Tous ceux qui ont quitté l'Union pour la renaissance/Parti Sankariste de Bénéwendé Stanislas Sankara n'ont-ils pas rejoint le MPP? Quid des «démissionnaires de l'ADF/RDA» qui ont déposé armes et bagages au MPP? Ceux qui ont quitté l'Union pour la République, le parti de Toussaint Abel Coulibaly ont déposé leurs convictions (s'ils en ont encore quelques-unes) au MPP. Finalement, il apparait, le MPP, comme le seul parti qui regroupe en son sein des gens qui ont eu maille à partir, à un moment donné ou à un autre, pour une raison ou une autre, avec leur parti et qui, fâchés, ont déserté les rangs. Exactement comme l'ont fait ses premiers responsables. Il sera donc le parti à combattre, à battre et à abattre par toutes les autres formations politiques. C'est une évidence.
En outre, il sera difficile pour lui de faire des alliances avec d'autres partis dont il «soutiré» les militants. Même s'il pourra avoir ces accords par le haut, les militants à la base n'adhèreront peut-être pas. Car la démocratie telle qu'elle se déroule sous nos cieux, n'est pas seulement une question d'idéologie ou d'accord par le sommet, mais la prise en compte réelle des préoccupations des militants à la base dont la logique diffère très souvent d'avec celle du parti. A la base on a aussi compris la démocratie; à la base, on trahit très peu car on sait parfois mieux où on veut aller.
Face donc à ce qui pourrait paraitre comme un front coalisé contre lui, le MPP devrait s'armer de plus de courage et de stratégies. D'abord, en ayant le courage de dire non à certaines adhésions fantaisistes dont les auteurs, au lieu de renforcer ses rangs et son assise, viennent la réduire. Ce ne sont donc pas les déclarations à l'emporte-pièces, belliqueuses, les menaces, teintées d'intolérance, de haine et de vengeance comme contenus de messages qui changeront cette donne. Au contraire, ses leaders gagneraient à policer leurs messages s'ils veulent vraiment avoir la sympathie des militants et de tous ceux qui ont, quelque chose à partager avec eux.
Le MPP est donc prévenu. Lui qui recrute à tout vent et qui veut, de cette façon, faire feux de tout bois. A moins, par un quelconque revirement, ce qui est possible en politique mais évident dans le cas actuel, qu'il soit accepté dans l'opposition et qu'une coalition ait lieu entre eux, pour abattre l'ennemi commun. C'est-à-dire le CDP et tous les autres partis qui lui sont proches. Y compris l'ADF/RDA.
Dabaoué Audrianne KANI