Pour le Secrétaire exécutif national du CDP, Assimi Kouanda, il s’agit « d’une manifestation réussie sur le plan de la mobilisation et de la capacité organisationnelle ». A l’issue de la marche à Ouagadougou, il a félicité les militants pour avoir, « en 72 heures, mobilisé des milliers et des milliers de personnes pour cette marche, malgré tout ce qui a été fait pour la saboter ». « Vous avez fait la démonstration que nous sommes capables, nous aussi, d’occuper la rue », a déclaré Assimi Kouanda, à l’adresse des manifestants. Annoncée en conférence de presse mercredi dernier comme une marche de soutien à la paix et à la démocratie, la marche-meeting du CDP a pris, par moments, l’allure d’une campagne électorale. En effet, l’on entendait scander des slogans du genre « Blaise Compaoré Victoire! » ou encore « CDP, victoire! » et des pancartes affichaient des messages comme « Oui au Sénat, ou à la modification de l’article 37″ ou encore « Oui à la candidature de Blaise Compaoré en 2015″. La marche a failli dégénérer lorsque des jeunes « anti-Sénat » ont commencé à lancer des injures à l’endroit des marcheurs, mais les débordements ont été vite circonscrits. L’opposition politique burkinabè, par la voix du chef de file, Zéphirin Diabré, avait attiré l’attention du CDP lors d’un point de presse jeudi, estimant que cette marche pouvait porter atteinte à la paix sociale au Burkina Faso. M. Diabré avait estimé que « la marche improvisée du CDP n’est rien d’autre qu’une réplique de la grande mobilisation de l’opposition le 29 juin dernier ». A Ouagadougou, la marche du CDP a débuté à la Place de la Nation pour rallier le Rond-point des Nations unies où un message a été remis au représentant du Premier ministre. La semaine dernière, les leaders de l’opposition n’avaient pas pu remettre leur déclaration au chef du gouvernement parce que la marche avait été dispersée à coups de grenades lacrymogènes. En termes de nombre de marcheurs, le CDP n’a pas encore donné de chiffres, mais les observateurs de la scène politique burkinabè estiment que la mobilisation de ce samedi est loin d’égaler les 50 000 personnes que l’opposition dit avoir réuni la semaine dernière lors de sa marche.