Vous venez de rentrer d'Abidjan ; comment se porte le président Compaoré que vous avez certainement rencontré ?
(Rires). Je suis un peu surpris que vous ayez connaissance de mes déplacements et de mes moindres faits. Le président Compaoré se porte bien ; même si on ne le voit pas, nous avons toujours de ses nouvelles. Il est en bonne santé.
Certaines sources disent pourtant qu'il est déprimé et a des humeurs un peu fluctuantes, l'avez-vous trouvé ainsi ?
J'ai eu l'occasion de le voir et il ne m'a pas donné cette impression. Mais plutôt celle d'un homme en bonne santé aussi bien physiquement que moralement. Ce n'est pas un homme qui déprime, car c'est une personne d'expérience qui a affronté des épreuves tout au long de sa vie. Et il est en mesure de surmonter celle qu'il vient de vivre, aussi grave soit-elle. Les rumeurs selon lesquelles il serait dans un état dépressif sont de pures affabulations.
Que vous êtes-vous dit à votre rencontre ?
Lorsque je rencontre une personnalité de cette envergure, je ne commente pas cela dans la presse.
Ne vous a-t-il pas donné des directives par rapport à l'orientation du parti ?
Le président Compaoré n'est pas un homme à quitter le pouvoir sur sa propre décision et de passer par d'autres chemins pour chercher à manipuler les évènements qui se déroulent au Burkina. Il reste certes le fondateur du parti ; nous lui gardons une entière loyauté et naturellement lorsque cela sera nécessaire, nous prendrons ses conseils.
Comment avez-vous vécu les événements de fin d'octobre 2014 ?
Evidemment comme tous les hommes de la classe politique du pays, notamment ceux de notre parti. Cela a été naturellement un choc. La chute brutale d'un régime fait partie des choses qui peuvent arriver dans la vie, mais j'ai été davantage choqué par les violences qui ont accompagné ces événements. C'est une chose inhabituelle au Burkina et j'espère que ce sera la première et la dernière fois que nous vivons ça dans notre pays. Qu'il y ait des manifestations et que les gens expriment publiquement leur désaccord face à un régime en place, comme on l'a déjà vécu en 1966, on peut comprendre. Mais ce déferlement de violences préparé de longue date par des cercles politiques, c'est une mauvaise graine qui a été semée dans notre pays, et j'espère qu'elle ne va pas germer.
Quand vous parlez de cercles politiques qui ont préparé de longues dates le déferlement de violences, à qui faites-vous allusion ?
Je me garderai de proférer des accusations précises sans qu'elles soient étayées par des preuves concrètes. C'est le rôle de la justice, dans un pays de droit, d'ouvrir une enquête judiciaire sur des violences de cette nature, pour en chercher les auteurs, les juger et les sanctionner. Je n'ai pas connaissance que de telles procédures aient été engagées.
Cela dit, vous vivez comme moi au Burkina et vous savez bien que plusieurs jours avant les émeutes, des rumeurs persistantes faisaient état de l'intention de certains de nos adversaires de faire incendier les domiciles des dirigeants et principaux cadres du CDP et d'autres partis. Moi même j'ai reçu un sms d'une de mes nièces, 3 ou 4 jours avant les émeutes, qui m'avisait qu'elle avait eu vent du projet que formaient certaines personnes d'incendier mon domicile familial à Banfora. J'en ai d'ailleurs avisé les services de sécurité. Donc tout cela n'était évidemment pas une action spontanée, née de la furie insurrectionnelle.
A quel moment vous êtes-vous dit que c'était fini pour votre régime ?
Comme tout le monde, quand la radio a annoncé que le président Compaoré avait décidé de rendre sa démission.
Au regard des événements, croyiez-vous qu'il allait rendre sa démission aussi rapidement ?
