Une manifestation du PAREN (Parti de la renaissance nationale) est en soi un événement, a fortiori quand on annonce la présence de celui qui en est le fondateur, Pr Laurent Bado. Conséquence, malgré le moment pas très propice, un après-midi de dimanche, la cuvette du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) a refusé du monde. Ont effectué le déplacement, des militants du parti, surtout les étudiants, qui ne veulent pas se laisser conter l'événement. La cérémonie a démarré par le discours du président Tahirou Barry sur la situation nationale. A l'écouter, la déception semble être au rendez-vous en ce qui concerne la Transition. «En effet, au lendemain de la chute de Blaise, chacun s'attendait à des signaux forts traduisant la réalité du changement radical... La Transition n'a plus que cinq mois devant elle pour réaliser ce tournant décisif de notre histoire. Je serais un menteur, ou plutôt un traître à l'opinion publique, si je venais à soutenir que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes de cette transition».
Pour ce qui concerne les élections couplées, qui se tiendront dans notre pays le 11 octobre prochain, l'optimisme est plutôt au rendez-vous. «Je voudrais vous révéler que le parti s'était retourné vers son fondateur pour être son candidat attitré, vu que la prochaine campagne sera, pour la première fois au Burkina, une bataille d'idées et c'est précisément lui qui a conçu le programme de société et le programme de gouvernement du parti à sa naissance... Je voudrais vous informer que le Grand frère Laurent Bado a maintenu ma candidature pour une raison qui réjouira les patriotes et les démocrates sincères : au lieu d'être éventuellement, Président du Faso, il préfère de loin être Premier ministre, a témoigné le président du parti. Salves d'applaudissements dans la salle. Et le «futur Premier ministre» de se saisir du micro pour détailler le programme de gouvernement concocté pour le peuple burkinabè, qui va au-delà du libéralisme et du socialisme, pour emprunter une 3e voie prônant la solidarité et le partage. «Il faut être bête pour copier quelqu'un qui est malade», a persiflé le conférencier, faisant allusion aux modèles de développement occidentaux.
Issa K. Barry