Le référendum semble être qu'une question de mois : Maintenant, que va faire l’opposition ?

| 15.04.2014
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Le référendum semble être qu'une question de mois : Maintenant, que va faire l’opposition ?
© DR / Autre Presse
Le référendum semble être qu'une question de mois : Maintenant, que va faire l’opposition ?
Le référendum, ce n'est plus qu'une question de mois. En tout cas, ce sera avant l'élection présidentielle prévue pour novembre 2015. Car, à entendre les leaders du Front républicain le 12 avril à Bobo-Dioulasso, rien ne peut les empêcher de demander l'avis du peuple sur les questions politiques qui divisent à travers ce mécanisme prévu par la Constitution.

Le président du Faso, au lendemain du 11 décembre à Dori avait bien indiqué que si ces questions continuent de diviser la classe politique et les Burkinabè, s'il n'y a pas de consensus, il pourrait demander au peuple de trancher s'il y a nécessité. Aujourd'hui, comme tout l'indique, la nécessité de consulter le peuple se dessine de plus en plus. Car, en vérité, ces questions d'article 37, de Sénat divisent la classe politique et par ricochet les Burkinabè d'une manière générale. Chacun, avec ses arguments. Pour l'opposition, ne pas toucher à l'article 37, c'est respecter la Constitution. Ce qui est également une vérité. Mais du moment où cette même Constitution prévoit la révision du même article, c'est aussi respecter la Constitution en demandant sa révision. Ce sont donc deux façons de respecter la Constitution. D'où, selon le Front républicain, la nécessité de s'en référer au peuple pour trancher. Et ce, à travers un référendum, lui aussi prévu par la même Constitution. Quant au Sénat, ne pas le mettre en place consiste à ne pas respecter la Constitution puisqu'il y est déjà inscrit. Que faire donc face à une telle situation ?

Il semble important que dans une telle situation où les arguments se valent, où chacun pense qu'il mobilise plus que l'autre, qu'il a la légitimité avec lui, que les uns et les autres mettent l'intérêt de la nation, du peuple en avant. Si tel est véritablement le cas, demander au même peuple ce qu'il veut paraît le choix le plus sage. Ainsi, après une telle consultation, chacun saura réellement quelles sont ses forces. Et comme l'a dit un homme politique, " si on nous bat, on se range, si on les bat, ils se rangent aussi, s'ils sont vraiment des démocrates". Quant aux moyens financiers pour l'organisation d'une éventuelle consultation populaire, le Premier ministre Luc Tiao avait indiqué dans son discours sur l'Etat de la Nation que son gouvernement est prêt et en dispose au cas où il devrait l'organiser. C'est dire donc que tous les ingrédients sont réunis pour aller au référendum.

Dans un tel contexte, les partis politiques qui sont pour ou opposés à une quelconque révision de l'article 37 devraient donc aller sur le terrain pour mobiliser les troupes, convaincre les Burkinabè de la nécessité de voter oui ou non. C'est le seul travail qui vaut aujourd'hui la peine d'être fait. Ce ne sont pas les déclarations incendiaires et belliqueuses dans les journaux et sur les ondes de radios ou de télévisions, pleines de haines et de méchancetés, d'intolérances et de rancunes qui aideront à pacifier et à réconcilier les Burkinabè sur l'essentiel. Car, aujourd'hui plus qu'hier, il faut que la classe politique accepte de dire la vérité aux populations. La politique étant la saine gestion de la cité, enseigner la vérité, la tolérance, le dialogue, la concorde devrait être le premier rôle des hommes politiques. On ne peut plus continuer à mentir au peuple. La démagogie ne marchera plus.

Que les uns et les autres s'arment donc de courage, prennent toutes leurs responsabilités et aient une grande hauteur de vue afin de se surpasser pour faire de ce pays, de cette nation une référence à tout point de vue. Personne n'aura intérêt en cas d'affrontement et de tension sociale.

Dabaoué Audrianne KANI

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