« Le Burkina Faso court le risque grave d’une déchirure violente » (ancien président du Faso)

| 30.01.2014
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« Le Burkina Faso court le risque grave d’une déchirure violente » (ancien président du Faso)
© DR / Autre Presse
« Le Burkina Faso court le risque grave d’une déchirure violente » (ancien président du Faso)
« Il n'est pas exagéré de craindre que notre pays court le risque grave d'une déchirure violente, si la question de l'après 2015 n'est pas traitée, avec délicatesse et grand soin, dans le cadre d'une formule de transition démocratique apaisée, acceptée par tous », a déclaré l'ancien chef d'Etat Jean-Baptiste Ouédraogo, co-initiateur d'un groupe de facilitation en réponse aux tensions exacerbées entre partisans et opposants à la candidature du président Compaoré en 2015.

Juxtaposant l'appel du 11 janvier à une candidature en 2015 du président Blaise Compaoré par ses partisans malgré l'interdiction de la Constitution et la grande marche-meeting de l'opposition une semaine après, contre la révision de l'article 37 (portant sur le nombre de mandats présidentiels), Jean Baptiste Ouédraogo a soutenu que « les ingrédients d'une possible explosion sociale se trouvent dorénavant réunies ».

Face aux « dérapages » qui pourraient succédés à la « discipline et au calme » qui ont caractérisés jusque là les différentes manifestations, M. Ouédraogo a exhorté les acteurs à privilégier « le dialogue, la pondération, la retenue et la responsabilité, l'ouverture d'esprit, l'amour et l'intérêt supérieur de la nation ».

Sont signataires de cette déclaration, le président Ouédraogo, Mgr Paul Ouédraogo, El Hadj Mama Sanou, tous anciens membres du Collège de sages initié lors de la grave crise consécutive à l'assassinat du journaliste Norbert Zongo en 1998, et le Pasteur Samuel Yaméogo, président de la Fédération des Eglises et Missions évangéliques.

La mission de conciliation vise à obtenir des acteurs, « une plateforme de transition politique apaisée et d'éviter ainsi que le Burkina Faso ne se déchire violemment autour de la question de la dévolution du pouvoir en 2015 », lit-on dans la déclaration.

Le président Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987, est accusé par l'opposition politique et récemment par des dissidents influents de son parti, de vouloir sauter le verrou limitatif des mandats présidentiels et de mettre en place un Sénat en l'absence d'un consensus national.

Selon l'ex chef d'Etat, la médiation va s'enrichir de personnalités d'autres couches sociales afin de parvenir "à un consensus qui va sauver la cohésion sociale et la paix". Selon lui, il est important que le Burkina Faso connaisse enfin sa première transition démocratique après 54 ans d'indépendance.

Arrivé au pouvoir en 1982 en compagnie des capitaines Thomas Sankara et Blaise Compaoré à la faveur d'un coup d'Etat , le Médecin -commandant Jean-Baptiste Ouédraogo a été chassé à son tour quelques mois plus tard, par le Capitaine Thomas Sankara qui perdit la vie au cours du coup d'Etat du 15 octobre 1987, lequel porta Blaise Compaoré au pouvoir.

Retranché depuis plusieurs années de la vie politique, il se consacre à sa célèbre clinique ''Notre Dame de la Paix'' située au nord de la capitale burkinabè.


TAA/AB

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