« Le Pays » : Notre pays connaît, ces derniers temps, pas mal de remous sur le plan politique. Quelle lecture faites-vous de cette situation sociopolitique nationale ?
Mahamadi Kouanda : La situation n'est pas du tout intéressante surtout que nous l'avons vécue en dehors du pays. Comme vous le savez, le Championnat d'Afrique des Nations (CHAN) a eu lieu en janvier et nous étions absents du pays. En parlant de la situation politique nationale, il faut d'abord commencer par notre début en politique. Les démissions ont commencé le 5 janvier, et après, c'était tendu. Etant à l'extérieur, on m'appelle parce que nous, nous n'avons pas la chance d'être des gens branchés sur le Net ; nous nous contentons du téléphone et des journaux. Disons que la situation actuelle du CDP qui a pris une envergure nationale, ne m'a pas surpris ; même si je suis surpris du nombre de personnes démissionnaires. Ce qui m'a le plus surpris dans cette affaire, c'est la démission des trois personnes (Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo, Simon Compaoré). Notre parti a une histoire et tout le monde sait que le CDP d'aujourd'hui n'est autre chose que l'ODP/MT élargi à un certain nombre de partis politiques en 1996, surtout les plus importants de l'époque, et d'autres petits partis se sont ajoutés par la suite pour accompagner le président Blaise Compaoré. Ce qui revient aujourd'hui, c'est cette crise qui existait déjà au sein du CDP et dont vous n'êtes pas au courant. Le projet de Roch, son appétit d'être président du Faso, n'était pas caché. Moi-même qui vous parle, j'ai été mal servi et par moments, incompris. Au congrès de 1993, par exemple, le parti a connu des problèmes. Il y avait à mon sens, un projet de coup d'Etat démocratique, pour ne pas dire, une révolution de palais sans arme. Monsieur Issouf Ouédraogo était le Premier ministre du Burkina Faso après les élections de mai 1992. Naboho Kanidoua était le président du parti, ministre d'Etat à l'intérieur et Thomas Sanon, ministre des Affaires étrangères. Tout le monde sait que la seule fois où il y a eu un semblant de primaires, pour choisir des députés, c'était en 1992. Ce n'est ni de la fierté, ni de l'orgueil mais, parmi ceux qui voulaient être députés, j'étais la personne la mieux indiquée sur le plan de la popularité. Entre-temps, je n'ai rien compris. On m'a confié la conduite d'une mission de l'ODP/MT à Dori et à Gorom-Gorom. A l'époque, quand on te confiait une mission, tu composais la délégation toi-même. Je me suis donc désigné comme adjoint. Et c'est quand on était à Kaya qu'on m'a appelé pour me dire que les primaires se dérouleraient le lendemain pour le choix des députés de Ouagadougou et la réunion devait se tenir dans la cour du Larlé Naaba. J'ai trouvé cela bizarre, mais j'ai quand même effectué la mission qui m'avait été confiée. Après l'étape de Dori, j'ai fait rappliquer la mission pour revenir assister à cette réunion où j'ai pu me faire retenir parmi les meilleurs candidats et vu que François Compaoré était candidat, j'ai dit que, par respect pour le chef de l'Etat, il fallait voter François Compaoré en tête, vu qu'il était candidat ; je viendrai en deuxième position et Marie Madeleine suivra en troisième position. Ce développement que je fais est important pour que vous sachiez pourquoi je dis que le CDP est le champ de Blaise Compaoré. Mais les gens trouvent que je parle mal. Simon Compaoré n'était pas sur la liste en son temps.
Est-ce parce que le CDP est le champ de Blaise Compaoré que l'on vit ce remue-ménage que tout le monde connaît actuellement ?
