« Le projet de fusion au parti MPP par le président Brahima Traoré n'a pas respecté les conditions du protocole d'accord du parti. Ni les militants, les conseillers, les secrétaires généraux des sections provinciales n'ont été concertés ni informés pour la fusion avec le MPP ». Ce sont les raisons que les membres du Parti patriotique pour le développement (PPD) ont avancées pour invalider leur fusion au Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) au cours d'un congrès extraordinaire le samedi 17 mai 2014 à Ouagadougou. Ainsi donc, à l'unanimité, les militants ont qualifié la fusion de nulle et non avenue. « Sans nous concerter, ils sont allés à 2, le président et le SG, pour représenter le PPD et fusionner avec le MPP. Nous disons qu'il n'y a pas de fusion, il n'a jamais eu de fusion », a affirmé le vice-président, Marius Kargougou. De ce fait, le congrès a décidé que le parti va s'engager seul, pour le moment et une éventuelle fusion avec un parti va se décider dans les mois à venir au cours d'une autre rencontre. Et comme sanction, les membres ont considéré le président Brahima Traoré et le SG Samuel Sakana comme démissionnaires. Car, en plus d'avoir fusionné le parti au MMP sans concerter les autres membres, aux dires du SG de la section provinciale du Sahel, Hama Diallo, Brahima Traoré et Samuel Sakana ont quitté « le navire » sans notification requise par les textes régissant le parti. A l'entendre, c'est ce qui a poussé les SG des sections provinciales du (PPD) a invité les militants à un congrès extraordinaire pour insuffle une nouvelle dynamique et repartir sur de nouvelles bases. Pour ce faire, le congrès a examiné et apprécié les activités réalisées par l'organisation politique durant les élections couplées de 2012, élu un nouveau bureau politique national de 29 membres et installé un nouveau bureau exécutif de 14 membres. Ainsi il est ressorti qu'il y a des mystères autour des finances, surtout autour de la subvention que l'Etat a octroyée au parti. « En effet, dès que le président Traoré a reçu la dotation, il est parti dans son village, en laissant la modique somme de 1 200 000 F CFA qui devait être répartie entre les 8 provinces couvertes par le parti. Ce qui fait que certaines sections n'ont pas pu réaliser entièrement leurs activités lors de la précampagne et de la campagne lors des élections couplées de 2012 », a indiqué le vice-président, Marius Kargougou. Le SG de la section provinciale du Lorum dans la région du Nord, Boukari Barry, a affirmé n'avoir rien reçu de la subvention de l'Etat. Même son de cloche pour le SG du Soum dans la région du Sahel Moustafa Konfé. Selon le vice-président Kargougou, chaque section devait recevoir 300 mille FCFA pour mener les activités durant la campagne. Malgré les difficultés financières, de l'avis du vice-président, le parti s'en est bien sorti avec plus d'une trentaine de conseillers sur le territoire national. « Nous avons mis notre confiance en Traoré qui l'a bafouée. L'image du parti en a pris un coup, surtout au sein des membres », a dit le SG de la section provinciale du Séno, région du Sahel, Hama Diallo. Le congrès a exhorté le nouveau président, Félix Compaoré, et les autres membres du Bureau exécutif à élaborer un plan de travail afin que le parti puisse se repositionner au-devant de la scène politique burkinabè.

Somborigna Djélika DRABO