné. Il est temps qu'ils prennent leur retraite. Nous savons tous qu'ils sont fatigués et à court d'arguments »
Jean Baptiste Natama a, en outre, affirmé avoir entendu l'appel au changement ; c'est pourquoi il a dû abandonner ses hautes fonctions au service de l'Afrique pour se mettre à la disposition de son pays. «Ce choix, je l'ai fait sans hésitation ni regret ». En guise de réponse, il a paraphrasé Patrice Lumumba, que le poète martiniquais, Aimé Césaire, a immortalisé par une envolée lyrique : «...Camarades, tout est à faire ou tout est à refaire ; mais nous le ferons pour le Burkina Faso... Tout ce qui est courbé sera redressé, tout ce qui est dressé sera rehaussé... pour le Burkina Faso !»
Jean Stéphane Ouédraogo
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Présidentielle 2015
Ablassé Ouédraogo pour un «Faso autrement»
Le Faso Autrement a tenu son premier congrès ordinaire le week-end écoulé à Ouagadougou. Le congrès a été l'occasion pour les militants, venus des 45 provinces du pays, de renouveler les instances du parti, d'en examiner le projet de société, intitulé «Ensemble, construisons le Burkina Faso autrement» et d'investir leur candidat à l'élection présidentielle d'octobre. A l'issue des travaux, qui se sont déroulés au palais de la Culture Jean-Pierre Guingané, c'est Dr Ablassé Ouédraogo qui a reçu la charge de faire de 2015 «l'année de Le Faso autrement».
«Nous sommes en ordre de bataille pour les échéances électorales à venir. Pour Le Faso Autrement, l'année 2015 est l'année de l'espoir, l'année de l'alternance, l'année du changement. Et nous avons le devoir de réussir et de faire de 2015 ''l'année de notre année''. Donc allons seulement !». Le moins que l'on puisse dire est que c'est un Ablassé Ouédraogo des plus enthousiastes qui a accepté la charge à lui confiée d'être le candidat de la formation politique à la présidentielle d'octobre 2015. Le congrès a été axé sur l'examen du rapport d'activités du Bureau politique national, la relecture des textes fondamentaux du parti, l'élection du nouveau Bureau politique national et d'un secrétariat exécutif permanent. C'est le président du comité d'organisation, Roch Ouédraogo, qui a procédé à l'investiture du candidat du parti. Le nouveau candidat à la présidentielle s'est montré des plus confiants : «Nous gagnerons, nous gagnerons et nous gagnerons. Je voudrais être la cristallisation de l'unanimité des Burkinabè, l'homme du consensus, le conciliateur, le rassembleur, l'homme qui sait entendre et écouter tous les Burkinabè et répondre à leur aspiration au changement». Ablassé Ouédraogo n'a pas manqué de promettre de prendre toutes les dispositions pertinentes pour accéder à l'une des recommandations des participants : l'adhésion de Le Faso Autrement à l'Internationale libérale. Celui qui est convaincu que l'«on ne choisit pas l'Etat ou le marché mais qu'on concilie l'Etat et le marché» a également une maxime personnelle qui vaut slogan : «rien n'arrête une idée arrivée à son heure».
Hyacinthe Sanou
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Présidentielle 2015
Le temps des alliances
Plus on avance vers l'échéance de la présidentielle du 11 octobre 2015, plus l'électroencéphalogramme de la classe politique s'emballe. Normal. En témoigne le week-end dernier qui aura été éminemment politique. Avec notamment l'officialisation de la candidature de Jean-Baptiste Natama de la CPR/MP, l'investiture d'Adama Kanazoé de l'AJIR et le choix attendu d'Ablassé Ouédraogo pour porter les couleurs du parti « Le Faso autrement ».
A cela s'ajoutent le PAREN qui a procédé à l'installation de son coordonnateur régional des Hauts-Bassins samedi dernier, et l'UNDD qui a sonné, hier, le rassemblement de ses militants au siège du parti à Gounghin.
A J-4 mois, dans tous les états-majors, on affûte les armes pour la bataille de Kosyam et/ou celle de l'Hémicycle. Et pour la conquête du graal, qui pourrait se jouer à deux rounds, on assiste progressivement à une reconfiguration tripolaire du landerneau politique.
En effet, au sein des trois poids lourds de la faune politique ou supposés comme tels, les VRP sont déjà à l'œuvre en vue de s'assurer les faveurs des recalés du premier tour. Dans cette course frénétique aux alliances, le CDP, l'UPC et le MPP sont déjà à l'abordage pour un mercato électoral où tous les coups, toutes les offres et tous les marchandages seront permis.
En milieu de semaine dernière, l'ancien parti au pouvoir, la NAFA, l'ADF/RDA, l'UBN, l'UNDD, l'Autre Burkina, pour ne citer que ceux-là, se sont rapprochés dans la perspective d'une coalition.
Bien avant ces retrouvailles des grands brûlés des chaudes journées des 30 et 31 octobre 2015, c'est le président de l'UPC, Zéphirin Diabré, qui a mis le cap sur le siège du PAREN, le regard de Chimène posé sur son hôte, Tahirou Barry, lequel «n'exclut aucune éventualité» sur ce «début de collaboration».
Au MPP, on n'entend pas non plus s'en laisser conter dans ce jeu d'alliance. De sources dignes de foi, on apprend que le parti des RSS est depuis longtemps en négociations avec les sankaristes, l'AJIR et le PDS/Metba. L'affaire serait même déjà pliée et pourrait être officialisée d'ici là.
Quant au NTD d'Alain Dabilougou, son soutien au MPP va de soi, car ce nouveau parti ne serait rien d'autre qu'une créature des RSS pour les besoins de la cause.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que les joutes électorales à venir s'annoncent palpitantes. Et c'est tant mieux pour notre démocratie qui a longtemps pâti d'élections aux résultats connus d'avance.
Pourvu que tout cela se déroule dans la transparence, l'équité et dans un climat apaisé.
La Rédaction