Je vais répondre à votre question mais avant, il faudrait que je termine mon développement, sinon tout ce que je dirai, par la suite, sera incompris. Les primaires ont donc eu lieu. Après cela, il y a eu des rencontres entre le chef de l'Etat et moi sans temoin et Dieu seul en est témoin. Il ne m'a jamais dit clairement qu'il souhaitait que je me retire, mais j'ai compris que ma présence posait problème. Je lui ai demandé de réfléchir encore et comme ma priorité c'était ma famille, je suis allé voir ma mère qui ne fait pas la politique et je lui ai tout expliqué. Elle m'a dit de laisser tomber, que ce n'était pas le moment d'être député. De chez elle, je suis allé chez le président lui dire que si ma présence posait problème, je me retirerais ; l'essentiel pour moi étant qu'il soit élu président avec une confortable majorité à l'Assemblée. Le lendemain, il a été annoncé le départ de Mahamadi Kouanda à l'ambassade du Burkina aux Etats-Unis à Washington. Tout cela pour dire que, dès 1992, ça n'a pas été facile et, finalement, c'est Roch qui a conduit la liste, selon la volonté du chef de l'Etat. J'ai dit au président que je préférais aller à Riyad en Arabie Saoudite que d'aller à Paris ou à Washington.
Vous dites que ces démissions ne vous ont pas surpris ; ce qui signifie que vous avez vu venir le danger. Qu'avez-vous donc fait pour conjurer le mal ?
Tout ce que nous pouvions faire, c'était envoyer des écrits au chef de l'Etat parce qu'on ne peut pas le voir facilement. J'ai toujours dit, que ce soit à Roch ou à Assimi Kouanda, ce que je pensais. Je leur ai fait comprendre que le parti avait des problèmes et qu'il fallait un changement. En son temps, la population accusait plus Roch et Simon que quiconque aujourd'hui dans le parti. Au congrès de 2012, c'est le même peuple qui réclamait le départ de la direction du CDP qui était là à l'époque. On estimait que les choses ne marchaient plus parce que depuis 15 ans, ce sont les mêmes personnes qui étaient toujours là. Il y a eu un changement à l'issue duquel je suis resté sur ma faim parce qu'en tant que membre fondateur de l'ODP/MT et du CDP, commissaire politique jusqu'en 2003, on m'a ignoré partout. J'étais militant de base et même du conseil national, on m'avait enlevé. Je ne pouvais donner ma position qu'à travers la presse ou lors des assemblées. Mais ce n'est pas parce qu'on m'a écarté des structures du parti que ce qui arrive au parti ne m'engage pas.
Vous avez donc souhaité que l'on mette de côté Roch, Salif et autres ?
Ce n'est pas moi, mais c'est le congrès qui l'a souhaité. On a donné « la chose » à Assimi Koanda qui a ses côtés positifs et négatifs et ça, ce n'est pas à moi de répondre.
Et quel est, selon vous, un de ses côtés négatifs ?
J'en arrive. Moi en tant que membre fondateur du parti, on m'a écarté depuis, j'ai attendu 2012 pour revenir à la direction. Pourquoi eux ne pouvaient pas attendre un an ?
Est-ce donc tout cela qui a créé ces frustrations ?
Je le pense. J'estime que la crise au sein du CDP est individuelle, ce sont des questions d'intérêts personnels et personne ne me dira le contraire. Roch Christian Kaboré a été président de l'Assemblée nationale jusqu'au 28 décembre 2012 et Simon Compaoré, maire de Ouagadougou jusqu'au 11 mars 2013. Etre à la tête de la mairie le calmait donc un peu. Combien, sous la révolution, des fondateurs de partis, dans les pays dont on a voulu copier la révolution, sont devenus gardiens de siège alors qu'ils étaient dans le comité central mais ont pu remonter la pente ?
Vous avez dit que depuis longtemps, vous sentiez l'appétit de Roch de devenir président. Est-ce à dire que, selon vous, il ne devait pas rêver d'être président en se rasant tous les matins ?
Je n'ai jamais dit cela. C'est son droit de rêver de cela, mais c'est la manière que je condamne. Pourquoi n'avoir pas démissionné depuis le 1er janvier 2012 alors que le congrès était prévu dans trois mois ? Il savait qu'il allait partir parce qu'il connaît les méthodes du parti. Il pouvait convoquer une rencontre pour annoncer sa démission de la présidence de l'Assemblée et du parti. Si, à ce moment, il créait son parti, personne ne dirait qu'il est traître. Mais moi, je le dis aujourd'hui, Roch, Salif et Simon sont des traîtres parce que le moment choisi pour partir n'est pas le bon et, moralement, c'est condamnable. En politique, il faut savoir dire la vérité à un ami même quand c'est dur à entendre. On n'attend pas de perdre des postes avant de partir. Soyons sincères. Aujourd'hui, je ne suis ni l'avocat du diable, ni celui de Baise Compaoré, mais je dis que le 15 octobre a eu certainement son mauvais côté, mais aussi son bon côté. Si c'était un autre courant qui avait balayé la révolution, tous ceux qui sont dans le parti, ne seraient pas là aujourd'hui. Au « moment » où Blaise Compaoré faisait son 15 octobre, Roch était une personnalité importante dans le parti. Moi qui vous parle, j'étais secrétaire général chargé du mouvement des masses et de la jeunesse l'UCP.
