Selon le groupe parlementaire UPC, «notre Assemblée est mal gérée» du point de vue de sa «gestion managériale». La raison, selon Alitou Ido et ses camarades, c’est que l’institution parlementaire est dirigée par «un homme fort» à l’égard duquel tous les maillons de l’institution entretiennent «une peur viscérale», et dont l’absence crée un autre climat, celui dans lequel «toute l’institution est relaxe et très à l’aise!» Ce qui, selon eux, ne sied pas. «Il faut, précisent-ils, davantage une attitude racée et très veloutée dans son approche, afin de ne pas heurter les différentes sensibilités politiques qui composent l’Assemblée nationale».
En sus, révèlent-il, «L’Assemblée nationale est une institution publique qui gère énormément de fonds sans contrôle adéquat». En effet, la Représentation nationale a un budget annuel (dont le président de l’AN est l’ordonnateur) de l’ordre de 15 milliards auxquels s’ajouteront- au cours des prochaines années- des fonds que débloqueront des partenaires financiers pour le financement du plan stratégique de développement de l’AN. Autant de fonds dont la gestion relève de la compétence de la questure. «Pourquoi le MPP (parti majoritaire) a-t-il refusé ce principe fort simple de bonne gestion financière de l’Assemblée nationale dès entrée de jeu en n’acceptant aucun député de l’opposition à la questure?», s’interrogent les membres du groupe parlementaire UPC.
Pour eux, le «budget de l’Assemblée doit être étudié par sa composante qui n’est pas de la majorité, c’est-à-dire l’opposition parlementaire». Et leur conviction, c’est que la présence des députés de l’opposition au sein de la questure «permettrait naturellement de suivre l’ensemble des flux financiers et de dénoncer tout écart de gestion financière».
Au totale, dira M. Ido, le Parlement est «le territoire incontesté de Salifou Diallo (président de l’AN, Ndlr), qui y confond à souhait ses deux fonctions: celle de président du MPP, même si c’est par intérim, et celle de président de l’Assemblée nationale». Et d’ajouter, «Bonnes gens, écoutez-le du haut de sa tribune, sermonner et l’exécutif qu’il a lui-même participé à recruter, et les parlementaires avec des commentaires par endroits désobligeants».
Des points de revendications brandis
A noter que la déclaration liminaire livrée- à l’occasion de la conférence de ce jeudi 2 février- par le groupe parlementaire (qu’on n’a pas vu dénoncer ou refuser ni les tablettes taïwanaises, ni les millions de francs débloqués aux fins de sessions pour marquer son attachement à la bonne gestion) ressemble fort à une plateforme revendicative de syndicat. A travers elle (déclaration liminaire), Alitou Ido et ses camarades appellent- dans une démarche énumérative- à «une participation plus active des 2è et 3è vice-présidents de l’Assemblée qui sont de l’opposition à la gestion stratégique» du Parlement au lieu qu’ils soient confinés dans «des rôles somme toute cosmétiques», à «une entrée de l’opposition dans la questure», et à ce «qu’une enquête parlementaire de l’opposition soit diligentée sur la gestion financière de l’Assemblée nationale dans son entièreté».
Signalons qu’à l’occasion de cette conférence de presse, M. Ido et ses compagnons ont prévenu qu’ils réagiront mieux- «après une année d’observation»- à partir de la deuxième année de leur mandature. Déjà, ils ont procédé, peut-être pour donner des chances d’avoir l’impulsion qui sied, au réaménagement de la composition de leur groupe parlementaire. Désormais, le président dudit groupe (qui était jusqu’alors Alitou Ido) s’appelle Daouda Simboro. Ladji Coulibaly en est le premier vice-président, Henriette Zoumbaré la deuxième vice-présidente, Jean Arnaud Abga le trésorier, Léonce Zagré le chargé de l’administration et Moussa Zerbo le chargé de l’information et de la communication.
Paangui Parè