Même si le congrès de son parti ne l'a pas encore investi, le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Roch Marc Christian Kaboré, sera en principe, candidat à l'élection présidentielle d'octobre 2015 à venir, au Burkina Faso. En tous les cas, c'est en candidat que l'ancien président de l'Assemblée nationale a entamé ce 7 mai 2015, «une prise de contact » avec ses militants du Sahel.
Partis tôt dans la matinée, de la capitale burkinabè, c'est en fin de matinée que Roch Marc Christian Kaboré et sa délégation ont atteint Djibo, chef-lieu de la province du Soum, à 210 km de Ouagadougou, pour leur première halte de la journée. Une assemblée générale est prévue avec les secrétaires généraux des sections et sous-sections MPP de la province. Leur porte-parole, le secrétaire général de la section provinciale, Hamadou Dicko, a d'entrée, rassuré Roch Marc Christian du « soutien indéfectible » de la population du Soum pour une victoire au « quart de tour », au soir du 11 octobre prochain.
A 18 km de Djibo, Tongomael, puis Béléhédé ( 22 km plus loin) ont réservé aussi, un accueil des grands jours au président du MPP, sous les cris de « Roch au pouvoir », « Roch à Kosyam ». Des représentants des jeunes et des femmes en passant par les anciens et les secrétaires généraux du parti, tous ont affiché le même optimisme. «C'est au soir du 11 octobre que vous saurez que nous sommes tous MPP», a lâché le porte-parole de Béléhédé. Une femme de Tongomael embouche la même trompette : «Les marabouts ici, sont MPP. Donc, vous ne devez pas vous inquiéter ».
Roch Marc Christian Kaboré et sa suite ont ensuite mis le cap sur Arbinda (100 km de Dori) et Gorgadji (55 km) dans la province du Séno, bravant la voie cahoteuse et poussiéreuse de cette partie du pays. Le soleil tombant et les longues heures d'attente n'ont en rien entravé la ferveur des militants. «Nous adhérons entièrement, au projet de société du MPP», ont assuré les jeunes de Arbinda.
Le président du MPP a fait son entrée dans la capitale du Liptako (Dori) en ce 7 mai, tard dans la soirée. Sous bonne escorte, de nombreux militants l'attendaient. Ils feront ensemble, le tour de la ville aux sons des klaxons de voitures et de motos.
Le lendemain 8 mai, Roch Marc Christian Kaboré a poursuivi son périple dans le Sahel, dans la localité de Sampelga (35 km de Dori), Sebba et Solhan, dans la province du Yagha (100 km de Dori). Les militants, sortis aussi nombreux que la veille dans les autres localités du Sahel, ont assuré que le MPP sera au pouvoir, «n'en déplaisent à ses adversaires». A Sampelga par exemple, le bain de foule prévu au départ, s'est transformé en un meeting, au vu de la mobilisation des militants.«Burkinabè, construisons sur du roc et non sur du sable», a lancé un responsable du parti de cette localité, sous une salve d'applaudissements.
«Construisons sur du roc...»
Le lendemain 9 mai, c'est au tour des militants de Saouga (45 km de Dori), Gorom-Gorom, Markoye, Essakane et Falangountou, dans la province de l'Oudalan, de recevoir la délégation du MPP. Ils se sont dit rassurés de la visite du premier responsable du parti et lui ont promis une victoire éclatante, aux élections présidentielle, législatives et municipales à venir.
«Je suis venu me présenter, vous saluer pour que vous sachiez avec qui vous travaillez. Vous ne pouvez pas voter quelqu'un que vous ne connaissez pas, que vous n'avez jamais vu, physiquement », a expliqué Roch Marc Christian Kaboré à ses partisans, dans toutes les localités traversées. Il s'est en outre, réjoui de la mobilisation constatée dans les provinces, communes et villages visités. « Lorsque nous vous voyons aussi mobilisés, nous n'avons pas peur, nous sommes rassurés», a-t-il indiqué aux militants de Arbinda, tout en les invitant à maintenir le cap jusqu'au soir du 11 octobre. Pour le président du MPP, son parti s'est engagé pour un changement qualitatif du Burkina Faso. «Au départ, certains disaient que notre démission du CDP était une tempête dans un verre d'eau. Aujourd'hui, nous sommes un ouragan qui les a balayés», a expliqué Roch Marc Christian Kaboré aux militants du Sahel. Selon lui, le MPP s'engage à ne «laisser aucun Burkinabè sur la touche, car tout le monde doit se sentir concerné par le développement du Burkina Faso ». En sus, il a promis de s'investir, une fois élu président, à un partage équitable des fruits de la croissance.
Tout au long de son trajet, les militants du Sahel ont égrené au futur candidat du MPP, un chapelet de doléances. Il s'agit entre autres, de l'état défectueux des routes, du manque d'eau potable (surtout en cette période de l'année), de l'absence de structures sanitaires et de l'emploi des jeunes. «Vous serez prioritaires sur tous les points, si nous sommes élu. Le Sahel fait partie du Burkina Faso et il n'y a pas de raison qu'il soit délaissé. Vous avez droit à des écoles, à de l'eau potable, à des structures sanitaires», a estimé Roch Marc Christian Kaboré qui promet de corriger tout cela, s'il est élu, le 11 octobre prochain.
Aymar POODA
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Roch Marc Christian Kaboré sur le site de l'éboulement à Djibo
Le meeting du Mouvement pour le peuple et le progrès (MPP), prévu dans la matinée à Djibo, a été annulé, à cause de l'éboulement survenu sur un site aurifère artisanal, le 30 avril dernier. Le président du parti, Roch Marc Christian Kaboré, dès son arrivée dans la province du Soum, s'est rendu sur les lieux, à quelques cinq km de Djibo. En cette matinée du 7 mai, sapeurs-pompiers et orpailleurs s'activaient encore sur le site à la recherche de victimes. Une odeur pestilentielle se dégageait à proximité de la fosse. Selon le vice-président du syndicat national des orpailleurs, Moustapha Souli, ce sont au total, treize corps sans vie qui ont été extirpés des décombres. «Nous poursuivons les fouilles car nous ne savons pas exactement le nombre de personnes présentes, au moment de l'éboulement», a-t-il expliqué. Roch Marc Christian Kaboré et sa délégation sont allés présenter leurs condoléances aux familles éplorées. «Chaque fois qu'il y a une mine sauvage de ce genre, nous souhaitons qu'il y ait une réglementation, une entente qui se fasse entre le gouvernement et le syndicat des orpailleurs pour éviter de tels désagréments. Il faut des règles, avant l'exploitation», a soutenu le président du MPP.