J'ai compris cette décision dans le sens, comme d'ailleurs on me l'a aussi expliqué, qu'il avait à faire ce choix ou à amener des forces de l'ordre et de sécurité à tuer de jeunes Burkinabè. Je crois que le choix pour lui a été immédiat. Il a agi en responsable comme il l'a toujours fait dans la conduite des affaires de l'Etat.
Venons-en au casus belli, le tripatouillage de l'article 37. Quand des députés sont embastillés dans un hôtel pour aller voter une loi, quelle peut être la valeur juridique et la portée d'un tel texte ?
D'abord, je récuse le terme embastillé. Le groupe parlementaire CDP et ceux des partis alliés ont pris la décision, par simple précaution, d'offrir aux députés qui le souhaitaient la possibilité de résider à l'hôtel Azalaï Indépendance, qui est à proximité de l'Assemblée nationale, de sorte qu'ils puissent s'y rendre le lendemain sans être empêchés par des groupes de manifestants qui pourraient être dans la rue. Il ne s'agit ni plus ni moins que de cela. Il n'a jamais été question d'embastiller ni de contraindre qui que ce soit pour un vote.
Pour certaines personnes, au-delà de la question matricielle de l'article 37, c'est aussi l'arrogance de certaines personnalités du régime et la mainmise d'un clan sur les richesses du pays qui ont été punis par ces événements.
S'agissant de l'arrogance que vous prêtez à certaines personnalités du régime, je ne vois pas les choses sous cet angle. Mais je peux comprendre ce sentiment. Je comprends que lorsqu'un régime est au pouvoir depuis 27 ans, des personnalités aux avant-postes depuis longtemps, même quand elles n'ont pas de comportement à titre personnel arrogant, ça suscite la lassitude et un besoin de changement. Ce sentiment existe dans tous les pays quand un régime reste longtemps au pouvoir. Mais globalement, je ne crois pas que les membres ou les dirigeants du CDP aient eu un comportement arrogant.
Avec le recul, si c'était à refaire, le feriez-vous ?
La question de la modification de l'article 37 est purement politique. Le fait de vouloir interroger, soit les députés ou le peuple directement sur cette modification n'est pas un crime mais une option politique. Ce n'est pas interdit par la Constitution et ce n'est pas une faute morale non plus. Il ne s'agissait pas, comme certains l'ont prétendu, d'instaurer un pouvoir à vie. La substance du texte était de modifier le nombre de mandats consécutifs pour le porter de 2 à 3, ni plus ni moins. On peut être contre mais il n'y a rien qui s'oppose à cela. Cette question a suscité tellement de tensions qu'il est préférable de passer à autre chose. Mettons de côté la question du président Blaise Compaoré ; dans la réalité du fonctionnement des institutions, qu'il y ait 2 ou 3 mandats de 5 ans, ce n'est pas un déni de démocratie. Lorsque le moment viendra dans plusieurs années ( je souhaite que nous fassions l'expérience du régime de limitation à 2 mandats), ma crainte est qu'on s'aperçoive que cela peut créer des problèmes. Nous sommes un pays en développement, dans lequel on a besoin d'un temps suffisamment long pour élaborer et conduire des programmes, avant qu'intervienne l'alternance à la tête de l'Etat. Sauf si le président est battu aux élections. Un président qui prend son premier mandat a besoin d'au moins une année pour que ces ministres prennent connaissance du fonctionnement des institutions de leur domaines d'activités respectifs. Ce n'est qu'à partir de la deuxième ou la troisième année qu'il pourra commencer à mettre en place son programme d'action. Dès la quatrième année, toute la classe politique va se mettre à préparer les élections donc il n'aura que trois années utiles sur les cinq ans pour la gestion de l'Etat. Supposons que cette personne se représente pour un autre mandat de 5 ans et soit élue. Au bout de la troisième année de ce dernier mandat, toute la classe sera focalisée sur qui sera le prochain président, de sorte que sur 10 ans de mandat, vous avez 6 à 7 ans utiles seulement pour la conduite du développement. Quand on voit les choses de cette manière, je me demande s'il n'est pas plus sage d'envisager trois mandats de 5 ans pour une conduite efficace des affaires. Je ne sais pas quelle est la durée idéale, mais les Burkinabè doivent se poser des questions.