Vous dites qu'en politique, il faut savoir dire la vérité à ses amis. Vous qui vous réclamez ami de Blaise Compaoré , avez-vous pu lui dire de ne plus se présenter en 2015, parce que s'il se représentait cela risquerait de mettre à mal la cohésion sociale au Burkina Faso ?
J'ai dit à tous les organes de presse que je ne parlerais pas avant le bureau politique. Je n'avais aucune information. Quand les choses se passaient à Kossyam et que j'ai appris que le président Compaoré avait fait venir Salif, Roch, Simon, Juliette Bonkoungou qui ne sont pas de la direction du parti, et quelques membres de la présente direction dont, Paramanga Ernest Yonli, Alain Yoda et Assimi Kouanda, j'ai envoyé un mot au président pour lui demander à quand mon tour. Je suis fondateur du parti et s'il y a un problème dans son fonctionnement, je dois aussi répondre. Il faut associer tous ceux qui ont le droit de s'exprimer sur la vie du parti parce que le parti a été créé dans ma cour, le 15 avril 1989. Je lui ai dit qu'en tant que grand frère, eten tant que président du Faso, je lui dois beaucoup de respect, mais que je souhaite être associé aux rencontres.
Et quelle a été sa réaction ?
Je vous le dis, honnêtement, il ne m'a pas encore répondu. Qu'est-ce qu'il me restait à faire à part attendre la réaction du bureau politique ? S'il y a bien quelqu'un qui devait quitter le parti, c'était moi, il y a six ans. Si je ne suis pas parti en son temps, ce n'est pas au moment où il y a des problèmes que je le ferai.
Peut-on avoir des bribes de ce que vous lui auriez dit, s'il avait accepté de vous rencontrer ?
Je lui aurais demandé d'abord d'écouter et, honnêtement, de procéder à un réaménagement dans le parti parce que la vie d'un parti, c'est le consensus. Si Roch, Salif et Simon sont partis, c'est parce qu'ils n'avaient pas de tâches claires dans le parti ; ils estimaient qu'ils étaient isolés. Ils ont eux-mêmes participé à m'isoler. Simon a été maire pendant 17 ans, Salif, ministre d'Etat pendant longtemps et Roch, président de l'Assemblée pendant 10 ans, il a été directeur général de la BIB en 1985 et depuis septembre 1989, il n'a plus quitté l'écurie de Blaise Compaoré si ce n'est récemment, en janvier 2014. Je lui aurais dit que s'il ne peut pas convoquer un congrès, qu'il réaménage l'équipe gouvernementale, en attendant. Cela allait calmer les esprits même si le fond n'allait pas changer. Je ne condamne pas tous ceux qui sont partis mais je condamne les trois chefs. Si, parmi les trois, Roch n'était pas retenu, il chercherait une porte de sortie pour être candidat.
Si le vrai problème est que Roch rêve d'être président , votre solution aurait-elle marché ?
Ça allait marcher parce que quand on créait l'ODP/MT, beaucoup nous ont rejoints après. On connaît la liste. Il faut reconnaître que Salif a été le premier homme politique à rejoindre l'ODP/MT. Le parti a été créé le 15 avril et Salif Diallo est venu le 28 avril, soit moins de deux semaines et les autres sont venus bien après.
Et pour quelqu'un comme Roch Christian Kaboré qui rêve d'être président, vous pensez que ces concessions pouvaient être suffisantes ?
Je dois du respect à l'homme. Je dis ce que je pense mais je ne connais pas le fond du problème puisque, jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas eu d'information claire sur ce qui s'est passé. Ce que j'ai appris c'est que le trio a dit à Blaise Compaoré de se décider s'il veut être candidat. Ils attendaient qu'ils le disent afin de se décider eux-mêmes.
