Le principal interlocuteur des journalistes présents à ce rendez-vous n’est nul autre que Salif Diallo, 1er vice-président du parti du soleil du levant, assisté de quelques membres du BPN, dont Domba Jean-Marc Palm. Pour introduire, le premier vice-président du MPP a présenté les responsables de 17 partis politiques engagés à soutenir la candidature du président du parti, Roch Marc Christian Kaboré, à l’élection présidentielle du 29 novembre 2015. Parmi ces partis, on a remarqué la présence de Philippe Ouédraogo du PDS/ Metba, du Pr Etienne Traoré de Burkina Yirwa, de Vincent Dabilgou du NTD, de Ali Badra Ouédraogo du RPR. Selon Salif Diallo, ces partis sont réunis au sein«d’une gauche démocratique», formant ainsi, «une alliance dynamique fondée sur des valeurs idéologiques et politiques».
Le directeur national de la campagne a aussi porté à la connaissance des hommes des médias que c’est à Bobo-Dioulasso que son parti ouvrira sa campagne électorale, le 8 novembre prochain et entamera «sa marche victorieuse». Le choix de cette ville est symbolique à plus d’un titre, indiquera-t-il. Avant d’expliquer que c’est à Bobo-Dioulasso que la résistance à la monarchisation du pouvoir est partie, que c’est aussi dans la capitale économique que le MPP a effectué sa première grande sortie, en février 2014, au cours de laquelle Roch «a prédit que le CDP et Blaise Compaoré allaient quitter le pays en plein midi».
Ironisant sur la situation, Salif Diallo a affirmé que la prédiction de son président comportait une marge d’erreur, car «Blaise Compaoré a quitté le pouvoir à 11 heures et non à midi». Le directeur national de la campagne a ajouté par ailleurs que le meeting d’ouverture de la campagne du parti aura lieu, précisément, au stade Sangoulé Lamizana, à cause du désir du parti de passer un message de paix retrouvée.
Du passif des dirigeants du parti
Interrogé sur leur passif au sein de l’ex-majorité qu’ils ont quitté huit mois avant l’insurrection, Salif Diallo répond sans ambages. «Nous assumons le passif comme l’actif du régime Compaoré. Nous avons lutté ensemble, depuis 1996, sur la base d’un programme social-démocrate que nous avons formulé. Mais, il y avait deux camps au CDP: les progressistes et les partisans des idéaux rétrogrades, claniques et ethnicistes. Finalement, nous sommes partis, après avoir fait les critiques à ceux d’en face, avant de claquer la porte», s’est défendu Salif Diallo.
Que répondre des accusations portées contre sa personne par Valère Somé dans son livre «Les nuits froides de décembre»? La réponse de Gorba a été cinglante envers l’auteur à qui il a donné rendez-vous devant les tribunaux, «avec les preuves de ses allégations, s’il en a». «Combien il a reçu pour écrire de telles insanités? Il aurait mérité le prix Nobel du mensonge», a enfoncé Salif Diallo, reconnaissant, tout de même, une réalité: «Nous avons dîné avec le diable, mais nous ne sommes pas le diable», sous les ovations des militants.
W. DAVY