Ailleurs ce sont des mandats de 4 ou 5 ans renouvelables une fois mais ces pays ne se portent pas pour autant mal. Quand on sait en plus que dans un parti comme le CDP, il y a des hommes capables pour poursuivre l'œuvre, pourquoi s'entêter sur le même homme ?
Ce n'est pas une question d'hommes capables ou incapables. D'ailleurs, je n'en fais pas une question de grande préoccupation et je me dis que nous verrons à l'expérience si c'est une bonne option ou si ce n'est pas le cas. Vous faites sans doute référence à des pays comme les Etats-Unis ou la France qui sont développés et chez qui même la limitation est récente. Il ne faut pas prendre comme dogme la limitation à deux. Chaque pays organise sa démocratie en fonction de ses réalités et de ses besoins.
Vous dites que ce n'est pas une question d'hommes pourtant le CDP était accroché à Blaise Compaoré en qui il voyait un homme providentiel...
Je n'aime pas le terme « homme providentiel » et je ne crois pas que Blaise Compaoré se voyait tel. Il n'est plus là mais le CDP continue d'exister et nous avons relancé nos activités. Nous ne sommes pas dans la logique d'un parti qui fonctionne au profit exclusif d'un homme providentiel. Dans l'Afrique d'aujourd'hui, le temps des hommes providentiels est révolu.
Justement, comment se fait actuellement la reconstruction des ruines sans Blaise Compaoré ?
Le parti peut vivre sans Blaise Compaoré même s'il lui demeure fidèle, loyal et reconnaissant. Le président n'était pas impliqué de façon permanente dans la gestion courante du parti. Nous allons convaincre qu'il y a une vie du parti même sans Blaise Compaoré.
Cela veut donc dire qu'il n'était pas aussi indispensable que ça ?
Qui vous a dit qu'il était indispensable ?
Puisque vous teniez mordicus à sa candidature et certains de vos camarades l'ont même déifié. Qu'est-ce qui empêchait le CDP de surseoir à la modification de l'article 37 et de proposer un autre candidat ? On n'en serait pas là aujourd'hui...
C'est le choix que nous avons fait à cette époque. Le président Compaoré est un homme utile comme il l'a été pour le Burkina et personne ne peut le contester. Vous vous apercevrez, comme beaucoup d'observateurs, dans les années à venir, que ce qui restera du souvenir du président Compaoré ne sera pas l'épisode de la modification de l'article 37 mais les progrès incontestables qu'il a permis à notre pays de réaliser. Pendant plus d'une décennie, le pays a bénéficié d'une croissance constante.
Avant la relance des activités, avez-vous fait votre autocritique interne ?
Ce qui s'est passé constitue une défaite pour le CDP et ses alliés. Ce sont des choses qui permettent de réfléchir afin de voir ce qui n'a pas marché, de redéfinir ses stratégies ou ses objectifs et de prendre des mesures. Forcément, notre parti a tiré des leçons. Nous aurons une réunion dans ce sens qui sera l'occasion formellement avec tous les représentants du parti pour faire le bilan dans ce contexte et revoir les perspectives.
Y a-t-il encore de la discipline au sein du parti avec toutes ces dérives verbales de militants et cadres qui ont contribué par leurs propos à mettre le feu aux poudres ?
Je suppose que ce que vous critiquez sont des propos que vous considérez comme excessifs dans la campagne pour le référendum et pour la modification de l'article 37. Ça c'est le propre de tous les partis politiques. Naturellement, l'attention est focalisée sur le CDP parce que c'est celui qui était dans le viseur. Mais vous croyez que les autres avaient des propos amènes vis-à-vis du parti au pouvoir ? On n'a jamais vu une expression aussi vive de la liberté d'opinion et de prise de parole que durant cette période ; pas uniquement au CDP. Cela m'a plus impressionné que les propos, peut-être déplacés, que vous pouvez attribuer à certaines personnes.
