Partis sankaristes : le candidat unique sera désigné le 17 mai

| 01.05.2015
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Partis sankaristes : le candidat unique sera désigné le 17 mai
© DR / Autre Presse
Partis sankaristes : le candidat unique sera désigné le 17 mai
Il n'est plus à présenter dans l'arène politique nationale. Nestor Batio Bassière, vice-président de l'UNIR /PS et président du comité d'organisation de la Convention Sankariste prévue pour les 16 et 17 mai prochains à Ouagadougou se dit serein quant à l'unification des partis sankaristes pour un candidat unique aux échéances présidentielles d'octobre 2015. Nous l'avons rencontré pour vous.


Pourquoi une Convention sankariste et quel sera son contenu ?

La Convention des partis politiques sankaristes initialement prévue les 25 et 26 avril 2015, a été reportée au regard de la situation politique nationale du 16 au 17 mai prochains au Palais des sports de Ouagadougou. Elle se situe à une période exceptionnelle de notre pays, marquée par l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Cette insurrection a été supportée par une jeunesse qui se réclame de l'idéal Thomas Sankara, mais qui n'appartient pas forcément à un parti sankariste. Au regard de l'agitation politique, la question fondamentale que nous nous sommes posée en tant que Sankariste, et si nous allons reprendre la maison 27 ans après ? Ou encore, allons-nous donner la victoire à des partis politiques qui viennent d'entrer dans l'arène politique ou qui viennent de goûter à l'opposition, au regard de la situation politique nationale ? Ou bien, devons-nous nous organiser pour qu'enfin nous puissions proposer au peuple burkinabè, une candidature consensuelle et unique afin que nous puissions parachever l'œuvre de Thomas Sankara sur le plan politique, et sur le plan de la gestion du pouvoir, quand on sait que notre lutte a connu un acquis exceptionnel par l'ouverture du dossier Thomas. Parlant. L'objectif de la convention est de regrouper tous les partis sankaristes, les Sankaristes citoyens qui se reconnaissent dans toutes les associations et mouvements qui se réclament de l'idéal Sankara et également les personnes ressources qui, depuis longtemps, défendent la mémoire du président Thomas Sankara. Au sortir de cette convention, nous comptons arriver à une candidature unique des partis sankaristes et une liste commune des législatives et des municipales. L'objectif n'est pas purement électoral. Il faut aller vers l'unification de l'ensemble des formations et partis sankaristes. Donc, cette convention va poser les bases d'une union de tous les sankaristes

A ce qu'on dit, Mariam Sankara prendra part à cette Convention ?

Je confirme, Mariam Sankara, la première dame sera à nos côtés. Nous, nous insistons car c'est elle qui est la véritable première dame du Burkina Faso, au regard de ce qu'elle est et représente aux yeux de tous les citoyens du Burkina Faso et du monde entier. C'est d'ailleurs elle qui va parrainer cette convention. Aussi, la question que se posent nombre de personnes, est de savoir si elle sera candidate ? Je ne peux à ce jour, répondre à ces interrogations. Seulement, je sais que nous n'avons pas de candidats déjà nommés. Sinon, on parlerait de convention d'investiture. Ce sera l'occasion rêvée pour tous ceux qui se sentent capables de représenter l'idéal sankariste, au regard du programme et du projet de société qui sera conçu au cours de cette convention, de faire office de candidature. Et Mariam Sankara faisant partie de la famille, est libre de son opinion. Pour l'instant, elle n'a pas donné sa position. Si d'aventure elle est candidate, elle dira pourquoi elle l'est ; elle va défendre son dossier. L'objectif de la la convention et de la venue de madame Sankara est de regrouper tous les Sankaristes. La présence de Mariam Sankara sera donc un signal fort pour qu'enfin, nous nous asseyions en famille et voir qui peut porter les couleurs des Sankaristes à l'élection présidentielle à venir. Tous les pronostiqueurs et impatients pourront découvrir le candidat des Sankaristes au soir du 17 mai 2015.

Quelle lecture faites-vous des arrestations quand on dit que c'est un camp qui serait visé ?

Je crois qu'il faut que nous soyons séreux avec nous-mêmes et que nous regardions la situation en face. Quand on prend l'insurrection, la population a réclamé la justice, la population a marché contre les crimes politiques et économiques non-punis. Aujourd'hui, le gouvernement de la transition est en train de procéder à des arrestations et cela, conformément à des dossiers connus de tous. Et toutes les personnes arrêtées sont aussi connues de tout le monde. Pour nous, c'est une opération de salubrité et de nettoyage pour purifier le paysage politique. Mais, si nous avons un message à lancer à la transition, c'est d'aller jusqu'au bout. Parce qu'un voleur reste toujours un voleur là où il se trouve et quelle que soit sa couleur politique. Rien ne sert de balayer une maison et laisser les autres chambres de la même maison. Rien ne sert de nettoyer chez les uns et laisser des voleurs chez les autres. Là, où les voleurs se trouvent, même s'ils pensent qu'ils ont trouvé des refuges, ils doivent également répondre si au cas où réellement ils sont reconnus coupables de détournements de deniers publics. Au Burkina Faso, nous sommes dans une cabale. On sait qui est qui et on se connaît tous. Si d'aventure, il y a des dossiers qui montrent qu'il y a des individus qui sont coupables de pillage de derniers publics, ils doivent être poursuivis quel que soit l'endroit où ils se trouvent, quelle que soit la couleur de leurs partis politiques et quelle que soit leur classe sociale ; ils doivent payer parce que le peuple a déjà payé le prix. Pour nous, c'est une première étape et le président de la transition l'a bien dit : la liste sera longue et nous attendons de voir pour que nous puissions porter un jugement de valeur à ce qui est en train de se passer.

