Le commandant JBO ne désarme pas

| 28.02.2014
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Le commandant JBO ne désarme pas
© DR / Autre Presse
Le commandant JBO ne désarme pas
Cher Wambi, Dieu n'oublie jamais les siens, dit la sagesse.

Déjà éprouvés par la crise politique qui sévit au sommet de l'Etat avant même l'échéance présidentielle de 2015, les Burkinabè craignaient que l'épilogue des municipales partielles du dimanche 23 février 2014 ne soit les prémices d'une déflagration aux effets dévastateurs.

Le ciel soit loué, cher cousin, il n'en fut absolument rien ; pas même dans la capitale où la conquête de l'arrondissement n°4 était un enjeu certain et pour le parti présidentiel (CDP), favorable à Zakaria Sawadogo, dont la suprématie est aujourd'hui contestée ; et pour l'ODT de l'indécrotable Anatole Bonkoungou qui, bien que de la mouvance, refuse d'avaler les couleuvres des gourous.

Au soir de ce 23 février, après trois semaines de campagne apaisée et malgré la pluie des espèces sonnantes et trébuchantes qui s'est abattue sur Nongr-Massom, les urnes n'ont pu que révéler le plébiscite du maire Anatole Bonkoungou dont le parti peut s'enorgueillir de 14 sièges de conseillers conquis contre 5 au CDP de Zakaria Sawadogo et 1 pour le Faso Autrement d'Ablassé Ouédraogo.

La cantine était bien pimentée et huilée certes, mais les grands perdants dans cette bataille ne sont autres que le parti présidentiel, réduit à sa plus simple expression, et l'UPC, qui a perdu toute chance de siéger au conseil municipal.

Que sait-il passé l'espace d'une campagne ?

Maintenant que les langues commencent à se délier, j'ai appris, cher Wambi, que le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), parti dissident du CDP, bien que n'étant pas concerné par ces partielles, se serait invité dans la danse, travaillant en sous-main contre les anciens camarades. Mais cela suffit-il à expliquer la déroute du CDP ?

Car des voix concordantes estiment que par cette mémorable sanction, l'électorat a voulu clamer haut et fort son rejet de l'injustice, de l'arrogance...

En tout état de cause, cher cousin, sachons rendre hommage aux protagonistes de la scène qui, après le verdict des urnes, ont tenu un discours d'apaisement, et je ne peux que les prendre au mot.

Et maintenant que l'horizon commence à s'éclaircir, cher Wambi, l'on ne peut aussi que s'interroger sur la future configuration du conseil municipal de la capitale que préside Marin Casimir Ilboudo.

Y aura-t-il une redistribution des cartes ?

Tu l'as déjà appris, depuis une semaine, l'heure n'est plus à la sérénité à l'Assemblée nationale.

Raison invoquée, cher cousin, le cambriolage du bureau du président de la Commission finances et budget (COMFIB) dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 février 2014.

De sources proches de l'hémicycle, les prédateurs seraient repartis avec un ordinateur portable, un I-Pad et une importante somme d'argent, non sans avoir visité les tiroirs de la secrétaire du président de la COMFIB.

Que cherchaient-ils en réalité ? Question non dénuée de sens pour ceux qui ont vu le désordre indescriptible qui y régnait une fois la «mission terminée».

Au regard des mesures de sécurité en vigueur à l'Assemblée nationale, l'on ne peut s'empêcher de se demander si les rats d'une nuit sont venus du dedans ou du dehors de la maison.

En tous les cas, Zambendé Théodore Sawadogo a du souci à se faire.

A l'heure même où tu me lis, cher cousin, certainement que les cousins et cousines, par communautés chrétiennes de base (CCB) entières ont déjà vidé le village et sont en route pour Yagma où a lieu ce dimanche 02 mars 2014 le pèlerinage national catholique.

L'événement cette année sera sans conteste l'impressionnante messe d'action de grâce après l'élevation de Mgr Philippe Nakellentouba Ouédraogo au rang de Cardinal le 22 février dernier par le Pape François.

Du retour de Rome le soir du jeudi 27 février, Son Eminence Ouédraogo, puisqu'il faut désormais l'appeler ainsi, recevra ce vendredi 28 février à 10h00 à l'Archevêché la visite et les félicitations du président du Faso, Blaise Compaoré.

Oui, cher Wambi, cela me ramène 49 années en arrière alors que j'étais tout jeune lycéen lorsque Paul Zoungrana a été créé Cardinal. Sa messe d'action de grâce avait été célébrée dans l'enceinte de la cathédrale Notre-Dame de l'Immaculée Conception de Ouagadougou en présence de tous les chefs d'Etat du Conseil de l'Entente, à commencer par Félix Houphouët-Boigny de la Côte d'Ivoire.

