On pourrait dire que le CFOP est en train de se faire prendre à son propre piège dans la guerre des chiffres qu'il veut imposer à ceux d'en face avec ces grands rassemblements populaires qu'il organise pour montrer qu'il est en phase avec les populations qui seraient contre le Sénat, la modification de l'Article 37, le référendum. Au constat, la mobilisation prend un sérieux coup avec ces chiffres qui baissent drastiquement à chaque sortie : les 500 000 manifestants clamés du 18 janvier 2014 sont devenus moins de 50 000 au meeting du 31 mai au stade du 4-Août de Ouagadougou d'une capacité de 35 000 places que le CFOP n'avait pas réussi à bourrer de monde comme prévu ; et voilà que ce meeting en réplique à celui du Front républicain à Bobo n'a pas relevé le défi de faire mieux que le « recto-verso » promis par Salia SANOU et réalisé. En pensant pouvoir laver l'affront avec le meeting du 14 juin, les choses sont allées de mal en pis pour le CFOP. Le stade Sangoulé LAMIZANA était clairsemé. Malgré le concert des artistes recrutés pour la circonstance et qui ont presté depuis la veille, la population n'a pas été au rendez-vous comme souhaité. Ce qui est un signe des temps qui devrait amener l'opposition à revoir ses stratégies pour la réalisation de ses ambitions que, du reste, elle devrait redimensionner si elle ne veut pas définitivement gâcher le peu de crédit qui lui reste encore.
On ne le dira jamais assez, ce n'est pas par la mobilisation des meetings qu'on peut déterminer la volonté populaire. Auquel cas, on se serait passé des élections pour déclarer de facto vainqueurs les candidats qui auront amassé plus de foules lors des meetings pendant une campagne électorale. Pour cela, elle a été édifiée, cette opposition, par des exemples récents dont du reste elle se gargarise pour se moquer de l'adversaire politique qui s'avère être le même sur les questions présentement querellées. Alors, c'est clair, il n'y a que les urnes pour apprécier l'attente d'un peuple. Autrement dit, ces marches et meetings de l'opposition auraient fait œuvre utile s'ils cherchaient à convaincre les populations pour faire triompher ses positions à travers ce mécanisme de consultation qu'impose en dernier ressort la Constitution sur les éminentes questions qui divisent le corps social : le référendum.
Drissa TRAORE
Source :L'Opinion N°869 du 18 au 24 Juin 2014