C'est au siège du parti, sis aux 1200 logements, que le président du parti, Rasmané Ouédraogo, ainsi que certains membres du bureau politique national, ont annoncé la nouvelle. En effet, la NAFA vient de recevoir son récépissé d'existence, rien que ce vendredi 03 avril, soit 59 jours après le dépôt de leur demande, selon le président.
Occasion donc de faire part aux militants qui étaient en train de se décourager que les choses sont allées bon train, et qu'il n'y a aucune raison de céder aux démobilisateurs du parti qui prétendaient que la NAFA n'a même pas encore de récépissé.
C'était aussi l'occasion pour le parti d'attirer l'attention de l'opinion publique, aussi bien nationale qu'internationale, sur certaines manœuvres dont le parti se sent victime. Il s'agit spécifiquement de certains amendements sur certains articles dont le 135, le 166 et le 242, du code électoral, afin d'exclure certains candidats.
Le parti pense que cela ne saurait être, dans la mesure où il faut que les règles du jeu soient établies selon la Constitution burkinabé, ainsi que la charte de la transition, seuls documents de référence.
« L'exclusion », encore et toujours !
« Ces amendements discriminatoires excluant des Burkinabé de leur droit d'éligibilité est une violation flagrante de la Constitution burkinabé, et, de la Charte de la transition », clame le président de la NAFA, Rasmané Ouédraogo. Il ajoute que cela est démontré par une volonté affichée de certains leaders de partis politiques, soutenus par des acteurs de la société civile, sans pour autant citer de nom. La NAFA dit ainsi exprimer sa désapprobation et son désaccord face à cette tentative d'oppression d'un groupe de burkinabé sur un autre, en violation de l'article 168 de la Constitution. La NAFA trouve que cette révision porte en elle les germes de division et de conflit qui pourraient provoquer une crise sociopolitique au Burkina, et si cela arrivait, le Gouvernement de la transition, ainsi que tous ceux qui auraient contribué à créer cette situation, seront responsables devant l'histoire.
La NAFA pense aussi que s'il faut écarter des personnes, que cela se fasse selon les normes de la justice. Que celles auxquelles l'on reproche des choses soient interpellées, qu'elles soient entendues, et, si condamnation il y a, qu'il en soit ainsi. En outre, s'il y a exclusion, il va falloir remonter à ceux qui ont réfléchi sur la modification de l'article 37 de la Constitution, car certaines personnes y sont impliquées d'une manière ou d'une autre, explique les conférenciers.
Claire Lebœuf