A cette occasion, je me rappelle, comme si c'était hier, l'explosion lyrique et guerrière de Maurice Yaméogo qui s'exprimait en mooré, dont en substance :

« La Haute Volta croit en Dieu !

La Haute Volta croit en Dieu !

Face au péril, si le canon de la Volta tonne Booouuummm... !

Celui du Bon Dieu ajoute Baaammm... !

La victoire est assurée ! »

Ça, c'était du Maurice.

C'est te dire, cher Wambi, que je ne désespère pas de voir ce dimanche 02 mars à Yagma, à la faveur de la messe d'action de grâce du Cardinal Philippe N. Ouédraogo, une communion tant de toutes composantes du pays des Hommes intègres, de toutes les confessions que de toutes les nationalités, car un tel événement se vit, il ne se conte pas.

Voyons donc très rapidement ce que contient cette semaine le carnet secret de Tipoko l'Intrigante.

- Il en faut plus pour venir à bout de la détermination du docteur Jean-Baptiste Ouédraogo, facilitateur en chef entre la majorité et l'opposition au sujet de la controverse sur l'article 37 et le projet de mise en place du Sénat.

En effet, alors que beaucoup d'observateurs de la scène politique avaient chanté le requiem de la médiation interne depuis le couac intervenu le 10 février 2014 entre les deux groupes de protagonistes, les médiateurs, eux, n'en démordent pas sur leur initiative.

Par lettre datée du 20 février dernier, Jean-Baptiste Ouédraogo a invité les deux parties à une reprise du dialogue le 10 mars 2014 à partir de 11h. L'opposition, qui a fait de la présentation d'un mandat du président Blaise Compaoré délivré à la majorité le préalable de son retour à la table des négociations, va-t-elle répondre à cette invitation ? La question mérite d'être posée vu qu'on a appris de sources proches du dossier que le chef de l'Etat a opté de n'accorder aucune suite favorable à la requête de Zéphirin Diabré et de sa suite.

En réponse à cette exigence, Jean-Baptiste Ouédraogo a invoqué dans sa lettre le parallélisme de forme entre la majorité et l'opposition au regard de la loi sur l'opposition politique : «En effet, cette loi suppose que la majorité jouit du statut de la personnalité morale qui permet à l'opposition d'être ce qu'elle est, c'est-à-dire de jouir pleinement de son statut», a-t-il relevé. Avant de s'engager à «trouver les voies et moyens pour obtenir de M. le président du Faso, l'application des résolutions qui serait issue de ce dialogue».

Wait and see.

- Tout le gotha du monde politique, des affaires et des sociétés de services sera au complet à la mairie de Ouaga le samedi 1er mars 2014 à 16h00 et au pavillon Le Soleil-Levant du SIAO à 18h00.

La raison ? M. Lassiné Diawara, vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF), président de conseils d'administration (PCA) de plusieurs établissements de la place, marie son fils Ousmane à Mlle Diatta Diabaté, fille de M. Salifou Diabaté du Niger.

Pour sûr, rien ne manquera au menu.

- Le locataire du perchoir sur le boulevard de l'Indépendance portera, le mardi 04 mars 2014 à 18 heures 30 mn à la résidence de France, la croix de chevalier dans le premier Ordre national français. Soungalo Appolinaire Ouattara, président de l'Assemblée nationale, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a en effet été élevé à cette distinction par le Président de la République française en janvier 2014.

Depuis son accession à la tête de l'Assemblée nationale le 28 décembre 2012, le futur récipiendaire s'est investi dans le renforcement de la diplomatie parlementaire avec plusieurs pays, particulièrement l'Hexagone, pour un partage de bonnes pratiques démocratiques.

Le Parlement a ainsi obtenu de la France plusieurs voyages d'études au profit de parlementaires et d'agents de l'Administration en vue de favoriser une meilleure gouvernance administrative.

Plus qu'un honneur fait au président de l'Assemblée, cette distinction doit aussi faire la fierté de toute la cinquième législature et pourquoi pas du Burkina Faso tout entier.

- La ronde des palais, voilà une obligation sociale à laquelle vont sacrifier ce week-end les férus de nos us et coutumes.

Rendez-vous en tout cas à Bilbalogho ce samedi 1er mars où le Baloum Naaba Tanga II commémore sa traditionnelle fête du Nabasga, sans oublier le quartier Wogdogo où Naaba Boulga sacrifiera lui aussi à la tradition.

Printemps des fêtes coutumières ?

Car avant ceux de ces deux Excellences, le palais du non moins célèbre Larlé Naaba Tigré était pris d'assaut dimanche dernier par une foule de parents, amis et connaissances venus communier avec lui.

Fête qui aura rassemblé plus de bonnets rouges que de fonds rouges contrairement aux années écoulées.

En effet, qui ne se souvient pas qu'hier seulement une fête coutumière du Larlé Naaba avait valeur de meeting où chaque autorité politique allait faire acte de présence ?

