Le président du parti « Le Faso autrement », Ablassé Ouédraogo, déclare que son parti est satisfait des résultats obtenus depuis sa création en 2011. Selon lui, « le Faso autrement » se situe dans les dix premiers partis sur l’échiquier national, et l’avenir du parti se présente avec de belles perspectives. « Nos résultats sont fabuleux, au vu des moyens humains et matériels dont dispose le parti et, rien n’arrêtera une idée arrivée à son heure, nos idées devraient germer et progresser », dit-il.
Pour ce qui est de la lecture du parti sur la situation nationale, Ablassé Ouédraogo pense que le Burkina Faso n’est pas dans la bonne direction et que l’insurrection populaire a été confisquée. « La réalité est que le président Kaboré et le MPP sont incapables d’apporter le vrai changement. D’ailleurs, aucunes prémices de changement n’est perceptible à l’horizon. On vit du remplacement, et non du changement. Il s’agit de la continuation des 27 ans du régime Compaoré, mais en pire. Si nous savions que nous allons travailler pour enregistrer un recul, nous n’allions jamais le faire », explique-t-il.
Ablassé Ouédraogo soutient par ailleurs que la gouvernance du président Kaboré et son équipe est faite de tâtonnements, d’hésitations et de tergiversations, qui sont insoutenables et inadmissibles, lorsque l’on a fait 27 ans d’apprentissage. Il martèle que ces « opposants de la 25ème heure » ont pris le pouvoir beaucoup plus pour se protéger contre la justice, sans avoir pensé aux réponses à apporter aux aspirations de justice sociale, d’équité et de développement du peuple, et pour couvrir leur faiblesses et carences, selon Ablassé Ouédraogo, « ils utilisent la méthode des annonces de mesures populistes et celle de diversion du peuple en faisant de la transition un bouc émissaire ».
Il n’y a rien de mal à ce que deux Burkinabè communiquent, mais c’est le contenu du dialogue qui est plus important
Ablassé Ouedraogo souligne que le président Kaboré et ses compagnons doivent rendre compte au peuple burkinabè en ce qui concerne les crimes de sang économiques, comme ceux liés à la non-exécution des projets supposés réalisés et, aux privatisations hasardeuses restés encore impunies. Cependant, il suggère au président Kaboré d’organiser sans délai une concertation et un dialogue inclusif, impliquant toutes les composantes de la société, restaurer le socle de confiance indispensable à l’intérieur du Burkina Faso et entre le pays et ses partenaires et amis, et, œuvrer pour une véritable réconciliation nationale.
« Nous pensons que la situation que traverse notre pays est tellement complexe qu’un seul parti ne peut pas tout résoudre », ajoute-il. A la question de savoir si Ablassé Ouedraogo répondrait si toute fois le président du Faso Roch marc Kaboré l’invitait à un poste de ministre au sein de son gouvernement, celui-ci répond par l’affirmatif, car c’est ensemble que le Burkina Faso réussira le pari de l’émergence.
Pour ce qui est du passage à la 5è république, le Faso autrement estime que cela est inopportun, non pertinent, budgétivore et entrainera le pays dans une instabilité politique. Réajuster la constitution en modifiant les articles qui peuvent poser problème, par la voie parlementaire, serait mieux indiqué dans le contexte actuel du Burkina Faso, selon lui.
Le Faso autrement croit qu’au lieu d’investir 5 milliards FCFA pour le passage à la 5ème République, le Burkina Faso gagnerait en payant sa dette intérieure avec cette somme. Ablassé Ouédraogo affirme également au cours de cette conférence de presse que l’ancien ministre en charge de la solidarité nationale, Nicole Zan, a démissionné du parti « Le Faso autrement », mais ils ont tout de même gardé de bonnes relations.
En ce qui concerne la rumeur sur l’appel téléphonique entre Blaise Compaoré et Roch Kaboré, le président de « Le Faso autrement » pense qu’il y’a rien de mal à ce que deux Burkinabè communiquent, mais c’est le contenu du dialogue qui est plus important. Il souhaite cependant que le président Kaboré lui-même éclaire le peuple burkinabè sur cette affaire, car « au delà de leurs propres personnes, Roch et Blaise ont des relations de famille à travers le mariage.
Si cette conversation, c’est pour convaincre le président Compaoré à revenir au pays pour les comptes à la justice, moi je salue cela ! Ce que je condamne c’est l’hypocrisie, si jamais ce que l’on dit s’avère et le gouvernement cherche à le cacher, cela sera intolérable dès que le peuple apprendra la vérité. Pour terminer, Ablassé Ouédraogo invite l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC) à publier le complément de listes des biens déclarés des membres du gouvernement, comme convenu. Il confie que son parti s’alignera du côté de l’opposition, puisqu’il se sent bien dans l’opposition, et, cela sera rendu officiel bientôt.
Emilienne Kaboré