Que pensez-vous de la révision du code électoral ?

Nous soutenons la modification du code électoral. Nous sommes partie prenante de la transition et les responsables de la transition viennent d'exprimer la volonté populaire à travers la modification de ce code électoral avec une écrasante victoire au Conseil National de transition. C'est vrai, les gens s'agitent car il faut reconnaître que si quelqu'un subitement, quitte le paradis pour l'enfer, il est évident qu'il va crier. Il doit se débattre. Mais, ils doivent reconnaître que ce qui a été voté par le CNT n'est pas une exclusion mais une purification. Que ceux qui se reconnaissent en cela doivent comprendre que même si nous n'étions pas arrivés à ce code révisé, leur conscience devrait les amener à s'éloigner ou à se retirer de la scène politique. Tout simplement parce qu'ils savent ce qu'ils ont commis comme actes. Et je les invite à sortir les archives et voir ce qu'ils disaient hier dans les radios, dans les chaînes de télévisions et comparer à ce qu'ils sont en train de dire aujourd'hui. Ils comprendront qu'ils n'ont plus leur place dans l'arène politique nationale. Les partis politiques sont libres de présenter d'autres candidats, même si dans le temps, certains partis n'avaient pas de candidats si ce n'est que Blaise Compaoré. Donc, il n'est nullement question d'exclusion.

Avez-vous foi en la transition pour nous conduire à bon port et à réussir les échéances électorales ?

Nous devons soutenir la transition. Nous les partis politiques, avec l'ensemble de la composante ayant pris part à la signature de la Charte ; nous devons avoir un droit de regard. Nous devons montrer aux yeux du monde que tout ce qui se passe dans notre pays exprime l'assentiment de la population. Nous devons marquer notre solidarité autour de la transition. Parce que nous ne pouvons pas aujourd'hui faillir à cette transition et que les élections ne se tiennent pas. Donc, c'est un appel que je lance et nous rassurons les autorités de cette transition à réussir des élections transparentes et crédibles, au cours desquelles où le peuple lui-même en toute liberté, choisira ses premiers responsables.

Alors, vous êtes de Bobo-Dioulasso ; qu'est-ce qui n'a pas fonctionné pour la marche du 25 avril dernier en termes de mobilisation ?

C'est vrai, j'y étais à cette marche-meeting au nom de la classe politique, où je suis venu livrer le message des partis politiques. C'est vrai, la mobilisation n'a pas été de celles qu'on connaît de Bobo-Dioulasso. Cependant, il faut toujours saluer les organisateurs de cette marche. Si j'ai un appel à lancer à l'ensemble des forces vives de la ville de Bobo-Dioulasso, c'est dire qu'à cette étape, il existe des activités où l'ensemble des acteurs doivent se retrouver pour travailler, sans parler forcément de politique. Car, il ne sert à rien de profiter des grands regroupements comme celui-là pour tirer la couverture politique à soi. Et quand les gens pensent qu'ils ne sont pas impliqués au même niveau dans une organisation, la mobilisation ne peut pas marcher. J'en appelle également à la cohésion au niveau des Organisations de la société civile (OSC) parce que j'ai constaté qu'il existe des différends à l'intérieur de ces organisations. Et pour l'intérêt de la ville de Bobo-Dioulasso, j'en appelle à l'apaisement et à la concertation, afin que l'intérêt général prime sur l'intérêt individuel. Nous devons tous travailler à soutenir les autorités de la transition. Je réaffirme et je rassure les autorités de la transition de ce que les populations de la région des Hauts-Bassins et particulièrement celles de la province du Houet sont disponibles à les accompagner, afin de réussir leur mission par l'organisation d'élections libres, apaisées, transparentes et acceptées de tous.

Avez-vous un message ou un dernier mot qui vous tient à cœur et que nous avons survolé ?

Nous allons bientôt entrer dans la phase de l'enrôlement, dans la province du Houet qui est la dernière zone d'enrôlement biométrique. J'invite l'ensemble de la population, et tous ceux qui ont marché, tous ceux qui ont donné de leur vie pour la libération de notre pays, pour la justice et pour l'avènement d'une vraie démocratie, de sortir massivement pour se faire enrôler. Mon message va également à tous ceux qui se sont déjà enrôlés, afin qu'ils vérifient leur carte d'électeur. Aussi, à ceux qui ne disposent pas de documents, d'aller se faire établir au moins un jugement supplétif d'acte de naissance afin de s'enrôler pour accomplir leur devoir civique. Il ne set à rien de payer le prix et de s'asseoir à la maison parce qu'on ne dispose pas de pièce d'électeur. On avait l'habitude de dire " allez voter ou non, Blaise gagnera les élections ". Ce temps est révolu.

Entretien réalisé par
Kofila TRAORE
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