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Les égos d’une classe politique qui ne défend que ses intérêts personnels

| 10.02.2015
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Les égos d’une classe politique qui ne défend que ses intérêts personnels
© DR / Autre Presse
Les égos d’une classe politique qui ne défend que ses intérêts personnels
Front progressistes sankariste (FPS) ; Union pour le progrès et le changement (UPC) ; Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ; Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ; le Faso Autrement ; Nouvelle alliance pour le Faso (NAFA). Si on considère seulement ces quelques plus grands partis qui font la pluie et le beau temps en ce moment au Faso, on comprend aisément qu'ils sont tous des partis progressistes. Autrement dit, ce sont des partis qui, en principe ont la même idéologie. Et cela se dégage aisément quand on pousse un peu plus loin la réflexion. Car, tous les leaders de ces partis ont, à un moment ou un autre, travaillé ensemble. Les divergences ne sont survenues que lorsque les uns et les autres ont été débarqués du navire.


En effet, les difficultés de gouvernance, à tous les niveaux, que le Burkina Faso connaît sont nées en grande partie de ces divergences politiciennes basées uniquement sur les intérêts personnels de nos hommes politiques. Il est presque évident que si les uns et les autres avaient été maintenus dans leurs postes respectifs, ou nommés à d'autres postes plus juteux, ils n'auraient pas quitté le système pour le combattre. Alors que, véritablement, la classe politique a besoin d'être renouvelée. Malheureusement, quand on prend en compte la manière dont se présentent les renouvellements en ce moment, on se rend compte que ce sont les mêmes hommes politiques qui reviennent sous d'autres visages. Avec le fallacieux prétexte qu'ils ont d'autres projets de société à présenter. Et pourtant, en vérité, ils ne défendent et ne luttent que pour leurs propres intérêts. Sinon, quels sont les fondements idéologiques qui peuvent différencier deux partis tous progressistes ? Si ce ne sont les intérêts personnels des leaders de ces partis ?

Si bien qu'on est en droit de dire que la classe politique burkinabè, à l'analyse de tous ces faits et gestes, est beaucoup plus ancrée à se battre pour sauvegarder ses prébendes que de lutter réellement pour le bien-être des populations. La preuve est là que depuis 2011, lorsqu'au sein du plus grand parti en son temps, le CDP, on a " débarqué " certains bonzes, le pays n'a plus connu la paix. Au lieu d'aller grandir les rangs des formations politiques qui sont déjà sur le terrain pour constituer de réelles forces politiques capables de porter haut les aspirations des populations, ils sont allées créer d'autres partis politiques. Résultat, non seulement les partis de l'opposition sont opposés, entre eux, mais ils ne favorisent pas l'alternance.

Quand on ajoute à tout cela cette nouvelle classe de société civile qui fait la politique à la place des politiciens pour elle aussi défendre ses intérêts personnels, on se rend tout de suite à l'évidence que les choses ne font que se compliquer. Surtout que l'armée est de plus en plus présente dans les rangs des politiciens. Aussi, est-on tenté de demander à tout ce monde, qui fait dans l'amalgame, de se ressaisir pendant qu'il est encore temps. Le Contrôleur général d'Etat qui, sous le couvert de la société civile monte sur une tribune pour vociférer contre d'autres Burkinabè, au nom de la politique. Quel crédit peut-on donner aux résultats de ses travaux alors que lui-même a pris partie? C'est à ne plus rien comprendre.

Dabaoué Audrianne KANI

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