Hélas, depuis janvier, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts.

- L'Association des ressortissants du Centre-Ouest (ARCO), depuis sa création en 2012, ne cesse de s'investir pleinement dans le développement à travers des activités socio-économiques qui vont au-delà des limites de sa région. La dernière action en faveur des populations est la réalisation de forage au village de Peelé dans la commune rurale de Koubri (province du Bazèga). Comme quoi la solidarité n'a pas de frontière.

L'ARCO veut donner davantage de visibilité à ses initiatives et à son ambitieux programme.

C'est ainsi que cette organisation s'est dotée d'un siège aux 1200 logements à Ouagadougou (villa n°287, route de Boinsyaaré) dont l'inauguration aura lieu ce samedi 1er mars 2014 à partir de 10h.

La cérémonie est placée sous le patronage du général de brigade Brice Bayala, chef du cabinet militaire de la Présidence du Faso, et le coparrainage de Franck Alain Kaboré (P-DG du groupe Neerwaya) et de Boureima Pierre Nébié, premier président de la Cour des comptes. Le président de l'ARCO, Boukary Jean-Baptiste de Salle Béréhoundougou, directeur de la Législation des Douanes, invite les ressortissants du Centre-Ouest et tous les acteurs du développement à effectuer le déplacement pour assister à cette cérémonie d'inauguration et au lancement du site web de l'association.

- Avec la décision d'instituer des années blanches techniques, on croyait qu'on avait enfin trouvé la solution pour que les choses se passent à l'université de Ouagadougou de telle sorte qu'il n'y ait plus de chevauchement d'années et des années qui n'en finissent pas, bref, des troubles. Mais que nenni. Le 19 février 2014, un groupe d'étudiants a pris la Présidence de l'université en otage. C'étaient des étudiants en histoire qui, au vu de leurs résultats du semestre 1 et en l'absence de leur chef de département, en mission, protestaient contre un zéro collectif qui leur a été attribué par un enseignant du département de géographie, lequel assure un cours au département d'histoire. D'après certains d'entre eux, le cours devait être assuré au premier semestre mais finalement c'est au 2e semestre que des heures ont été négociées pour ce cours. Toujours selon les étudiants, le cours a eu lieu en tout et pour tout en 4 séances et consistaient en la lecture de 47 pages de feuilles polycopiées sans possibilité de poser des questions.

L'évaluation aurait été programmée par l'enseignant un samedi pour un cours terminé jeudi. Mais à cause d'un problème de salle, ladite évaluation a été repoussée au mardi suivant, soit 5 jours après la fin du cours. Mais comme les étudiants voulaient plus de temps de révision, ils ne sont pas entrés en salle ce jour J, croyant obtenir une nouvelle programmation. D'où le zéro collectif qui leur a été collé, selon les textes en vigueur. Pour l'instant, rien n'est sorti de la présidence de l'université où l'on remarque aussi que le président est en mission. Les étudiants concernés sont en première année depuis un bout de temps. Les bacheliers de juillet 2014 n'ont pas encore commencé les cours.

Voyez-vous, les torts sont partagés, chacun des deux camps se radicalise. Les jours qui suivent s'annoncent nuageux. Espérons que de talentueux médiateurs s'autosaisiront du problème et arriveront à concilier les deux camps.

- Le Parti du peuple burkinabè (PPB), dont la devise est liberté, solidarité, travail, intégrité, se dévoile : dans une déclaration signée de Boureima Sangaret, il s'affiche clairement comme un parti d'opposition.

- L'Ecole des cadres moyens en travail social traverse depuis un certain temps une crise sans précédent. C'est le moins que l'on puisse dire quand on sait que les cours sont perturbés, voire suspendus, tout le mois de février. En tout cas, les élèves et l'administration sont à couteaux tirés, et l'on ne sait pas quand est-ce que ce bras de fer prendra fin pour que l'année académique ne soit pas hypothéquée. Entre autres problèmes qui opposeraient les deux parties : des réformes de l'organisation des stages, la dégradation de la qualité de la formation des travailleurs sociaux, le paiement de pécule, les mauvaises conditions de vie des pensionnaires. Pour se faire entendre, les élèves ont observé du 6 au 8 février dernier un sit-in pour réclamer le départ de certains responsables de leur établissement. On espère que les protagonistes sauront raison garder pour l'intérêt de toute la nation.

- Le président convie les membres et sympathisants de la section burkinabè de l'Union internationale de la presse francophone - UPF - à une assemblée générale extraordinaire le vendredi 28 février 2014 à partir de 18h 00 à l'hôtel Palm Beach de Ouagadougou.

Ordre du jour :

- Adoption des nouveaux statuts

- Election du bureau

La présence de tous est vivement souhaitée.

Le président

Edouard OUEDRAOGO

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Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

 

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