Meeting de l’engagement pour le référendum et la paix : Le « recto verso avec intercalaire» donne le OK à Blaise

| 23.06.2014
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Meeting de l’engagement pour le référendum et la paix : Le « recto verso avec intercalaire» donne le OK à Blaise
© DR / Autre Presse
Meeting de l’engagement pour le référendum et la paix : Le « recto verso avec intercalaire» donne le OK à Blaise
Le parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a tenu son grand meeting dit de l'engagement pour le référendum et pour la paix. L'objectif de cette manifestation était de faire une démonstration de force au camp d'en face, en termes de mobilisation et appeler le président du Faso à convoquer le référendum pour trancher la question de l'article 37, dans les plus brefs délais. La promesse de faire le plein du stade du 4-Août, en cette soirée du 21 juin 2014, a été tenue. Mais, au fil des allocutions, on assistait à un assèchement du stade.

Après le meeting des anti-référendum, voilà enfin, celui des pro-référendum, qui devait se tenir dans un premier temps, le 14 juin passé, avant d'être ramené au 21 juin 2014 au stade du 4-Août. L'équation majeure de ce meeting dit de l'engagement pour le référendum et la paix : «remplir le stade recto verso, avec un intercalaire».

Et c'est chose faite, à l'entame du meeting, même s'il faut reconnaître que par la suite, il y aura une saignée humaine qui videra du stade, plus de la moitié des militants mobilisés. En effet, dès les premières heures de ce meeting qui devait débuter à 14 heures, le stade était plein et tenu en haleine par des artistes comme Yili Nooma, Djah Verity, Serge Beynaud, etc. et des défilés de banderoles.

Les vouvouzela et les sifflets font leur temps comme dans un match de football. Le grand jeu a été sorti, pour que la mobilisation soit de taille. Les messages diffusés au stade, à l'occasion de ce meeting, ont été sans appel. Sur les banderoles étaient inscrits : «Peuple du Burkina Faso, seul toi peut trancher la question de la limitation ou non des mandats présidentiels par le référendum» «Blaise, à quand notre référendum » et comme si cela n'était pas suffisamment, explicite, il a été ajouté une consigne claire «Vite, vite et qu'on en finisse».

Au regard de cette mobilisation, Noël Sourwèma, le secrétaire général du Kadiogo, affirme que cela «confirme, la volonté des militants du CDP à rester ensemble. A partir d'aujourd'hui, il n'y a plus match. Il n'y a plus de prolongation, ce qui reste, c'est le référendum» . Avant de clore son propos, il a lancé un défi au camp d'en face, en utilisant cette formule : «s'ils pensent qu'ils peuvent, ils n'ont qu'à venir, on va voir».

Le représentant des conseillers politiques, Paramanga Ernest Yonli, va droit au but : «En avant pour le référendum. Au vu de la mobilisation, nous allons intenter un procès au chef de file de l'opposition pour usurpation de concept qu'il n'a pas inventé, à savoir ''le recto verso'' à l'OAPI, ils ont prétendu remplir ce stade recto-verso et ne l'ont fait qu'au ¾, alors qu'ils étaient une quarantaine de partis politiques. Regardez ce que le CDP à lui seul peut faire».

Aux gens d'en face qu'il qualifie de «planeurs», il dit «ce sont des gens qui ont oublié leur hier». C'est en ces moments que les espaces vides devenaient de plus en plus visibles dans les gradins.

Le représentant des secteurs structurés du privé et du public, Etienne Zongo a indiqué que le Burkina Faso est un îlot de paix dans une sous-région agitée par des crises. De ce fait, tout en invitant le peuple burkinabè à avoir «des ambitions», il leur demande d'être le porte- parole pour dire au président «de convoquer le référendum dans les meilleurs délais». C'est une piqûre de rappel, car lors de leur convention, ils l'avaient signifié clairement, à leur candidat émérite.

Le secrétaire exécutif va succéder au conseiller politique sur la tribune officielle. Assimi Koanda, puisque c'est de lui qu'il s'agit, dès l'entame de son propos, revient sur la disparation tragique du juge Salifou Nébié.

ce propos, le patron du CDP s'indigne contre certains politiques qu'il pense d'ailleurs qu'ils ont fait une récupération politique de cette affaire. Le juge constitutionnel était un «militant de première heure qui s'était mis à l'écart de l'action politique par nécessité de service et devoir de réserve», a-t-il ajouté, avant de laisser entendre que «Le CDP émet le vœu que toute la lumière soit faite sur la disparition tragique du camarade Salifou que certains politiciens tentent sans vergogne et sans la moindre retenue, de récupérer pour leurs propres intérêts.

