Le groupe municipal de l'Union pour le progrès et le changement (UPC) de la capitale compte 77 conseillers parmi lesquels 5 maires d'arrondissements, un adjoint au maire central, un vice-président au conseil régional. Ce groupe a pas mal de griefs contre la gestion actuelle de la marie. D'abord sur les priorités du budget 2017. En effet sur les 26 milliards de francs CFA les «incohérences» suivantes ont été constatées :
- environs 1,3 milliard pour les études de projets alors qu'on dispose d'une direction des études et des statistiques ;
- 3 milliards 712 millions pour la propriété et l'assainissement pour des résultats qui ne seront visibles que dans le centre ville ;
- seulement 167 millions, soit 0,6% du budget, consacré à la jeunesse et à l'emploi ; "Un mépris pour cette frange de la population qui a consenti d'énormes sacrifice au cours de l'insurrection et de la résistance au putsch ;
- « seulement » 76 millions consacrés au social, soit 0,3 % du budget. Les personnes vulnérables feraient mieux de quitter la ville de Ouaga sous la gouvernance MPP ;
- chaque arrondissement recevra 56 millions pour son fonctionnement et 15 autres pour l'investissement ; ce qui représente 0,7% du budget. La mairie centrale gère tout l'investissement à réaliser à Ouagadougou, et les maires d'arrondissement se contenteront de signer des actes d'état civil.
Vu ce qui précède le président du groupe municipal Jean Léonard Bouda dans pas fait dans la dentelle : «Le budget a ainsi été voté, occultant la jeunesse et la femme sous prétexte qu'il manquerait d'argent. Mais notre plus grande déception, c'est que nous avons su que le maire Béouindé et son cercle restreint ont dépensé plus de cent millions de francs, juste pour les fêtes de fin d'année. Certes ce fut un déluge de feu d'artifice que même la dernière édition du FESPACO ne s'est pas permis. On nous a avancé l'apport des sponsors pour expliquer cette gabegie, et le seul intérêt perceptible de ce gaspillage, c'est d'avoir permis à monsieur le maire de danser le zoblazo avec la Première Dame. Nous sommes véritablement inquiets, et nous nous demandons si la population de Ouagadougou n'a pas mis à la tête de cette ville des viveurs plutôt que des travailleurs».
Au sujet des lotissements à Ouaga, la situation est selon eux une bombe à retardement prête à exploser d'un moment à l'autre, « une insurrection en latence ». «Alors que le gel des lotissements est en vigueur, nous assistons à l'accaparement des terrains par des promoteurs immobiliers qui aménagent des parcelles et construisent des villas destinées aux riches. Que restera-t-il de terres pour nos populations des non-lotis ? », ont demandé les conférenciers.
Quel maire a désobéi à Nathanaël
Preuve que les ressources de la mairie sont mal utilisées, selon le 3e adjoint au maire, Nathanaël Ouédraogo, son matériel est vétuste ou inexistant, les 4 adjoints n'ont pas de photocopieuses ni des véhicules de fonction. «Nous sommes obligés de travailler avec nos propres moyens, il y a véritablement un problème de gestion au plan administratif, ça démarre poussivement, rien ne bouge : la salubrité, le stationnement, la circulation, l'environnement sonore... on se demande combien de temps prendra ce tâtonnement ». Au sujet de l'environnement sonore, Nathanaël nous a confié qu'il a fait fermer un maquis pour nuisance sonore après des plaintes justifiés des riverains mais un maire arrondissement du MPP a outrepassé cette décision pour autoriser la réouverture de cette buvette au grand dam des plaignants.
« Je sais que dans la logique de maire d'arrondissement que je vais citer, il se dit que comme c'est un de l'UPC qui a pris la décision, je prend son contrepied. Mais je ne resterai pas les bras croisés, j'userai des voies de recours », a-t-il souligné.
Les conseillers UPC ne se sont pas contentés du chapelet de griefs, ils ont cité des actions qu'il a mené dans les arrondissements dont ils contrôlent l'exécutif : ce sont, entre autres, la formation des jeunes et des femmes ; les partenariats noués avec des institutions ou des villes, la fixation de feux tricolores, la construction de lycée, de centre de formation, de garderie, un prêt sous forme de microfinance.
Les critiques sont nombreuses, il ne reste plus aux autorités municipales qu’à se ressaisir à temps pour que les années qui passent se soient pas des années de perdues.
Abdou Karim Sawadogo