Le plus dur commence pour Roch !

| 03.02.2014
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Le plus dur commence pour Roch !
© DR / Autre Presse
Le plus dur commence pour Roch !
En vérité, Zeph, chef de file de l'opposition, président de l'UPC a du souci à se faire et aura toutes les peines du monde à maintenir son navire à flots car ça gronde de partout et ça promet de véritables empoignades. Même si aucun organe de presse n'en a fait cas, il semble que lors du meeting du 18 janvier tout n'a pas été rose, avec notamment ces banderoles à la gloire de Salif DIALLO qu'on a obligé leurs porteurs à plier, et les propos peu amènes d'un des orateurs qui a demandé aux nouveaux arrivants de rapatrier les milliards qu'ils ont volés et déposés à l'extérieur afin d'alimenter le fonds de la «guerre contre Blaise COMPAORE».
En effet, si le noyau dur du mouvement se ramollit par manque d'enthousiasme, parce que désabusé ou parce que mis de force sur la touche, c'est l'ensemble de l'attelage qui en prendra un sévère coup. Or, au regard de l'agenda qui se profile à l'horizon, il y aura peu de temps pour panser les plaies. C'est dire qu'en réalité, le temps joue contre l'opposition et donc contre Roch et consorts, qui, tout à leur emphorie des gloires retrouvées ; mieux vaut être tête de rat que queue de lion ; dit-on sont à la fête.

S'il a été difficile peut-être pénible pour Roch Marc Christian KABORE, le tout nouveau président, du tout nouveau parti, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) de se décider à franchir le Rubicon et à rompre avec Blaise COMPAORE, sans nul doute que le plus difficile reste à venir, pour ne pas dire que l'avenir est loin, bien loin de s'annoncer sous les meilleures auspices comme certains le chantent à l'unisson.

Il n'y a pas à dire, avec l'euphorie qui annonce toutes les naissances accompagnées des concerts des griots qui vont avec, chacun tentant d'arracher la palme des meilleurs éloges, même s'il faut y perdre sa voix (ici son crédit), on peut dire que la fête est belle du côté du MPP. Ils n'ont pas lésiné sur les moyens pour y parvenir et ils sont en droit de boire leur succès comme du petit lait. C'est vrai que samedi dernier il y avait foule à la Maison du peuple et que celle d'il y a une semaine avait déjà aidé à se donner de la contenance. La joie doit être certainement double : d'abord d'avoir marqué son territoire au niveau de l'opposition et ensuite d'avoir montré à leurs anciens camarades qu'il y a du monde derrière eux.

Si sur le premier point l'exercice est réussi, indiquant clairement à leurs nouveaux petits camarades que rien ne sera plus comme avant, sur le second on peut être quelque peu circonspect car leurs anciens camarades ne semblent pas s'en laisser conter et ont continué à dérouler leur programme de sorties en provinces comme si de rien n'était, réunissant eux aussi foules en dépit du fait qu'il ne s'agissait que de rencontres des responsables aux niveaux provincial et départemental et non de meeting.

En vérité, Zeph, chef de file de l'opposition, président de l'UPC a du souci à se faire et aura toutes les peines du monde à maintenir son navire à flots car ça gronde de partout et ça promet de véritables empoignades. Même si aucun organe de presse n'en a fait cas, il semble que lors du meeting du 18 janvier tout n'a pas été rose, avec notamment ces banderoles à la gloire de Salif DIALLO qu'on a obligé leurs porteurs à plier, et les propos peu amènes d'un des orateurs qui a demandé aux nouveaux arrivants de rapatrier les milliards qu'ils ont volés et déposés à l'extérieur afin d'alimenter le fonds de la «guerre contre Blaise COMPAORE». Ça va donc frotter au sein de peloton et bien malin celui qui pourrait prédire les conséquences de ces « petits problèmes».

