Politique: l’UPC, chef de file de l’opposition

| 17.12.2015
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Politique: l’UPC, chef de file de l’opposition
© DR / Autre Presse
Politique: l’UPC, chef de file de l’opposition
Plus de deux semaines après la proclamation des résultats provisoires des législatives du 29 novembre, on connaît la position de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), parti de Zéphirin Diabré, principal rival du vainqueur de la présidentielle, Roch Marc Christian Kaboré. Le parti du lion restera dans l’opposition comme l’a confirmé un de ses leaders, en l’occurrence Dénis Nikiéma, le 1er vice-président de l’UPC. Ce qui paraît aujourd’hui comme une information ne faisait l’ombre d’aucun doute, au vu de la nouvelle configuration du landerneau politique burkinabè.


Alors que les tractations se poursuivent entre le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et les autres partis de l’ex-CFOP, une source proche du parti du lion vient de lever l’équivoque sur la position officielle partagée au sein de cette formation politique. Joint au téléphone dans la soirée du mardi 15 décembre 2015 par nos confrères de Burkina 24, le 1er vice-président de l’UPC estime qu’il n’est pas opportun pour sa formation politique d’aller dans un gouvernement d’union nationale, comme le souhaite le parti du président élu. Selon lui, il y a gouvernement d’union nationale ou d’alliance nationale lorsqu’il y a crise. «D’après ma compréhension, il n’y a aucune crise qui nécessite une alliance ou un gouvernement d’union nationale», a-t-il indiqué.

Du reste, sur les tractations et entrevues pour la mise en place de ce gouvernement, Dénis Nikiéma dément tout contact avec le MPP. «D’abord, le MPP ne nous a pas contactés et, deuxièmement, le MPP doit appliquer son programme. Il a été élu pour appliquer son programme, ce n’est pas le programme de l’UPC», a rappelé Dénis Nikièma.

Les dangers d’un gouvernement d’union nationale

Par ailleurs, le numéro deux de l’UPC juge dangereux, pour le jeu démocratique, une majorité parlementaire monocolore. «Si tous les partis vont pour l’union nationale, toute l’Assemblée (nationale) sera monologue. Pensez-vous que ce soit une bonne démocratie? Si toutes les forces politiques rentrent dans un gouvernement, ce sera un parti unique, ce qu’on a décrié durant les années antérieures», a-t-il ajouté.

Pour lui, une bonne démocratie suppose qu’il y ait une opposition. «Si tous les partis courent à la soupe, à la table pour manger, pensez-vous que ce serait même bon pour nous à l’intérieur comme pour ceux de l’extérieur?» Et de poursuivre: «Vous pensez que ce serait bien que nous tous nous allons au gouvernement pour des portefeuilles? Les jeunes qui nous observent et qui sont découragés par la politique, nos militants qui ont voté pour nous, qui ont foi en notre intégrité vont dire qu’ils sont comme les autres. On les a appelés pour manger et ils n’ont pas hésité», a-t-il déclaré.

A l’opposition avec le CDP?

A la question de savoir si l’UPC ne se sentira pas gênée de cohabiter avec l’ancien parti au pouvoir, Dénis Nikiéma réagit sans ambages: «Le MPP vient d’où? Nous étions dans l’opposition avec le MPP, non? Et le MPP vient d’où? Ce n’est pas du CDP?»
Aussi, il a poursuivi en disant qu’on ne peut pas ostraciser une partie des Burkinabè. «Ceux qui ont voté les 18 députés, ce ne sont pas des Burkinabè?» a interrogé le vice-président de l’UPC, avant de conclure que «certains militants (du CDP) ne savaient même pas que Blaise (Compaoré) voulait rebeloter et nous ne sommes pas plus citoyens que ces militants!».

Le dernier recours du MPP

Ainsi, pour disposer de la «majorité stable» à même de lui permettre de mettre en œuvre son programme de société, le MPP devra jeter son dévolu sur d’autres partis. Comme annoncé au lendemain du double scrutin, dans le viseur du parti du nouveau président, il y a l’UNIR/PS qui aurait d’ores et déjà donné son accord de principe, le PAREN du professeur Bado qui a reçu la visite de deux émissaires de ce parti le week-end dernier. A ce qu’on dit, si les partis approchés ne trouvent pas d’inconvénient à rejoindre les 55 députés du MPP, les négociations buteraient sur les gratifications en termes de postes ministériels. Selon des sources proches des différents états-majors politiques, il y a une intention manifeste de «surenchère» qu’entretiendraient certains potentiels alliés du MPP qui trouvent là l’occasion rêvée de se faire désirer.

W. DAVY

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