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Maître Hermann Yaméogo, président de l’UNDD : Oui au référendum, mais…

| 17.03.2014
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Maître Hermann Yaméogo, président de l’UNDD : Oui au référendum, mais…
© DR / Autre Presse
Maître Hermann Yaméogo, président de l’UNDD : Oui au référendum, mais…
sortie de crise après l'échec de la médiation conduite par Jean Baptiste Ouédraogo. L'entrevue a eu lieu le samedi 15 mars 2014, à la Villa Kambou.

«Il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir». C'est l'adage qui sied le mieux à ce que le président de l'Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), Me Hermann Yaméogo, pense de ceux qui soutiennent qu'il n'y a pas crise politique au Burkina Faso. Parce qu'il y a deux camps qui s'opposent quant à l'application de la Constitution. Pour lui, les positions figées ne sont pas de nature à résorber la crise. Ce qui fait craindre le pire. Les mécanismes de sortie de crise doivent être la voie démocratique. Etant entendu que la révision de l'article 37 peut être modifié en application de la loi fondamentale, cela ne lui pose donc aucun problème à l'UNDD. «La Constitution n'est ni la Bible, ni le Coran. Elle peut être révisée. Un chapitre de la Constitution en est consacré», a rappelé le président Hermann Yaméogo. Le référendum est également une voie ouverte par la même constitution. On ne peut pas en vouloir au président du Faso d'en faire usage.

Interrogé sur la question si l'UNDD appellerait à voter oui ou non en cas de référendum, Me Yaméogo botte en touche. «Il n'y a pas encore de question, l'UNDD ne répond pas à une question qui n'est même pas encore posée. Le moment venu, nous donnerons notre réponse à la question posée», a-t-il répondu. Etant donné que les acteurs politiques n'arrivent pas à s'accorder sur l'essentiel, la sagesse recommande, selon Me Yaméogo, de passer par la voie populaire, c'est-à-dire le référendum. Mais, la question posée au peuple ne doit pas être fixée sur l'article 37. Il faudrait éviter la question de savoir «êtes-vous, oui ou non, d'accord pour la modification de l'article 37 de la Constitution?» Parce qu'une telle question ne serait pas de portée générale, mais plutôt personnalisée. Cela équivaudrait en réalité à demander si le peuple est d'accord pour la candidature de Blaise Compaoré à la fin du mandat en cours. Or, la loi ne doit pas viser quelqu'un en particulier. Il conviendrait pour le président de l'UNDD, de demander au peuple, s'il est d'accord pour la révision ou l'adoption d'une nouvelle constitution. Ce qui conduirait à une transition institutionnelle, qu'il appelle de ses vœux. Me Yaméogo recommande plutôt un passage du régime présidentiel à un régime parlementaire. Parce qu'il estime que les pouvoirs sont trop concentrés au président du Faso. Cette vision de l'UNDD n'est ni opportuniste, ni conjoncturelle, aux dire de son président. Il rappelle qu'en 1989, il publiait un ouvrage dans lequel il a développé son concept de démocratie consensuelle. Ce qui nous amène à ouvrir une parenthèse sur le Front républicain dont le meeting qui devait avoir lieu ce jour même (15 mars: ndlr) à Bobo-Dioulasso a été reporté, pour des raisons de calendriers (cf communiqué ci-contre).

L'UNDD ne veut pas faire la course à la mobilisation des foules. Il veut prendre le temps d'expliquer son projet social. Parce qu'en plus de l'offre politique, l'UNDD a une offre sociale à proposer au peuple. Un sujet sur lequel le président du parti promet de revenir dans les semaines à venir. Quand il aura terminé avec le processus de renouvellement des structures du parti. En attendant, sachez que Me Amédée Guillaume Yéré a été porté à la tête du parti dans les Hauts-Bassins, Yacouba Ouattara au niveau de la province du Houet et Gabriel Yaméogo au niveau de la commune de Bobo-Dioulasso.

Aly KONATE

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