En outre, s’il y a des heureux élus (ceux qui vont concourir pour leur parti), il y a aussi des malheureux. Ceux qui n’ont pas été retenus alors qu’ils avaient voulu faire partie des prétendants. Qu’à cela ne tienne, un parti politique, c’est ainsi fait. Tout le monde ne peut être retenu. Peut-être même que parmi les prétendants, il y a des militants qui ne mobilisent pas mieux qui certains qui n’ont pas été retenus. L’essentiel, c’est de faire en sorte que le parti, pour lequel on a accepté d’aller en politique, soit victorieux au soir du 11 octobre.
Maintenant que le terrain se dégage de plus en plus, il faut travailler à assainir le milieu. Autrement, chaque parti politique, au regard du contexte actuel de notre pays, doit nécessairement adapter son langage. La classe politique s’étant recomposée, il faut aussi recomposer le langage. Des militants qui étaient dans des mêmes partis politiques se retrouvent aujourd’hui être des adversaires sur le terrain. Mais, cela ne veut nullement dire qu’il faut « boxer » en dessous de la ceinture.
Ainsi, après l’insurrection populaire, les Burkinabè voudraient entendre autre chose que du déjà entendu. Si après plus de vingt ans de parlementarisme, les Burkinabè ne savent pas exactement le rôle du député, c’est parce que, par le passé, les candidats n’ont pas toujours dit la vérité aux populations. Traditionnellement, l’Assemblée nationale (donc le député) a pour rôle de voter la loi, consentir l’impôt et contrôler ce que le gouvernement fait sur le terrain au bénéfice des populations, ses électeurs.
Il n’est donc pas dans son rôle quand un député vient dire qu’il va faire construire des routes, des forages, des Collèges d’enseignement général ou des lycées. Il n’est pas non plus dans son rôle quand un député dit que « c’est nous qui avons fait ceci ou cela ». Il est évident qu’un député est membre d’un parti politique, membre d’un groupe parlementaire, qui défend des causes proches de son parti. Mais, cela ne fait pas de lui un acteur sur le terrain. D’ailleurs ne dit-on pas qu’une fois élu, le député n’appartient plus à un parti politique ?
Les Burkinabè ont besoin qu’on leur apprenne les vraies leçons de démocratie. Aussi, les jeunes et les femmes qui sont en grand nombre (apparemment) sur les listes, doivent impérativement jouer leur rôle. Si on leur a fait confiance, il faudra mériter cette confiance auprès des populations. On en saura davantage dès l’ouverture de la campagne et au soir du 11 octobre.
Dabaoué Audrianne KANI