Aujourd'hui, il est question, au sein du CDP, d'organiser un référendum. Pensez-vous que cela soit opportun ?
Je vous réponds sincèrement parce que je n'ai pas été éduqué pour mentir. A partir du moment où moi-même, je suis membre du bureau politique, nous avons recommandé à la direction du parti, de voir, avec le président Compaoré, si nous pouvons négocier avec les autres partis pour trouver un compromis pour une transition politique apaisée. Dans le cas contraire, à partir du moment où notre Constitution n'est pas verrouillée comme celle du Niger, l'article 37 n'est pas interdit de révision. C'est dommage que la rencontre avec la médiation Jean-Baptiste Ouédraogo n'ait pas abouti, sinon on aurait évité tous ces problèmes. S'il n'y a pas d'autres médiateurs, nous demandons à notre parti d'aller au contact des partis politiques traditionnels, c'est-à-dire les partis de Zéphirin Diabré (ndlr :UPC), Me Sankara (ndlr UNIR/PS), etc., parce qu'on estime que ce sont eux qui étaient au départ contre la révision de l'article 37. Nous ne parlons pas de cette question avec Roch, Salif et Simon.
Certains estiment que la solution de la crise actuelle est entre les mains de Blaise Compaoré. Qu'en pensez-vous ?
Ceux qui disent que la solution de la crise actuelle est entre les mains de Blaise Compaoré, ont peut-être raison car c'est lui qui est le garant de la Constitution et c'est lui qui a été élu démocratiquement. Mais, est-ce que nous, en tant qu'hommes politiques, en dehors du CDP, travaillons à aider Blaise Compaoré à partir ? On demande à Blaise Compaoré de partir en 2015, aucune force politique dite sérieuse ne propose de solution de sortie en lui garantissant la paix, la protection de tout ce qu'il a construit depuis plus de 25 ans. Il n'y en a pas. Qu'ils lui proposent une solution de sortie.
Pensez-vous que Blaise Compaoré accepterait une éventuelle porte de sortie ?
Je ne peux pas répondre à sa place. Mais il y a au moins un débat de base solide. Parmi ceux qui ont tout eu avec Blaise Compaoré, avec sa famille et qui parlent aujourd'hui mal de lui, combien sont-ils qui avaient une bonne mobylette ou une bonne maison avant la Révolution ? Et si aujourd'hui, ces personnes vivent à l'aise, qu'elles soient reconnaissantes.
Voulez-vous donc dire que ces gens ont été ingrats ? Si oui, ne pensez-vous pas que Blaise Compaoré a été en retour ingrat vis-à-vis de Salif Diallo par exemple ?
Depuis que Salif a affirmé lors d'un meeting à Ouahigouya que c'est lui qui a fait Blaise président, donc c'est lui qui fera Roch président, vraiment je suis tombé des nues car j'estime qu'il est allé trop loin. Il n'est ni Dieu, ni le prophète et s'il avait cette puissance, il aurait été lui-même président quand Blaise l'avait exclu en 2009 du gouvernement. Quand Blaise Compaoré prenait le pouvoir, Salif Diallo n'avait pas 15 mois d'ancienneté dans la Fonction publique. Comment quelqu'un qui n'a pas plus de 15 mois d'ancienneté, peut-il faire de quelqu'un président ? Ce sont les militaires qui font les présidents. A ce que je sache, il est un homme de droit et il n'a pas fait des études pour faire des chefs d'Etat. Il a occupé de hautes responsabilités et, en son temps, qui pouvait les contredire lui, Roch et Simon, dans le parti ? Même Assimi Kouanda qui est président du parti aujourd'hui, n'osait pas prendre le micro en son temps pour les contredire. Contredire Roch, Salif ou Simon dans le CDP, et manger le tô le soir ? Soyons sincère. Mais moi, je les contredisais en public et je me rendais dans leurs bureaux pour dire pire. Si on s'en tient à l'histoire de ces 3 personnes qui crient aujourd'hui à l'alternance, est-ce qu'on peut juger Blaise sans Roch, Salif et Simon ? C'est sûr que si Roch devenait président, il n'hésiterait pas à lui répéter la même chose.