Aussi, le secrétaire exécutif a également saisi l'occasion pour demander «l'accélération du processus d'opérationnalisation des prêts au profit des femmes et des jeunes.

Il s'insurge une fois de plus contre les «politiciens qui tentent de recruter, en prônant l'incivisme, l'escroquerie, en appelant au non remboursement de ces prêts». En réponse au carton rouge donné au président du Faso, lors du meeting des anti-référendum, un carton vert a été donné à Blaise Compaoré, symbolisé par un feu vert, matérialisé sur une pancarte.

G. Lévi Constantin KONFE

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Autres dires, faits et gestes du meeting

•Accès au stade : c'était dur !

L'accès au stade était un parcours du combat. Ainsi, à la porte réservée aux porteurs de badges et de cartes, il fallait durement se frayer un chemin, à coup de coude. Même des membres du BPN n'y ont pas échappé. Pour ceux qui tiennent les cartes d'invitation et les badges. Ceux qui devraient y passer devraient jouer des coudes et de bousculades pour y accéder.

•Cité-chinoise : des étudiants s'en mêlent

Des étudiants de la Cité chinoise interdisaient aux militants du CDP de longer leur mur pour rejoindre le stade. A la fin de la manifestation, en groupuscules, au bord du goudron, ils sensibilisaient les pro-référendum à la nécessité de ne pas tenir un référendum et huaient certaines personnes qui semblent ne pas leur prêter attention.

•Accrobatie de l'hélico : frayeur sur la pelouse

Un hélicoptère qui survolait la cuvette du stade du 4-Août, a soudainement plongé sur la pelouse sur laquelle étaient attroupés des groupes de personnes. C'était le sauve-qui-peut. Sans doute, le pilote de la libellule en fer, a-t-il voulu jouer avec ceux qui sont venus au meeting. Mais attention, tout de même !

•Artistes et banderoles : vous avez dit grands moyens ?

Le grand meeting du CDP était aussi celui de grands moyens : des artistes- musiciens se sont succédé sur la scène, des fanions du parti distribués au stade, des parades d'hélico durant le meeting, les bordures des gradins barricadées de banderoles ou de tissus rouges et jaunes. La chorale était en uniforme : le haut, c'est le pagne du CDP et le bas, le noir

•Ambroise Tapsoba : «chauffeurs de cars, ne démarrez pas !»

Après la prestation des artistes et alors que les allocutions n'étaient pas achevées, des militants ont commencé à quitter le stade. C'est alors que d'une voix de stentor, Ambroise Tapsoba a invité les chauffeurs des cars qui ont convoyé les militants au stade à ne pas démarrer. Question de ne pas laisser les militants partir.

•Prestation artistique : quand la sécurité est impuissante face aux fans de Serge Beynaud

A la prestation de l'artiste ivoirien, Serge Beynaud, avec ses danseuses-fétiches, les éléments de la sécurité n'ont pas pu empêcher ses fans de se ruer sur la pelouse. Ainsi c'est par dizaine, qu'ils ont pris d'assaut la pelouse, laissant les gendarmes impuissants à les contenir.

•Emploi «recto-verso» : attention Zéph, le CDP pourrait poser plainte

«Au vu de la mobilisation, nous allons poser une plainte contre le chef de l'opposition pour usurpation de l'utilisation de l'expression recto-verso», a laissé entendre Paramanga Ernest Yonli, représentant des conseillers politiques du CDP. Le CFOP est donc prévenu sur l'emploi de cette marque déposée. Et pendant qu'on y est, on espère que Salia Sanou a déposé la marque à l'OAPI ?

•Mort du juge Nébié : Assimi contre la récupération politique

Sur la mort du juge constitutionnel, Salifou Nébié, le SEN du CDP, Assimi Kouanda, a signifié que c'était un militant de la première heure du CDP. Il a souhaité que la lumière soit faite sur cette affaire, et a mis en garde les politiciens qui veulent la récupérer pour en faire un fonds de commerce.

•Référendum : finalement, c'est pour quand ?

Pour les organisateurs du jamborée de ce 21 juin 2014, le doute n'est plus permis : vu la mobilisation, il ne reste plus qu'à Blaise de convoquer sans délai, la tenue du référendum. Mais au fait, c'est pour quand ? Les rassemblements pro et anti-référendum se succédant, il faudra in fine, qu'on choisisse le jour J.

Aujoud8 au Faso

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