Il est 15h 30mn. Malgré le soleil encore ardent, les jeunes envahissent le plateau Omnisports de Yéguéré. Sisby & Eldji, Madou Djan, Adjaratou Diabaté, Les D-Tenus, etc. autant de vedettes de la chanson tiennent la foule en halène. Les chansons tournent autour de la paix.

C'est dans un décor de fête, mais aussi empreint de sérénité que les différents orateurs vont se succéder à la tribune pour livrer leurs messages. Sur les tee-shirts on peut lire: «La jeunesse de Bobo-Dioulasso = OUI au référendum». Le ton est ainsi donné.

«Nous jeunes, nous nous engageons à capitaliser, préserver les acquis depuis 27 ans». «La jeunesse CDP s'engage et attend impatiemment les décisions du parti et les mots d'ordre». «Nous jeunes du CDP du Houet, contents des efforts du président Blaise Compaoré pour la paix au Burkina Faso, dans la sous-région, en Afrique et dans le monde, souhaitons la candidature de Blaise Compaoré à l'élection présidentielle prochaine». «La jeunesse dit oui au référendum, car l'arbitrage du peuple est la seule garantie de la paix au Burkina Faso». «Rien n'interdit la modification de l'article 37 (ndlr: de la Constitution). Disons Oui à la modification de l'article 37». «Ceux qui sont contre le référendum sont minoritaires dans le pays». «Nous sommes là pour Blaise Compaoré. Nous allons mouiller le maillot pour le CDP, pour l'élection de Blaise Compaoré». Ce sont-là, un échantillon de messages de leaders de la jeunesse CDP du Houet au cours du meeting. Avant que des responsables du CDP/Houet ne leur emboîtent le pas.

Et c'est au maire Karim Barro de l'arrondissement n°6 et Secrétaire général de la sous-section CDP dudit arrondissement, de monter sur le podium. Sans coup férir, il déclare que: «Le référendum est en route. On va s'inscrire pour voter Oui au référendum et voter pour Blaise Compaoré en 2015». Et d'inviter les militants qui auront 18 ans d'ici novembre 2015, à s'inscrire massivement sur les listes électorales du 17 au 30 juin 2015. Ceux qui n'ont pas d'acte de naissance, peuvent se le faire délivrer «gratuitement dans les différentes mairies» afin de se faire enregistrer sur les listes électorales. Le président des jeunes du CDP/Houet et maire de l'arrondissement n°2 de Bobo, Ibrahim Sanon a exhorté les jeunes à faire en sorte que «la victoire du CDP soit éclatante» aussi bien au référendum qu'à la présidentielle de 2015 pour reconduire Blaise Compaoré dans ses fonctions de chef de l'Etat. Pour le Secrétaire général de la section CDP du Houet, Salia Sanou, ceux qui prétendent que le peuple est avec eux, ne doivent pas avoir peur du référendum. S'ils ont peur, c'est parce qu'ils ne sont pas convaincus de ce qu'ils clament. Pour convaincre les plus sceptiques des Bobolais, à voter pour la modification de l'article 37 et pour le président Blaise Compaoré, il a énuméré un certain nombre de réalisations ici à Bobo-Dioulasso, à l'initiative du président Compaoré. Quant aux projets en cours ou à démarrer bientôt à Bobo, ils seraient nombreux, selon Salia Sanou qui cite la cité universitaire route de Nasso, l'extension de la maison d'arrêt et de correction de Bobo, le village artisanal, le deuxième hôpital, le centre international de formation militaire, etc.

Pour Salia Sanou, ceux de l'opposition et des associations qui les soutiennent, sont des «gens finis». «C'est nous qui les avons faits, c'est nous qui allons les défaire!»

Alpha Yago, Secrétaire national adjoint chargé du mouvement associatif au CDP, s'est réjoui de la réussite de ce meeting. Car, la jeunesse bobolaise a montré son adhésion et son engagement aux côtés du président Blaise Compaoré.

Dans les coulisses du meeting CDP

Karim Barro, «c'est bien le fils de son père»

Le message de Karim Barro, l'un des jeunes qui ont pris la parole à l'occasion du meeting organisé par la coordination provinciale des jeunes du Congrès pour la démocratie et le progrès a été on ne peut plus clair. «Qui peut nous empêcher de modifier l'article 37 de la Constitution?»; «Quand on voit quelqu'un qui fait usage de la force de ses bras, c'est qu'il a les pieds sur terre»; « les gens qui étaient avec nous hier, pensez-vous qu'on a peur d'eux?», sont autant de piques qu'il a lancées à l'endroit des adversaires de son parti. Si bien que dans la foule, un homme qui ne l'a jamais vu parler avec autant de vigueur a dit: «c'est bien le fils de son père» (entendez Djanguinaba Barro).

Le meeting de l'opposition suivi de très près du meeting du CDP

Même si du côté du CDP on a avancé que le meeting des jeunes qui a eu lieu sur la plateau omnisports de Yéguéré n'était pas une réplique à celui de l'opposition qui se déroulait au même moment à environ un kilomètre, on suivait de très près ce qui se passait au stade Sangoulé Lamizana. Pratiquement, tous les intervenants à la tribune en ont fait allusion. Finalement, on a compris que l'objectif était non seulement de ne laisser le terrain libre, mais il fallait aussi empêcher l'opposition de faire le plein du stade. Mission accomplie puisque «le recto-verso, le haut en bas» de Saran Sérémé n'a pas eu lieu.

«Les commandos de Salia Sanou»

Pour Salia Sanou, il n'était pas question de sortir la grosse artillerie face au meeting qu'organisait l'opposition ce 14 juin 2014 au stade Sangoulé Lamizana. Car, selon lui, «quand on nous a dit que l'opposition organisait un meeting à Bobo, on a regardé un peu en face, il n'y avait rien de sérieux. Nous avons donc eu juste besoin de faire sortir «les commandos», que sont vous les jeunes. Le résultat est là, sur le terrain: Bobo-Dioulasso est imprenable; félicitations». Puis, il a poursuivi: «la prochaine fois, ce sera aux femmes de leur démontrer que Bobo-Dioulasso reste le bastion de notre parti». En conclusion, Salia Sanou rappelle que «depuis la colonisation et les conquérants qui se sont succédés au bord du Houët, Bobo-Dioulasso a toujours été une ville imprenable. Que ceux qui ne le savent pas révisent leurs leçons».

«On a enterré le MPP et cassé les couilles de ses dirigeants»

Le secrétaire général provincial du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) Salia Sanou n'a pas du tout été tendre avec les dirigeants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Face aux jeunes de son parti, il a parlé en jeune: «aujourd'hui, on a enterré le MPP. Quant à ses dirigeants, on leur a cassé les couilles, poohh!». Pour Salia Sanou, les partis de l'opposition doivent comprendre que les Bobolais ont définitivement fait leur choix; celui du CDP, de la révision de l'article 37 et de la continuité avec Blaise Compaoré. «Ils n'ont qu'à se préparer, on va s'affronter au référendum. Celui qui aura gagné a gagné, celui qui aura perdu se range et ainsi continue la démocratie».

Eléments rassemblés par M. K.

Aly KONATE

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