Que dire du malaise à couper au couteau de certains qui se voient voler la vedette par les nouveaux venus qui n'hésitent pas à forcer le protocole comme pour établir un nouvel organigramme et une nouvelle hiérarchie. Assurément, sur ce plan, les choses ne seront pas simples car tout naturellement il sera difficile pour les anciens opposants, dont certains ont enduré des souffrances de la part des nouveaux arrivants, d'assister sans broncher à ce qui va être tout simplement une OPA en bonne et due forme. Vont-ils se laisser «voler» leur lutte sans rien faire qui puisse être préjudiciable à l'ensemble de l'attelage ? Rien n'est moins sûr, d'autant que nombre d'entre eux sont justement devenus opposants parce que les mêmes les y ont contraints ! Des retrouvailles qui promettent donc surtout qu'on sait que certains d'entre eux n'ont pas leurs langues dans leurs poches et qu'ils adorent se faire entendre sans formalisme et sans formalité.. Va-ton donc assister à des phénomènes de reflux ou à des guerres de tranchées ? En tout cas tout indique qu'il y aura des explications et que certains ne vont pas se contenter de simple «mea culpa» pour comprendre le nouveau positionnement des démissionnaires ? L'exercice ne sera pas aisé mais il s'imposera et de la capacité de la direction à le gérer dépendra beaucoup de choses. Là sera le premier chantier du Chef de file de l'opposition et de son ami Roch : discipliner les troupes, calmer les égos et instaurer un minimum de confiance entre les uns et les autres. Plus facile à dire qu'à faire. Surtout que c'est le leadership de Zeph lui-même qui sera remis en cause. Disons-le tout net : «Zèph est mort !». Et avec lui son UPC qui sera en partie siphonné, tandis que certains feront le mouvement inverse des démissionnaires. Même dans la société civile nombre de ses soutiens, comme certains organes de presse, le lâcheront pour les nouveaux arrivants qui sont non seulement «tout nouveau, tout beau» mais offriraient de meilleurs atouts pour réaliser l'alternance qu'ils appellent de tous leurs vœux. A l'analyse c'est la pire des choses qui pourrait arriver à l'opposition. Elle avait en effet commencé à se reconnaître en cet homme, qui, au prix de nombreux sacrifices était parvenu à s'identifier au mouvement toutes tendances confondues. Quand on connaît le sectarisme dont certains sont coutumiers et la langue de bois d'autres, on mesure aisément tout le travail qu'il a fallu. Eh bien, tout cela tombe à l'eau du jour au lendemain avec tous les espoirs d'une alternance qu'on voyait à ses portes. Il n'est pas certain qu'il se laissera faire.

Paradoxalement, cette situation de contestation ne fera pas forcement l'affaire de Roch. En effet, si le noyau dur du mouvement se ramollit par manque d'enthousiasme, parce que désabusé ou parce que mis de force sur la touche, c'est l'ensemble de l'attelage qui en prendra un sévère coup. Or, au regard de l'agenda qui se profile à l'horizon, il y aura peu de temps pour panser les plaies. C'est dire qu'en réalité, le temps joue contre l'opposition et donc contre Roch et consorts, qui, tout à leur emphorie des gloires retrouvées ; mieux vaut être tête de rat que queue de lion ; dit-on sont à la fête. L'opposition court donc vers une période d'instabilité, qu'elle a tout intérêt à savoir endiguer. Elle sera donc sur deux fronts : celui de sa cohésion et celui du combat contre «l'ennemi d'en face.» Et celui-ci ne sera pas le moins facile à reduire.

En effet, le pouvoir semble ne pas trop émouvoir par l'ampleur soudaine que prend l'opposition. Il déroule son programme comme si de rien n'était, ce qui l'occupe suffisamment pour que ses militants ne se perdent pas en de vaines conjectures au risque de tomber dans une certaine sinistrose. Par ailleurs, on note qu'il encaisse le coup sans se laisser aller ni à une chasse aux sorcières au prétexte de débusquer des éléments favorables aux démissionnaires et qui resteraient dans les rangs pour saboter le travail ou faire du renseignement, ni à une insouciance qui pourrait alimenter les désaffections. En tout cas pour le moment le CDP est dans le bon tempo. Preuve s'il en était besoin qu'il n'est pas plus surpris que certains analystes le voudraient. Voilà pourquoi certains d'entre eux devraient être un peu plus prudents pour ne pas avoir à faire eux aussi leur «mea culpa» un jour. En effet depuis un certain temps cette posture est la préférée dans ce pays où on dit oui aujourd'hui, pour dire ensuite non demain et expliquer le plus simplement du monde qu'on n'avait pas été compris ou que seuls les imbéciles ne se trompent pas. Mais il ne faut pour autant nous prendre pour des imbéciles qui accepteraient tout ce qu'on leur débite !

Cheick AHMED
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Source : Zedcom

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