Que pensez-vous de l'exclusion des 28 partis du CFOP ?
Le CFOP a eu tort d'exclure les 28 partis car tous ces partis ne sont pas du gouvernement et tous ne soutiennent pas l'action du gouvernement. Il n'est pas gendarme et ce n'est pas son rôle, car juridiquement, il n'en a pas le droit.
Mais le CFOP s'est basé sur un certain nombre de textes qui disent que l'on ne peut pas être dans le gouvernement ou soutenir l'action gouvernementale et se réclamer de l'opposition ?
C'est la manière qui a manqué. Ce qu'il aurait dû faire, c'est mettre les gens devant leurs responsabilités. Il avait les moyens d'écrire à tous les partis qui composent avec la majorité présidentielle avec ampliation au ministère de l'Intérieur et à la Cour constitutionnelle. Nous sommes dans un pays de droit, et si le ministre de l'Intérieur n'est pas capable de gérer la situation, il saisit la Cour constitutionnelle comme garante de la Constitution. Et, à ce moment, on ne plus dire que c'est lui qui les a chassés car la Cour constitutionnelle se serait alors prononcée en disant qui est opposant et qui ne l'est pas. J'ai peur pour Zéphirin Diabré, car il est en train de se faire avaler par Roch.
Vous parlez de la Cour constitutionnelle et du ministère de l'Intérieur. Tout cela est bien beau. Et si ces institutions ne font correctement pas leur travail ?
Même si Jérôme Bougouma est du CDP, reconnaissez que c'est un monsieur qui fait correctement son travail. Au bureau politique, nous avons posé le problème des campagnes pirates et nous avons évoqué le cas de Simon Compaoré qui fait des meetings pirates.
Qu'appelez-vous meeting pirate ?
Le meeting pirate, c'est sortir en prélude à la campagne électorale et commencer à distribuer de l'argent. C'est ce que Simon faisait. Il sort de sa voiture, il voit 2 ou 3 personnes et il commence à distribuer de l'argent, mais nous ne sommes pas en période de campagne.
Est-ce que vous êtes favorable à un scrutin uninominal : un candidat avec son parti, sa photo ?
Jusqu'à demain. C'est mon rêve car cela évite les diktats du parti. C'est ceux qui ne sont pas compétents qui pensent que c'est le parti qui doit tout faire. S'il m'arrivait d'être candidat à une quelconque élection contre Simon, je le battrais. Si aujourd'hui, les gens sont contre nous à Ouagadougou, c'est à cause des parcelles mal gérées. Je ne peux pas trahir un homme et si moi je devais quitter le parti, ce n'est pas au moment où je suis simple conseiller que je le ferais. C'est pendant que j'étais à l'Assemblée nationale en tant que député, que j'allais le faire. J'ai failli le faire quand le CDP ne m'a pas assisté lorsque j'ai été attaqué à propos du projet ZACA. Je profite de l'occasion pour remercier, une fois de plus, tous ceux qui m'ont assisté dans dans cette situation difficile, notamment Le Colonel Mamadou Djerma, grand chancelier des ordres du Burkina, le ministre Djibril Bassolé, Mamadou Palguim Sambaré à l'époque DG de la Sureté ainsi que l'ensemble de son personnel, le grand Imam de Ouagadougou et sa suite, le Baloum Naba, les propriétaires de maisons à la ZACA, qui sont restés fidèles à notre démarche à l'époque et qui m'ont soutenu dans le silence, sans oublier mes amis et surtout ma famille. Je vous dis cela car c'est important. Simon Compaoré a eu à donner les raisons de sa démission du CDP soit disant qu'il n'est pas aimé, qu'il est haï au sein du parti. Il disait que quand il a fait son accident et qu'il s'est rendu à Paris pour se faire soigner, personne n'était venu lui rendre visite. Mais c'est faux car moi-même j'ai été le voir quand il était à l'hôpital.
Mais il a dit que c'est quand il était en France, et non quand il est revenu au Faso
Attendez, lui au moins, il a eu la chance qu'une délégation l'a accompagné jusqu'à l'aéroport, mais moi jusqu'à présent, qui est venu me voir ? Mais je ne me plains pas.
Propos recueillis par la redaction et retranscrits par Christine SAWADOGO et Mamouda TANKOANO