Meeting de l’opposition à Bobo-Dioulasso : Le signe des temps

| 19.06.2014
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Meeting de l’opposition à Bobo-Dioulasso : Le signe des temps
© DR / Autre Presse
Meeting de l’opposition à Bobo-Dioulasso : Le signe des temps
Pour une claque, c'en est vraiment une. Annoncé à grand renfort publicitaire soutenu par un véritable battage médiatique, le meeting de l'opposition tenu le samedi 14 juin au stade Sangoulé LAMIZANA de Bobo-Dioulasso a connu un grand échec au plan mobilisationnel.
Avec le ferme défi de drainer une marée humaine au stade Sangoulé LAMIZANA que l'on voulait transformer en un chaudron de la contestation dégoulinant, les organisateurs du meeting du Chef de fille de l'opposition n'avaient que leurs yeux pour constater avec amertume que le peuple bobolais n'est pas vraiment emballé pour leur projet. Malgré des jeux de symboles tels mettre à la tête du comité d'organisation une femme, une ''dame de fer'' vendant l'illusion de maîtriser la ville de Sya, la préférence du stade Sangoulé LAMIZANA au stade Wobi où le Front républicain avait sonné la mobilisation pour le référendum, le chef de file de l'opposition politique n'a véritablement pas réussi à intéresser les Bobolais en grande majorité à son meeting du 14 juin qui devait en mettre plein la vue à ceux qui prétendent que Bobo est leur fief. En tout cas, les 30 000 places du stade n'ont pas toutes reçu visiteur ce jour nonobstant l'ambiance électrique qu'a connu la cuvette sportive. D'ailleurs, le meeting a dû démarrer avec près de deux (2) heures de retard parce que le public convié trainait les pieds et l'on était pendant longtemps en face de gradins pratiquement vides. Faut-il penser que ce flop au plan mobilisationnel de ce meeting du stade Sangoulé LAMIZANA est un signe ? Ce signe, il faut le dire, devrait réveiller les ténors de cette opposition qui ont toujours la tête dans les nuages depuis cette marche-meeting monstre du début de sa croisade qui s'est vue à Ouagadougou en janvier dernier où l'on revendiquait un demi-million de manifestants. Ce qui est certain, ce meeting de Bobo, en plus d'être un désenchantement, traduit clairement la vraie place de l'opposition dans le cœur des Bobolais, qui somme toute, n'ont jamais manqué l'occasion d'exprimer leur attachement au Président Blaise COMPAORE, en qui ils voient un homme de paix et d'action pour le développement. Ceci explique-t-il cela ?

On pourrait dire que le CFOP est en train de se faire prendre à son propre piège dans la guerre des chiffres qu'il veut imposer à ceux d'en face avec ces grands rassemblements populaires qu'il organise pour montrer qu'il est en phase avec les populations qui seraient contre le Sénat, la modification de l'Article 37, le référendum. Au constat, la mobilisation prend un sérieux coup avec ces chiffres qui baissent drastiquement à chaque sortie : les 500 000 manifestants clamés du 18 janvier 2014 sont devenus moins de 50 000 au meeting du 31 mai au stade du 4-Août de Ouagadougou d'une capacité de 35 000 places que le CFOP n'avait pas réussi à bourrer de monde comme prévu ; et voilà que ce meeting en réplique à celui du Front républicain à Bobo n'a pas relevé le défi de faire mieux que le « recto-verso » promis par Salia SANOU et réalisé. En pensant pouvoir laver l'affront avec le meeting du 14 juin, les choses sont allées de mal en pis pour le CFOP. Le stade Sangoulé LAMIZANA était clairsemé. Malgré le concert des artistes recrutés pour la circonstance et qui ont presté depuis la veille, la population n'a pas été au rendez-vous comme souhaité. Ce qui est un signe des temps qui devrait amener l'opposition à revoir ses stratégies pour la réalisation de ses ambitions que, du reste, elle devrait redimensionner si elle ne veut pas définitivement gâcher le peu de crédit qui lui reste encore.

On ne le dira jamais assez, ce n'est pas par la mobilisation des meetings qu'on peut déterminer la volonté populaire. Auquel cas, on se serait passé des élections pour déclarer de facto vainqueurs les candidats qui auront amassé plus de foules lors des meetings pendant une campagne électorale. Pour cela, elle a été édifiée, cette opposition, par des exemples récents dont du reste elle se gargarise pour se moquer de l'adversaire politique qui s'avère être le même sur les questions présentement querellées. Alors, c'est clair, il n'y a que les urnes pour apprécier l'attente d'un peuple. Autrement dit, ces marches et meetings de l'opposition auraient fait œuvre utile s'ils cherchaient à convaincre les populations pour faire triompher ses positions à travers ce mécanisme de consultation qu'impose en dernier ressort la Constitution sur les éminentes questions qui divisent le corps social : le référendum.

Drissa TRAORE

Source :L'Opinion N°869 du 18 au 24 Juin 2014

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