Se sont succédés à la tribune, les représentants du chef de canton de Bobo, des jeunes, Ibrahim Sanon, des femmes, Assita Ouattara, Soungalo Appolinaires Ouattara et les co-présidents du Front républicain, Hermann Yaméogo et Assimi Kouanda.
Même si tous avaient à l'esprit d'en découdre avec le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), les premiers responsables du Front républicain s'en défendent.«Le Front républicain n'a pas été créé en réplique à qui que se soit. Nous avons des idéaux plus nobles», ont-ils martelé. N'empêche que les flèches décochées seront à l'encontre des leaders du MPP. Mais, il n'y avait que cela. En effet, si la coordination du Front républicain a organisé ce meeting, c'est pour faire passer un message. Le Front républicain est né de la volonté de faire triompher les valeurs de paix et de démocratie. «La cohésion dans la diversité», c'est du reste sous ce thème que le meeting a été organisé.Mettre l'intérêt de la nation au-dessus de toute considération partisane. Tel est le crédo du Front républicain. Les différents intervenants ont rappelé le contexte dans lequel est né le Front républicain. Un contexte de crispation politique, où les uns ne veulent pas entendre parler de Sénat, de modification de l'article 37 ni de référendum sur ce sujet. Alors que les autres entendent mettre tout cela en œuvre. Ce qui est conforme à la loi fondamentale burkinabè. «Nul n'est au-dessus de la Constitution», a souligné Me Hermann Yaméogo, co-président du Front républicain. En démocratie, deux choses sont importantes: la Constitution et le peuple. C'est pourquoi, le Front républicain demande qu'on fasse appel au peuple pour dire ce qu'il souhaite. Cela, par voie référendaire. Et, «votre forte mobilisation ce jour, témoigne de votre adhésion aux idées du Front républicain», a lancé Assimi Kouanda, en guise de remerciement au nombreux public. Il a invité les uns et les autres à rester sereins et à ne pas répondre aux provocations du camp adverse.
Si dans le stade, les militants clament haut et fort leur adhésion à la candidature du président Blaise Compaoré à la présidentielle de 2015, les co-présidents du Front républicain bottent en touche. Car, rien ne dit que les partis membres de ce Front auront un candidat commun. «Les partis restent autonomes», font-ils valoir. Ce qui les rassemble va au-delà des questions de personne. «Si Assimi et Hermann sont aujourd'hui assis côte à côte, c'est un symbole. Des gens qui se sont combattus peuvent se retrouver quand il s'agit de l'intérêt national. Quelque chose a changé. Aujourd'hui, il y a plus de tolérance», a déclaré Hermann Yaméogo. Pour lui, s'il doit y avoir changement, il faut le faire en «consolidant les résultats» en matière de paix et de démocratie. Car, la sous-région est fragile. Si le Burkina Faso devait chavirer, cela entraînerait toute la sous-région dans le précipice. C'est donc un message de paix et de cohésion sociale qu'entend véhiculer le Front républicain.
Arrivée peu avant la fin du meeting, la Première dame, Chantal Compaoré a invité la population à se mobiliser derrière le président Blaise Compaoré.
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Propos et coulisses du meeting du Front républicain
Soulama/Sanou Korotimi, militante CDP
«Nous avons atteint notre objectif»
Cette mobilisation était bien entendu notre souhait. Et je pense que nous avons réussi le pari. Nous ne voulons pas la guerre dans ce pays. Nous ne voulons que la paix, l'entente et la cohésion au Burkina. Le changement n'apporte souvent pas ce que l'on recherche, c'est pourquoi, nous voulons que le président Blaise Compaoré se représente pour maintenir la flamme du succès de notre pays.
Issouf Sakandé, maire de l'arrondissement 5 de Ouagadougou
«Nous nous réjouissons pour cette forte mobilisation. C'est la preuve que les jeunes, les femmes, les anciens sont pour le président du Faso. Ils sont pour le référendum. Nous sommes très contents de partager cette vision avec la population. Ce n'est pas une mobilisation de contrainte puisque nous n'avons attaché personne de force pour venir au meeting. Ils sont venus d'eux-mêmes parce qu'ils sont convaincus des idéaux du Front républicain. Nous rendons grâce à Dieu et remercions les militants pour cette forte mobilisation.
Kadi Diomandé, militante CDP
«C'est ce que nous recherchions»
Nous sommes très satisfaites de la mobilisation. C'était notre objectif. Nous sommes CDP 100%, Blaise Compaoré ou rien. Nous disons oui au référendum, oui au Sénat, oui à la modification de l'article 37
Yaméogo Hermann, co-président du Front républicain
«C'est une entrée en danse du Front républicain»
C'est la première grande manifestation officielle qui se base sur le principe du front républicain à savoir, la défense de la démocratie, la défense de la constitution. En effet, notre constitution est l'objet d'une querelle, d'une dissension, d'une rébellion même. Alors qu'un Etat sans constitution est un Etat en perdition et, nous, nous sommes attachés à la défense de cette constitution qui fonde la légitimé démocratique et nous disons que dans des cas de ce genre, l'histoire apporte le témoignage qu'il faut toujours en référé au peuple pour départager les avis. Le sénat, la révision de l'article 37 sont tous inscrits dans la constitution et si l'on n'est pas d'accord, qu'on s'en réfère au peuple. Quand on est un vrai démocrate, on se soumet à la sanction populaire. C'est la seule façon de sortir de cette crise.
Les à-côtés du meeting
Bobo aux couleurs du Front républicain
Comme on a l'habitude de le voir lors des grands meetings, la ville de Sya était parée aux affiches du Front républicain. Dans les quartiers périphériques ou encore sur les grandes artères de la ville, sur les murs, les arbres, etc... cette communication «non verbale» servait bien l'annonce du meeting géant du Front républicain.
Il a manqué de places assises
Le manque de places assises a amené certaines femmes à s'asseoir à même le sol près de la tribune officielle. Ce qui n'était pas autorisé. Informées à plusieurs reprises de trouver une autre place, elles ont fait la sourde oreille, jusqu'à ce que les forces de l'ordre et de sécurité prennent leurs responsabilités en les faisant tout simplement descendre des lieux.
«hummm, un concert de Sékouba Bambino, gratuit! Quel bonheur»
C'est ainsi que s'est exprimée une femme dans la foule, lorsque le maître de cérémonie annonçait le concert de l'artiste guinéen Sékouba après le meeting. Et la femme de crier sa joie, comme quoi, elle va suivre un concert de l'artiste gratuitement, en tout cas, pas comme les autres fois où elle a dû se rendre au théâtre de l'amitié où l'entrée était payante.
Bassératou KINDO
Aly KONATE
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