Interview : Assimi Kouanda, « Le Front républicain a suffisamment montré son attachement à la démocratie »

| 18.07.2014
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Interview : Assimi Kouanda, « Le Front républicain a suffisamment montré son attachement à la démocratie »
© DR / Autre Presse
Interview : Assimi Kouanda, « Le Front républicain a suffisamment montré son attachement à la démocratie »
Le Front républicain (FR) tient, les 18 et 19 juillet 2014, une caravane dans la région du Sud-Ouest. Dans un entretien accordé à Sidwaya, le jeudi 17 juillet dernier, le Secrétaire exécutif national (SEN) du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), par ailleurs co-président du FR, Assimi Kouanda, donne les objectifs de cette activité.

Sidwaya (S.) : Le Front républicain organise une caravane les 18 et 19 juillet prochains dans la région du Sud-Ouest. Quel est objectif de cette activité ?

Assimi Kouanda (A.K.) : L'organisation de la caravane entre dans le cadre des activités prévues par le Front républicain. Il s'agit pour les partis membres du Front républicain, d'être en contact régulier avec les populations à la base pour leur expliquer les objectifs de ce regroupement qui sont principalement, le renforcement de la paix et de la démocratie, la consolidation des valeurs républicaines au Burkina. Cette activité est une grande première pour les partis et si elle commence dans la région du Sud-Ouest, elle pourra se poursuivre dans les autres régions. L'itinéraire de la caravane passe par une douzaine de localités dont des capitales provinciales.

S. : Le Sud-Ouest est l'une des régions où l'opposition et le CDP partagent le nombre de députés en deux. La région ne veut-elle pas tourner le dos à votre parti ?

A.K. : Si vous faites une vérification du nombre total de députés et de conseillers municipaux du CDP dans la région du Sud-Ouest, comparé aux autres formations politiques, vous ne parlerez pas d'une région qui veut tourner le dos au CDP.

S. : Pourquoi avoir choisi cette période de la saison des pluies pour mobiliser des populations dont 90% sont des agriculteurs ?

A.K. : Nous avons choisi de rester en contact permanent avec les populations et la saison des cultures est bien indiquée pour partager les préoccupations réelles du monde rural.

S. : Ne craignez-vous pas d'échouer dans la mobilisation du moment où l'opposition est bien assise dans cette région ?

A.K. : Quel sens donnez-vous à l'expression « bien assise » au moment où, je vous l'ai déjà dit, le CDP et les autres partis du Front républicain totalisent la majorité des élus nationaux et locaux dans le Sud-Ouest ? Le Front républicain a toujours bien mobilisé. En son sein, se trouvent des partis de la majorité et de l'opposition.

S. : Le Rassemblement politique nouveau (RPN) de Harouna Dicko a affirmé, au cours d'une conférence de presse, avoir fait reculer la majorité dans sa volonté d'organiser une pétition pour la modification de l'article 37. Que répondez-vous ?

A.K.: Le premier responsable de cette formation politique, qui est mon parent à plaisanterie, n'est manifestement pas humble dans ses propos. Il s'attribue tout, même ce qui ne lui appartient pas. Je ne partage pas naturellement cette vue. Les partis de la majorité ont leur propre approche et leur stratégie sur la question. Ce n'est pas une formation quelconque qui peut amener l'ensemble des partis soutenant le programme du Président Blaise Compaoré, à changer de méthode d'action. Le Front républicain a suffisamment montré son attachement à la démocratie et au respect de la volonté du peuple exprimée à travers les urnes ou à travers ses représentants au Parlement.

S. : Aujourd'hui, le recours à la pétition en vue de déverrouiller l'article 37 est-il envisagé au sein de votre parti ?

A.K. : Le CDP a tenu la première session de son Conseil national en avril dernier et d'importantes résolutions ont été prises. Un appel a été lancé en faveur de la consultation du peuple pour la révision de l'article 37 de la Constitution qui prévoit elle-même la possibilité et les voies de sa modification, à travers les dispositions contenues notamment dans les articles 49 et 161. Certaines associations ont probablement eu cette idée de pétition, mais le CDP s'est toujours exprimé en faveur de la consultation du peuple dans sa globalité. Je suis donc étonné par cette affirmation.

S. : Lors de la fête des USA, l'ambassadeur a prononcé un discours dans lequel il semble ne pas être favorable à la modification de l'article 37. Irez-vous contre la volonté des USA ?

A.K. : Vous n'êtes pas sûr de ce que vous avancez. Vous êtes en pleine interprétation des propos du diplomate américain. J'étais personnellement présent, et ai pu suivre l'allocution de l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique qui s'est félicité de l'excellence des relations entre son pays et le Burkina Faso, dans plusieurs domaines de coopération. Il a, du reste, évoqué l'histoire constitutionnelle de son pays, une histoire particulièrement édifiante sur les amendements de sa constitution. Il a fallu attendre le 22ème amendemen, c'est-à-dire environ deux siècles pour qu'il y soit inscrite la limitation des mandats présidentiels.

S. : A quand la tenue du référendum ?

A.K. : Nous sommes dans un Etat démocratique, organisé et dans lequel les responsabilités sont bien définies par les textes. La décision concernant les dates des élections relève du gouvernement. Tout ce que je peux dire, c'est qu'au niveau du CDP, nos militants et sympathisants restent prêts quel que soit le moment choisi.

S. : Votre dernier meeting au stade du 4-Août a connu une grande mobilisation. Cependant, d'aucuns estiment que les gens sont venus pour le concert et non pour écouter votre message à telle enseigne que lorsque vous vous exprimiez, il y avait peu de personnes. Que s'est-il passé ?

A.K. : Je remercie l'ensemble des militants et sympathisants du CDP, les jeunes, les femmes, les personnes âgées, les autorités coutumières et religieuses, les travailleurs des secteurs public, privé et de l'informel, les opérateurs économiques, le mouvement associatif, les élèves et étudiants, le peuple burkinabè tout entier, pour la gigantesque mobilisation du 21 juin dernier. Dès 10 heures du matin, le stade du 4-Août était déjà plein « recto-verso ». Le message des militants et sympathisants du CDP était donc clair sur leur engagement, leur loyauté et leur fidélité au président Blaise Compaoré et à son parti. Le message de la paix et de la stabilité était également clair. Enfin, le message de leur refus et de leur rejet de la trahison et de l'ingratitude était aussi très limpide. On peut donc comprendre que ceux qui avaient entrepris des actions de sabotage, soient déçus au point de voir des échecs là où il n'y en a guère. De toute façon, le peuple burkinabè est mûr et sait parfaitement faire le discernement.

Entretien réalisé

par Joseph HARO

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