Pour dire vrai, le contenu des messages à ces rencontres d'informations n'est pas différent de celui d'une campagne législative encore moins d'une campagne présidentielle. Sauf qu'ici, les concertations se tiennent généralement sous des tentes ou encore dans des salles de conférences comme ce fut le cas lors des rencontres d'échanges organisées respectivement par le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) à Dédougou. Premier parti à fouler le sol de la cité de Bankuy en ce début d'année 2014, le parti majoritaire le CDP, selon la délégation qui le représentait, était venu expliquer à ses militants de la province du Mouhoun les raisons profondes de la crise qui prévaut au sein du parti. Au fond, il s'agissait pour la délégation que conduisait Bila Dipama, membre du Secrétariat exécutif national, de donner aux militants de la localité des informations relatives aux récentes démissions au sein du parti. Ces départs a expliqué la délégation du parti majoritaire étaient prévisibles dans la mesure où les démissionnaires s'étaient enfermés dans une logique qu'ils n'arrivaient plus à contrôler. Présente à Dédougou le 15 février 2014, la délégation du MPP conduite par Maurice Dieudonné Bonané membre du bureau exécutif national dit être venue expliquer à leurs militants les vraies raisons de leur départ du CDP. A ce propos, la délégation a indiqué que c'est le développement inégalitaire des régions qui est à l'origine de ces démissions. Citant en exemple le cas de la Boucle du Mouhoun, le MPP dit ne pas comprendre comment cette région surnommée «Grenier du Burkina» peine à sortir de sa léthargie. Pour la délégation, c'est claire, le régime de Blaise Compaoré manque de volonté pour booster le développement de la région. Le parti se propose donc de donner espoir aux populations à travers un développement partagé qui tient compte de leurs aspirations. C'est sûr, après le CDP et le MPP, d'autres partis politiques viendront également à Dédougou à la conquête de l'électorat. Mais, s'il y a un parti qu'on attend le plus dans la cité, c'est bien l'Union pour la République (UPR) de Maître Toussaint Abel Coulibaly. On sait que le parti tient les clés de la mairie de Dédougou depuis les élections couplées municipales et législatives de 2012. On sait également qu'au sortir de sa convention 2013 tenue le 21 décembre à Bobo-Dioulasso, le parti s'est dit favorable à la révision de l'article 37 de la Constitution. Les Dédoulais attendent donc le parti du baobab vienne à son tour partager avec eux ce qu'il a comme informations ou convictions. Sans doute qu'on en saura davantage les jours à venir.
Ousmane TRAORE