La marche-meeting de l’opposition politique burkinabè contre le référendum, le Sénat et la modification de l’article 37, aura bel et bien lieu, demain samedi. La confirmation a été donnée hier jeudi, dans l’après-midi par le Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré. «Suite à un accord conclu avec la mairie de Ouagadougou, la marche-meeting contre le référendum et la modification de l’article 37 aura bel et bien lieu, le samedi 23 août 2014», a déclaré Zéphirin Diabré.
Le CFOP a souligné que le point de rassemblement est le terrain vague situé à environ 100 mètres du rond-point de la Patte d’Oie (Sud de Ouagadougou), à partir de 6 heures. «Paysans, commerçants, étudiants, élèves, fonctionnaires, sans-emploi, travailleurs, jeunes, femmes, hommes, rendons-nous massivement à cette marche-meeting contre le référendum et la modification de l’article 37», a-t-il mentionné dans sa déclaration, avant de donner l’itinéraire de la marche.
Il en ressort qu’à partir du point de ralliement, les marcheurs vont emprunter :
la route de Ouaga 2000 jusqu’à la station Petrofa. De là, il tourneront à droite pour prendre la route Lycée des Nations et Universalis. A partir de là, ils tourneront de nouveau à droite pour emprunter la route menant à la radio Savane FM pour ensuite, emprunter la route du marché de Paglayiri. Enfin, les marcheurs devraient regagner le terrain vague, situé à environ 100 mètres du rond-point de la Patte d’Oie(le point de ralliement).
La petite modification de cet itinéraire, en comparaison à celui évoqué antérieurement par certaines presses, est le lieu de ralliement qui n’est plus le rond-point de la Patte d’Oie. Pour garantir le succès de la manifestation et assurer la «plus grande sécurité des participants», le CFOP invite les manifestants à se conformer aux consignes du comité d’organisation.
Des consignes à respecter scrupuleusement
Au nombre de ces consignes, les manifestants doivent «éviter tout rassemblement parallèle, à quelque lieu que ce soit, avant, pendant et après la marche», «prêter une attention particulière aux consignes qui seront données, avant le début de la marche». En outre, il est fortement demandé aux organisations participantes de prendre contact avec le service de communication du CFOP (M. Konkobo) pour l’harmonisation des slogans, banderoles et autres messages.
Aux dires du chef de file, la marche se déroulera en suivant un agencement et un ordre qui seront annoncés par le comité d’organisation, avant le début de la marche. «Nul n’est autorisé à commencer la marche, avant le signal officiel qui sera donné par le chef de file de l’opposition», martèle-t-il.
Selon le président du comité d’organisation de la marche, Ablassé Ouédraogo, de Le Faso Autrement, la sécurité sera traitée avec beaucoup de vigilance. De son avis, l’opposition à travers cette manifestation, doit prouver «sa crédibilité et sa responsabilité» en matière d’organisation. Ainsi, tout manifestant qui ne se conformerait pas à l’itinéraire, à l’agencement et à l’ordre établis par le comité d’organisation, ou qui ne respecterait pas les consignes de sécurité, sera immédiatement expulsé du cortège.
Un itinéraire expurgé des «zones rouges»
Le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, a par ailleurs, salué l’esprit de dialogue du maire de Ouagadougou, Marin Casimir Ilboudo et de son équipe «pour leur esprit de dialogue et de compréhension». En effet, hier matin, au cours d’une brève rencontre avec la presse, le CFOP a donné l’information selon laquelle, la mairie de Ouagadougou leur avait refusé l’itinéraire choisi. L’opposition s’est dite alors, surprise par cette décision, parce qu’il n’y a pas de zones rouges sur l’itinéraire proposé. Pour Zéphirin Diabré, il s’agit d’un «déni de démocratie et une entrave à la liberté d’expression». Cela, d’autant plus que l’opposition, aux dires du CFOP, a envoyé deux correspondances à la mairie. La première, en date du 13 août, a failli de ne pas être reçue par les préposés à la réception du courrier. Ceux-ci auraient relevé l’existence de zones rouges.
C’est à juste titre qu’une seconde correspondance, en date du 18 août, a tracé un nouvel itinéraire, expurgé, selon Zéphirin Diabré, desdites zones.
Pour «mieux comprendre et pour rester dans le respect des règles républicaines», une délégation de l’opposition a décidé de rencontrer le maire de Ouagadougou, Marin Casimir Ilboudo, jeudi 21 août à 11h30. De l’avis de M. Diabré, la rencontre s’est bien déroulée, dans le respect et la courtoisie.
Encadré
A propos des zones rouges à Ouagadougou
- Dans un arrêté daté de 2010 et signé du maire de la ville de Ouagadougou d’alors, Simon Compaoré (aujourd’hui dans l’opposition), les lieux suivants, ont été déclarés zones rouges :
- Avenue de l’Indépendance: secteur n° 4, arrondissement de Baskuy ;
- Avenue Kwamé N’krumah, secteur n° 4, arrondissement de Baskuy : la portion comprise entre le siège de la station Total-Burkina jusqu’à l’aéroport
- Avenue Pascal Zagré : secteur n° 15, arrondissement de Bogodogo ;
- Avenue Mohamar Kadhafi : secteur n° 15, arrondissement de Bogodogo ;
- Périmètre du marchéRood-Woko : secteur n° 1, arrondissement de Baskuy
- Avenue du Il décembre: secteur n° 4, arrondissement de Baskuy ;
- Rue 4.80 : secteur n° 4, arrondissement de Baskuy ;
Tous les échangeurs
Le même arrêté ajoute que «pour des raisons de sécurité publique, toute partie du territoire communal, toute avenue, toute rue desservant les résidences des hautes personnalités, ou permettant d’accéder aux immeubles, bâtiments et édifices publics, peut être déclarée zone rouge ouinterdite».
Alexandre KONE
Avec Aujourd'hui au Faso