Cela fait 4 mois que Blaise Compaoré est parti ; quelle lecture faites-vous des 120 jours de la Transition ?
J'ai une appréciation mitigée sur les mois qui se sont écoulés depuis la Transition. Je veux être rassuré sur le fait qu'elle va se concentrer pour le retour du Burkina à des institutions républicaines issues d'élections libres et démocratiques. Naturellement, il y a des initiatives dans ce sens mais je ne sens pas la concentration du gouvernement sur cela, qui doit être sa principale mission. La Transition n'est pas là pour faire des réformes, d'autant qu'elle n'en a pas la légitimité car n'ayant pas été élue par le peuple. Il faut qu'elle s'occupe de préparer les élections pour garantir qu'elles se déroulent dans un climat apaisé et de liberté démocratique. Aussi, qu'elle favorise un climat de réconciliation au Burkina.
Vous êtes banquier de formation. Quelle appréciation faites-vous de la situation économique actuelle qui est source de vives inquiétudes?
Je suis évidemment inquiet de la situation économique. Notre pays a réalisé des progrès économiques indéniables durant les deux dernières décennies. Tous les observateurs s'accordent à le reconnaître. Et comme Directeur d'une banque agricole, j'ai pu voir que ces progrès ont réellement bénéficié à de larges couches rurales, qui sont sorties de la pauvreté pour atteindre des niveaux de revenus que pouvaient envier de nombreux cadres d'entreprise, singulièrement parmi les cotonculteurs. En outre, on a vu émerger dans notre pays une vraie classe moyenne naissante, avec le développement de l'industrie minière et des services.
Aujourd'hui, de nombreuses entreprises ont fermé ou ralenti leur activité. Les projets d'investissement qui étaient à l'étude sont abandonnés ou mis en instance, à cause des incertitudes sur la stabilité du pays. Et je crois savoir que les recettes de l'Etat connaissent une baisse drastique. Même si je comprends la volonté du Gouvernement de vérifier la pertinence de certains grands projets, parce que c'est sa responsabilité, je regrette que cela conduise à différer des projets structurants, porteurs de développement comme l'aéroport de Donsin, dont le sort est étroitement lié à la décision qui sera prise concernant la gestion de l'aéroport actuel de Ouagadougou. Donc les années qui viennent s'annoncent difficiles pour notre pays.
D'un autre côté le Burkina a déjà fait preuve de sa capacité de résilience face aux situations de crise. Je me souviens qu'au début de la crise ivoirienne, beaucoup pensaient que notre économie ne résisterait à la fermeture de l'accès au port d'Abidjan. Mais nous nous sommes adaptés à cette contrainte. Évidemment les circonstances ne sont pas comparables actuellement. Je souhaite que les prochaines élections permettent de créer le climat de confiance et de stabilité dont une économie aussi fragile que la notre a besoin pour se développer. On en revient à cela, il faut de bonnes élections et un système politique stable pour relancer la croissance économique et améliorer les conditions de vie de la population.
Comment entrevoyez-vous la présidentielle ?
Nous aurons un candidat et nous espérons qu'il va l'emporter. Nous nous battrons pour cela.
On a vu une liste de présidentiables qui serait celle de François Compaoré, mais il semble qu'il n'en est rien ; si tel est le cas, qui portera finalement les couleurs du parti ?
Nous n'avons pas encore choisi de candidat pour le CDP. Comme vous l'avez dit tantôt, notre parti ne manque pas d'hommes d'expérience et de talents ; donc le moment venu, nos instances habilitées à cela, notamment le congrès, vont investir le candidat. Pour le moment, nous n'en sommes pas encore à ce choix. Je suis président du directoire et jusqu'à ce jour personne n'est venu me dire que telle personne se porte candidate à la candidature pour la présidentielle au CDP.
