Meeting du PDC à Bobo-Dioulasso : L’appel au changement de Saran Sérémé

| 19.05.2014
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Meeting du PDC à Bobo-Dioulasso : L’appel au changement de Saran Sérémé
© DR / Autre Presse
Meeting du PDC à Bobo-Dioulasso : L’appel au changement de Saran Sérémé
La présidente du Parti pour le développement et le changement (PDC), Saran Sérémé, a animé le samedi 17 mai 2014 à la Maison de la culture de Bobo-Dioulasso, un meeting de sensibilisation et de mobilisation. Pour la première sortie dans le Houet, de la seule femme leader d'une formation politique au Burkina, les Bobolaises se sont mobilisées pour lui réserver un accueil «spécial».

C'est la première activité majeure du PDC dans la capitale économique. Depuis sa création en 2012, le Parti pour le développement et le changement n'avait pas encore pignon sur rue à Bobo-Dioulasso. Le meeting de sensibilisation et de mobilisation de Saran Sérémé et de ses camarades avait donc, valeur de test dans une ville où le CDP, le MPP et l'ADF/RDA ne se font pas de cadeau. Mais, la mobilisation du jour a rassuré les premiers responsables du PDC.

En effet, deux heures avant le début de la rencontre politique, des militants et militantes ont pris d'assaut l'antre de la Maison de la culture, qui en tee-shirt à l'effigie de la présidente du parti, qui en tenue traditionnelle San, pour accueillir l'hôte du jour.

Pendant ce temps, les 1501 places de la Maison de la culture étaient progressivement, investies au gré des arrivées de militants et sympathisants, fanion PDC en main. A 11 heures, la salle est pleine et les artistes-musiciens distillent des sonorités mandingues.

La présidente du parti fait son entrée sous les acclamations d'une foule en liesse, scandant des slogans en français et en langue dioula. «Yelemani» (changement), «Saran solution», pouvait-on entendre sporadiquement. Les intervenants à la tribune du meeting ont tous salué la témérité de Saran Sérémé qui, selon eux, a été la première à avoir «osé» démissionné du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) dont elle était membre du bureau politique national, jusqu'en septembre 2012, «pas pour ses intérêts personnels, mais pour ne pas trahir les aspirations du peuple».

Le représentant de la jeunesse estudiantine bobolaise, Ibrahim Sessouma, a déclaré qu'il appartient aujourd'hui, aux jeunes de prendre eux-mêmes leurs responsabilités pour l'avènement d'un Burkina nouveau. Pour lui, le meilleur moyen de réaliser cette aspiration est le PDC dont il a loué les qualités de «battante» de sa présidente Saran Sérémé.

«C'est une femme exceptionnelle comme Djimbi Ouattara, brave comme Samson», a affirmé Ibrahim Sessouma. Il a encore en mémoire le geste de Saran Sérémé à l'endroit des étudiantes expulsées de la cité universitaire à Ouagadougou, en fin juillet 2013 par les autorités universitaires. La présidente du PDC a, en effet, accepté d'héberger à domicile et dans une autre villa, une dizaine d'étudiantes sans parents à Ouagadougou, en attendant qu'une solution soit trouvée.

Les jeunes reconnaissants l'ont rassurée à Bobo-Dioulasso qu'elle ne sera pas seule, mais avec toute la jeunesse du PDC dans le Houet. Cette jeunesse s'estime «exploitée», «manipulée», et dit «non aux cours sous paillotte, aux coupures d'électricité, à une formation bâclée et à la mauvaise gestion des ressources».

Raisons pour lesquelles ils ont exprimé leur désir de changement avec le PDC. Sorties plus nombreux que d'habitude pour le meeting de leur sœur présidente de parti, les femmes du Houet ont également dit «oui» au développement et au changement avec Saran Sérémé. Certaines d'entre elles, «purs produits du PDC» ont livré des témoignages de reconnaissance et d'admiration pour son soutien au monde associatif féminin. Les anciens n'ont pas été en reste.

Leur représentant, Sidiki Coulibaly, s'est réjoui de ce que les jeunes ont montré le changement comme la voie à suivre. Il les a interpellés cependant, sur le fait que ce changement viendra au bout d'efforts soutenus et qu'il va falloir, pour commencer, mobiliser autour du parti en faisant des idéaux du PDC, le sujet de conversation dans les familles, les associations et les «grins» de thé.

Bobo-Dioulasso, symbole du refus de la domination

«La mobilisation spéciale» au meeting a été saluée à sa juste valeur, par Saran Sérémé. «Elle atteste de votre adhésion manifeste aux idéaux et à la vision du PDC, marque l'engagement sans faille et la détermination de la jeunesse consciente au changement», a revendiqué la présidente du PDC.

