S'il y a un slogan national que les militants du MPP/Passoré se sont appropriés dès leur première rencontre, c'est bien le ''HEYIII...'' qui a été entonné lors de la Journée nationale de protestation de l'opposition le 18 janvier dernier. Côté mobilisation, en lieu et place du quota attendu par commune, ce sont des centaines de personnes composées de militants et sympathisants qui ont afflué au lieu de la rencontre, le 2 février dernier. A 10h, heure prévue pour le début de la réunion élargie, le présidium était déjà en place. « C'est une façon de rompre avec les longs retards que nous avons connus habituellement sous d'autres cieux », a laissé entendre un des animateurs. A l'ordre du jour, il y a eu la genèse de la démission des 118 ex-membres du Bureau politique national du CDP ainsi que les stratégies de mobilisation en attendant la mise en place effective des structures. Pour ce faire, c'est René Bila ZIDA qui est monté le 1er au perchoir. Quelques faits majeurs de la participation des fils et filles du Passoré à l'Assemblée générale constitutive du MPP ont été rappelés aux militants avec en sus des témoignages éloquents d'autres participants. Mathieu Bebrigda Ouédraogo, lui, s'est montré plus précis en revenant sur les motifs réels de leur démission en les résumant en trois points : le manque de démocratie interne au sein du CDP, la mise en place au forceps du Sénat et les velléités de déverrouillage de l'article 37. Pour se faire comprendre davantage, l'enfant de Tindila n'a pas hésité à rappeler que « le CDP avait été créé pour le bien-être de toutes les couches sociales du Burkina Faso ».

290 démissionnaires ont rejoint le MPP

Dès lors que ce noble objectif n'est plus la préoccupation des premiers responsables de ce parti, avec en sus la mal-gouvernance, la récupération des instances du parti par la FEDAP/BC, le divorce était la seule voie royale pour les démocrates et patriotes sincères », a-t-il martelé. S'agissant de la probable modification de l'article 37, Bebrigda dira : ''Les chantiers ne finissent jamais dans la vie publique d'un homme, on les arrête à un moment et d'autres viendront poursuivre l'œuvre de l'édification nationale''. Abordant le second point de l'ordre du jour, le leader du jour a tenu à rassurer ses militants en termes propres à un connaisseur du terrain. « Vous serez insultés, humiliés, traqués, intimidés, mais restez imperturbables », leur a-t-il dit avant d'ajouter qu' « 'ils doivent cultiver la tolérance, le respect mutuel entre acteurs politiques ». Toutefois, a-t-il conseillé, « nous devons être convaincus en diffusant des messages de vérité ». A l'endroit des autres partis politiques, la réponse de Bebrigda a été sans ambages : « Le changement ne peut s'opérer qu'avec l'union de toutes les forces qui le désirent ».

Des militants ont tenu à être éclairés sur les nouvelles méthodes de travail du MPP. Là aussi, l'orateur du jour n'a pas fait faux bond. « Le MPP n'est pas là pour qui que ce soit, mais pour les masses, toute idée de patrimonialisation est prohibée. Ses lignes directrices sont impulsées par les masses organisées au sein des structures », a-t-il clarifié. En attendant le congrès, l'homme politique a demandé aux militants de désigner deux représentants par commune, secteur et village pour poursuivre le travail d'information et de mobilisation. C'est sur ce ton d'espoir, le tout nourri d'acclamations et de l'entonnement par moment du slogan, « heyiii... » que les militants du MPP se sont donné rendez-vous très prochainement. Les responsables du MPP au Passoré ont non seulement tenu à rassurer que le travail de mobilisation se poursuivra mais aussi profité de l'occasion pour communiquer les statistiques des démissions et adhésions au profit de leur parti, sur la base des fiches d'inscription en leur possession. En plus des 563 premiers démissionnaires dont « Le Pays » s'en était fait l'écho dans sa livraison du 22 janvier 2014, ils sont encore 290 ex-militants du CDP à rallier le MPP.

Abdoulaye DIANDA
(Correspondant)