Votre parti avait été suspendu. La décision vous avait-elle été formellement notifiée et motivée comme cela se fait dans les usages administratifs ?
J'ai vu l'arrêté de suspension dans la presse. Tel qu'il était rédigé, il ne comportait pas de motif à part que le parti avait eu des activités susceptibles de causer des troubles à l'ordre public. Ce n'est pas un motif valable pour suspendre un parti politique d'autant qu'à l'époque, le CDP n'avait aucune activité qui soit de nature à troubler l'ordre public. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la décision a été levée.
Certains leaders de la société civile, par ailleurs membres de la Transition, évoquent la Charte africaine de la démocratie pour demander que certaines personnalités soient frappées inéligibilité...
Rien dans la Charte ne permet d'aboutir à une telle décision. Nous avions d'ailleurs répondu collectivement lorsque nous avons entendu cette déclaration, prononcée de surcroît par une personnalité de la Transition, qui a la fonction de Contrôleur général de l'Etat et qui n'est autre que monsieur Ibriga. Je crois que cette fonction devrait lui imposer le devoir de réserve face aux questions politiques. Cependant, c'est sa responsabilité notamment avec ceux qui gèrent la Transition.
A la suite des récents mouvements d'humeur du RSP, beaucoup ont demandé sa suppression pure et simple ; est-ce que vous pensez que ce corps d'élite a encore sa raison d'exister dans son format actuel ?
Je suis surpris que sur une question de défense nationale, il y ait des polémiques publiques dans la presse, alimentées par des gens qui n'ont, de toute évidence, aucune expérience ni de compétences en la matière. Le RSP est une unité d'élite de l'armée burkinabè et dans une phase où nous sommes en transition, je pense qu'il vaut mieux différer toute réforme profonde de l'armée. De surcroît, nous sommes un pays frontalier du Niger, où la menace de Boko Haram se précise ; est-ce que vous croyez que c'est le moment de démanteler une unité d'élite ? Je crois que nous devons tous travailler à préserver l'unité et la cohésion de l'armée.
Reconnaissez quand même qu'on ne peut pas faire l'économie d'une réforme profonde de ce corps qui n'a pas laissé des souvenirs impérissables dans la mémoire collective...
Ce n'est pas une question banale dont on peut parler comme ça. La question pour moi, ce n'est pas de savoir si le RSP fait plaisir au Premier ministre mais plutôt de savoir si nous avons un système de défense efficace. S'il faut faire cette réforme, ceux qui ont le savoir pour le faire le feront et ça ne sera pas débattu sur la place publique.
Les Burkinabè de l'étranger ne participeront pas aux prochaines échéances électorales. Votre commentaire sur la question ?
Le vote des Burkinabè de l'étranger est peut-être tranché, si j'en juge par les déclarations que j'entends de la CENI ou des autorités de la Transition. Si cela était confirmé, je crois que c'est une mauvaise chose parce que nous ne sommes pas n'importe quel pays de migration. Nous sommes environ 16 millions vivant sur le territoire national et il y a plus de 10 millions de nos compatriotes qui vivent à l'étranger. Ce qui n'est pas le cas des autres pays. A cela s'ajoute le fait que ce soit des gens qui participent au développement du Burkina à travers divers investissements. C'est prévu par la Constitution et ça a été ajouté dans le code électoral. Par ailleurs, la CENI a fait des missions dans les ambassades en indiquant très clairement que c'est dans l'objectif du vote des Burkinabè de l'étranger en 2015. Je pense que la raison fondamentale pour laquelle ce vote n'aura peut-être pas lieu, c'est que ceux qui l'organisent et ceux qui aspirent à cette décision ont l'impression que ce vote sera favorable au CDP. C'est un recul de la démocratie.
Interview réalisée par Adama Ouédraogo Damiss