Reprenant le thème favori de son parti, Saran Sérémé soutient qu'«il a un temps où le temps lui-même est au changement. Rien ni personne ne peut arrêter la roue de l'histoire, au risque d'être emporté par cette même roue. Les sociétés créent toujours les hommes dont ils ont besoin pour leur survie et leur bien-être. Il est temps de créer votre propre histoire, sans brûler ni détruire la cité qui vous a engendrés».

A l'intention des jeunes, l'ancienne députée CDP du Sourou a présenté quelques illustres personnages historiques de Bobo-Dioulasso qui ont, à son avis, su «prendre des décisions sages et historiques, marqué par des hauts faits, l'histoire de la ville pour l'intérêt supérieur de leurs populations». Ella a cité la princesse Djimbi Ouattara, le fondateur de la grande mosquée de Dioulassoba, Sakidi Sanou, Souro Sanou, Tiefo Amoro, Orodara Sidiki Traoré et Ouezzin Coulibaly.

Pour la présidente du PDC, ces personnages historiques sont le symbole même du refus «responsable de subir l'injustice et toute forme de domination et d'oppression». A l'image de la plus grande révolte contre les abus de la puissance coloniale qui eut pour siège Bobo en 1916, Saran voudrait que la ville serve de nouveau de berceau du combat de son parti contre toute forme d'injustice, d'oppression, de dérive, de tripatouillage constitutionnel et d'emmurement.

La présidente du PDC a terminé son adresse par l'annonce de la mise en place prochaine des démembrements du parti et un message de soutien aux jeunes filles enlevées au Nigeria par le groupe extrémiste Boko Haram. Après Bobo-Dioulasso, le PDC a tenu un autre meeting de mobilisation et de sensibilisation, le dimanche 18 mai 2014, à la Maison des jeunes et de la culture de Banfora.

Karim TAGNAN

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Ils ont dit....

Saran Sérémé, présidente du PDC

J'ai envoyé un message de paix dans les Hauts-Bassins pour une mobilisation tous azimuts, contre toute tentative de tripatouillage de notre constitution. C'est aussi un message de changement de comportement et de mentalité à tous les niveaux pour engendrer l'alternance en 2015. Nous avons aussi rendu hommage aux aînés qui nous ont devancés. Ils ont été des exemples et nous voulons que ceux qui dirigent le pays, s'en inspirent pour être un jour, nos modèles.

Madina Sy, représentant du MPP au meeting du PDC

Nous avons été convié à la rencontre. Le meeting a réussi pour une première sortie. Saran Sérémé est une femme battante et je l'encourage à persévérer. Je pense qu'une femme peut bien diriger ce pays. Pour cela, il faut de la volonté et du courage.

Sidiki Coulibaly, militant du PDC (Bobo)

Ce n'est pas mal. Pour une première sortie avec une telle mobilisation, on est satisfait. Quand bien même, on pourrait penser qu'une femme candidate à une élection présidentielle, c'est du jamais vu au Burkina. Même si ce n'est pas maintenant, cela peut arriver. J'y crois. Djimbi Ouattara a été plus que certains hommes au Burkina.

Propos recueillis par

Karim TAGNAN

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Les coulisses du meeting du PDC

Tardive mobilisation des populations

Si le PDC, pour sa première sortie à Bobo-Dioulasso, a fait le plein de la Maison de la culture, la mobilisation s'est faite un peu tard. Cela s'expliquerait par une gestion désordonnée de l'information relative à l'heure et au lieu du meeting. Pendant qu'il était dit que le meeting est prévu pour 9 heures au ciné Sanyon, d'autres ont reçu des messages des organisateurs faisant état de la tenue du meeting à 10 heures à la Maison de la culture. Finalement, c'est la dernière information qui était la bonne. Mais la rencontre a effectivement démarré à 11 heures. Si fait que beaucoup ont râlé et sont repartis, pour revenir plus tard.

Saran Sérémé, président du MPP

Le maître de cérémonie n'a pas été toujours bien inspiré, au cours du meeting du PDC. A l'arrivée de la présidente du PDC dans la salle polyvalente de la Maison de la culture de Bobo, il a tout bonnement annoncé « la présidente du MPP ». Sans se rendre compte de l'erreur, il a poursuivi sa présentation contre les sifflets des militants qui demandaient un rectificatif. A l'heure où le microcosme politique est aux fusions-dissolutions de partis, ce MC a peut-être eu raison, trop tôt.

Rassemblés par K.T

Source : Aujourd8 au Faso

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