Du fait de la morosité de l’activité économique, le secteur privé nourrit beaucoup d’attentes à l’endroit des futurs dirigeants qui seront élus à l’issue du scrutin présidentiel du 29 novembre 2015. Fort de cela, le Conseil national du patronat burkinabè (CNPB) a initié, du 23 au 25 novembre 2015, à Ouagadougou, des échanges entre les 14 candidats à la présidentielle et le secteur privé. Ce cadre de concertation visait à permettre à chaque prétendant au fauteuil présidentiel d’exposer son programme de société et sa vision pour le secteur privé. Il devrait également être l’occasion pour le secteur privé d’exprimer ses préoccupations aux candidats. Pendant ces trois jours, les 14 hommes et femmes qui rêvent d’occuper le palais de Kosyam ont présenté les actions et solutions, qu’ils préconisent pour booster l’économie nationale qui traverse des moments difficiles. Celui qui a eu la primeur de prendre la parole face aux opérateurs économiques a été le candidat du Rassemblement des écologistes du Burkina (RDEBF), Ram Ouédraogo. Il a salué l’initiative d’une telle rencontre qui leur offre l’opportunité d’expliquer leur politique économique au secteur privé. Pour lui, la conduite des hommes politiques peut avoir une répercussion négative sur l’ensemble du tissu de l’économie et il est toujours judicieux de trouver des espaces de dialogue pour envisager des solutions pacifiques. Il a expliqué qu’il entend endiguer la pauvreté à travers le secteur privé, pourvoyeur d’emplois. De ce fait, son projet est bâti sur l’économie verte, celle qui allie développement et protection de l’environnement. A cet effet, il a indiqué à ses interlocuteurs qu’il compte créer des unités de traitement des déchets plastiques dans les 45 provinces du Burkina Faso, s’il est élu au soir du 29 novembre. Dans la même lancée, il souhaite promouvoir les énergies renouvelables comme le solaire, l’éolienne et la biomasse. « L’économie verte offre de nombreuses perspectives pour le secteur privé. Mais tout cela ne peut se réaliser dans un environnement d’instabilité. Nous allons travailler à créer un environnement de sécurité et de stabilité, pour rassurer les investisseurs étrangers », a argué Ram Ouédraogo. La promotion de l’industrie du show-biz et des produits locaux, la lutte contre la fraude et la corruption sont également au cœur de sa politique économique.
« Plus d’attention au secteur privé »
Le président du CNPB, Birahima Nacoulma, a déclaré, à l’ouverture des échanges, que le secteur privé place beaucoup d’espoir en la tenue des élections d’autant plus qu’elles permettront un retour à l’ordre constitutionnel normal, ce qui donnera plus d’assurance aux investisseurs. C’est dans ce sens, à son avis, que le patronat a voulu cette rencontre avec les candidats pour s’imprégner du volet économique de leurs programmes politiques. Il a laissé entendre que les plus-values des activités économiques s’amenuisent au fil des ans au Burkina Faso. « Le secteur privé, moteur de la croissance et développement socioéconomique est dans l’expectative. C’est pourquoi l’attitude des hommes politiques vis-à-vis de ce secteur est très déterminante pour les perspectives économiques », a-t-il souligné. Pour lui, les opérateurs économiques sont des citoyens comme les autres qui contribuent à la stabilité sociale à travers la création d’emplois et ils devraient mériter davantage d’attention de la part des décideurs politiques. « Si nous voulons une économie forte et prospère, arrêtons avec le saupoudrage des programmes spéciaux qui n’ont pas d’impact véritable sur l’économie et définissons des actions durables et concrètes », a suggéré M. Nacoulma.
Karim BADOLO
Françoise Kam
(Stagiaire)