« L’appareil d’Etat sous la Transition, devant servir à évacuer les affaires courantes tout en engageant les réformes idoines et nécessaires dans les limites autorisées par les textes en vigueur pour l’avènement d’un ordre constitutionnel normal, a été transformé en un instrument de règlement de compte personnel.»Ces propos sont du coordonnateur du MPB, Alpha Yago. Tout cela a entraîné, selon lui, la suspension du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et de l’Alliance pour la démocratie et la fédération-Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), la dissolution des conseils municipaux, les arrestations, les interpellations et mises en accusation qu’il qualifie d’arbitraires et sélectives des dignitaires du CDP et ses alliés, l’emprisonnement des cadres du CDP. Selon Alpha Yago, on assiste à un enrichissement illicite et suspect de certains leaders proches de la Transition, l’érection du Burkina Faso en un Etat non civilisé, irrespectueux des décisions des juridictions supranationales à travers le non-respect du verdict de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) consacrant l’inclusion pour les élections. Le MPB, par la voix d’Alpha Yago, estime que le Conseil constitutionnel a privé une bonne partie des Burkinabè de leur droit à choisir un candidat pour la présidentielle en excluant certaines candidatures. En effet, selon le MPB, le risque est très élevé pour que la situation actuelle du pays débouche inéluctablement sur une période d’incertitude et d’instabilité chronique. Le mouvement a, par ailleurs, souligné ce qu’il estime être les manquements des autorités de la Transition car pour lui, « mieux vaut tard que jamais ».
En dépit de ce constat, le MPB a interpellé les autorités politiques, religieuses et coutumières à s’investir pour l’instauration d’un dialogue politique national inclusif et constructif. Dans le même ordre d’idée, le mouvement a exhorté la CEDEAO, l’Union africaine (UA), l’Organisation des Nations unies (ONU) et d’autres instances internationales à s’autosaisir de la crise en gestation au Burkina en vue d’assurer la tenue d’élections inclusives, transparentes et dont les résultats seront acceptés de tous les fils du pays.
Valérie TIANHOUN et Judith TCHIMADI (Stagiaire)