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Le CDP et ses cadres : Le secret d'un renouveau vivace

| 29.05.2015
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Le CDP et ses cadres : Le secret d'un renouveau vivace
© DR / Autre Presse
Le CDP et ses cadres : Le secret d'un renouveau vivace
Comme le roseau qui plie mais ne se rompt pas, l'ex-parti au pouvoir, le CDP, s'est, contre toute attente, vite remis des meurtrissures du coup de force des 30 et 31 octobre 2014. Qui plus est, son 6e congrès ordinaire qui a connu le renouvellement de son instance dirigeante, va révéler un parti qui ne cessera de faire mentir nombre d'analystes et d'observateurs de la scène politique nationale car bâti sur du roc en ce sens qu'il n'a subi aucune hémorragie au niveau de ses cadres que beaucoup voyaient migrer vers d'autres horizons qui seraient plus prometteurs pour leur avenir politique. L'ex-parti au pouvoir a donc déjoué les pronostics apocalyptiques et, mieux, donne le tournis à ses adversaires et contempteurs déboussolés.


Il n'y a pas de doute que le 6e congrès du CDP tenu les 9 et 10 mai dernier à ébranlé des certitudes et jeté le trouble dans les états-majors de nombre de partis politiques au Burkina qui s'étaient mis déjà à « conjuguer » ce parti au passé et qui donc, pour leur bonheur, s'effacerait du paysage politique du Faso. Mais que nenni ! Comme le dit l'adage populaire, l'huile qui dort n'est pas de l'huile rancie encore moins de l'huile morte. Pour avoir pris avec philosophie ce qui lui était arrivé et par la hauteur d'esprit et la lucidité politique de ses dirigeants, le parti qui a porté le pouvoir de Blaise COMPAORE a su rebondir, gardant presque intactes ses assises. Il a en tout cas montré qu'il a plutôt du souffle au regard de la grande mobilisation qu'il y a eu pour sa première grande rencontre après les évènements d'octobre 2014. La grande interrogation avant la tenue de ce congrès du CDP que nombre d'observateurs attendaient plus ou moins avec impatience était de savoir qui des cadres répondraient présents d'autant que la rumeur d'une saignée avec des départs vers le MPP avait commencé à courir depuis les lendemains de ces fameux évènements. La psychose s'était incontestablement installée au sein du parti avec ces violences inouïes que nombre de militants et de cadres ont subies puis la chasse à ces cadres dans l'administration par les autorités de la Transition qui, on ne peut plus en douter, exécutent par procuration des tâches dictées par des mentors d'officines ayant piégé cette Transition. Nonobstant la restriction d'espaces de liberté à eux imposées, les cadres du CDP sont restés fidèles à leur parti et ont su se réorganiser pour garder la maison avec un Directoire managé par un sage et pondéré qu'est Léonce KONE qui a permis de traverser la bourrasque sans grande dommage et alors de parvenir à ce congrès du renouveau que s'est voulu le 6e congrès ordinaire des 9 et 10 mai dernier. Et voilà le nouveau CDP parti avec à sa tête un jeune cadre, Eddie KOMBOIGO, pour une nouvelle traversée politique vers des conquêtes encore plus grandes.

Les cadres, moteur de tout parti conquérant

Le CDP l'aura montré à tous, si la vivacité d'un parti politique tient en sa capacité de mobilisation des masses, ses cadres sont le moteur qui impulse un dynamisme organisationnel et donne de la confiance au parti pour ses équipées politiques constructives. Constituant la charpente d'une formation politique, les cadres doivent se montrer capables de recruter, de former et de mobiliser de nouveaux membres. Outre les tâches qui concernent directement les buts poursuivis par leur structure, ils tentent des innovations et élaborent des stratégies de conquête du pouvoir. De par leur expérience, ils arrivent à transformer de simples adhérents ou sympathisants en militants mobilisables. C'est dire donc qu'un parti politique sans cadres expérimentés devient difficilement un parti de masses. Et la force du CDP pourrait s'expliquer par cette vision de l'importance des cadres. On peut donc dire qu'il repart à la reconquête du pouvoir avec une certaine sérénité et une longueur d'avance sur ses principaux rivaux en ce sens que ses grands stratèges des batailles électorales n'ont pas tourné casaque. Les ministres ou les cadres qui étaient à l'Assemblée nationale ont presque tous été aperçus au Palais des sports au cours du congrès. Ce qui laisse à croire que les adversaires de l'ex-parti au pouvoir doivent plus que mouiller le maillot pour déboulonner des grands ténors du CDP dans leurs fiefs électoraux ou du moins leur ravir la vedette.

Du Centre à l'Est en passant par le Centre-Est, du Sahel au Nord en passant par le Centre-Nord, tout comme de la Boucle du Mouhoun aux Hauts-Bassins sans oublier les Cascades et le Sud-Ouest, les cadres du CDP ressortissants de ces différentes régions travaillent visiblement à conserver leur influence. Comme revigorés par le récent congrès et le soutien de leurs militants de base, ils tiennent à reconquérir leur pouvoir arraché par la force les 30 et 31 octobre de l'année dernière. Par ailleurs, une radioscopie des forces en présence dans les différentes régions du Burkina, que nous ferons dans nos prochaines éditions, laisse voir que bon nombre de cadres du CDP n'ont aucunement perdu de leur poids politique. Refuser donc de croire avec Eddie KOMBOIGO que « CDP is back », sera suicidaire pour les adversaires de ce parti. Si les jeux sont francs, sur le terrain politique, il faut compter avec ce CDP-là.

Drissa TRAORE

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