Modification de l’article 37 par voie parlementaire : les groupes parlementaires ADJ et UPC tirent la sonnette d’alarme

| 25.10.2014
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Modification de l’article 37 par voie parlementaire : les groupes parlementaires ADJ et UPC tirent la sonnette d’alarme
© DR / Autre Presse
Modification de l’article 37 par voie parlementaire : les groupes parlementaires ADJ et UPC tirent la sonnette d’alarme
Après l'inscription jeudi 23 octobre 2014 du projet de loi portant révision de la constitution à l'ordre du jour de la deuxième session ordinaire de l'année 2014 de l'assemblée nationale, les groupes parlementaires Alternance, Démocratie et Justice (ADJ) et Union pour le Progrès et le Changement (UPC) ont rencontré la presse le vendredi 24 octobre 2014 au siège du chef de fil de l'opposition. L'objectif de cette conférence de presse était d'expliciter le sens de leur vote négatif contre l'inscription du projet de loi portant modification de la constitution à l'Assemblée Nationale et de tirer la sonnette d'alarme sur la crise qui se profile à l'horizon.

 

Dans la perspective de l'adoption du projet de loi portant révision de la constitution programmée pour le 30 octobre 2014, l'Assemblée Nationale en sa séance du 23 octobre dernier a modifié par 99 voix pour et 28 voix contre le projet d'ordre du jour pour y introduire ledit projet de loi. Et au moment même où nous tracions ces lignes, la commission des affaires Générales, institutionnelles et des droits de l'homme (CAGIDH) se rencontrait pour se prononcer sur l'adoption du projet de loi portant révision de la constitution.

A leur conférence de presse, les membres des groupes parlementaires ADJ et UPC (ils sont 28 sur les 127 députés) ont affirmé avoir voté contre l'inscription du projet de loi portant modification de la constitution à l'ordre du jour, tandis que 99 voix comprenant celles du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), de l'Alliance pour la Démocratie et la Fédération/Rassemblement Démocratique Africain (ADF/RDA) et de la Convention des Forces Républicaines (CFR) ont voté pour. Selon les principaux animateurs de la conférence de presse (Me Bénéwendé Sankara et Ibrahim Koné de l'ADJ et Justin Compaoré de l'UPC), les 28 députés UPC et ADJ par leur vote négatif ont tenu a exprimé « ce que les millions de burkinabè pensent ». Ayant concédé leur défaite à ce vote, les groupes parlementaires ADJ et UPC ont fait remarqué qu'à « ce rythme, tout porte à croire que le 30 octobre 2014, la loi pourrait être votée avec toutes les conséquences que cela pourrait compter ». C'est pourquoi, ils ont saisi cette occasion pour tirer la sonnette d'alarme et appeler le peuple à prendre ses responsabilités.

« Pour notre part tout idée d'un pouvoir personnel et personnifié est inacceptable et le référendum qui viendrait à être organisé dans ces conditions est facteurs et source de division du peuple burkinabè », a martelé Me Bénéwendé Sankara pour qui la modification de la constitution constituerait un coup d'Etat constitutionnel et un attentat contre la démocratie. A en croire le député Justin Compaoré (le Poé Naaba), un projet de loi qui viole le principe et la nature républicaine de l'Etat ne devrait même pas être reçu à l'Assemblée Nationale. C'est pourquoi les députés des deux groupes parlementaires disent être déterminés à user de toutes leurs prérogatives pour bloquer de façon active la modification de la constitution.

Cependant, bien qu'ils n'aient pas une mainmise sur l'Assemblée Nationale, le député Ablassé Ouédraogo espère tout de même que rien n'est encore perdu. Selon ce dernier, en plus des 28 voix contre, l'opposition a besoin de 36 autres voix pour bloquer l'adoption du projet de loi sur la modification de la constitution. « Parmi les 127 députés, il y a au moins 64 qui savent que la situation est grave et pourront voter selon leur conscience pour empêcher l'adoption du projet de loi », a-t-il espéré. Et en ce sens, l'opposition a entamé des négociations avec les groupes parlementaires ADF/RDA et CFR, mais reconnait Me Bénéwendé Sankara, « il y a une différence entre ce qui se dit dehors et ce qui se fait à l'hémicycle ».

En tout état de cause, l'ADJ et l'UPC ont reconnu que la situation nationale exige que le peuple lui-même prenne ses responsabilités. De plus en plus, l'idée de la désobéissance civile est d'actualité alors qu'une marche de protestation se profile le 28 octobre prochain.

Max Junior

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