Finalement, la rencontre entre le Conseil supérieur de la communication (CSC) et les promoteurs de médias audiovisuels sur la suspension des émissions radioactives n'aura pas porté quelque chose de positif, chacun restant campé sur sa position. En rappel, le CSC a décidé de la suspension, à partir du 7 mai 2015, et cela pour une durée de trois mois, des émissions interactives sur les antennes des de radios et télévisions. Pour mieux s'entendre avec les promoteurs, une rencontre a été initiée le 9 mai dernier sur la question. Mais l'on constate que les promoteurs restent réticents, quant aux justificatifs avancés par l'autorité de régulation. Justificatifs qui sont, entre autres, le non professionnalisme de certains médias à réguler les appels en direct, ce qui fait que certains intervenants à l'antenne avancent des propos outrageux ou incitant à la révolte.
Les promoteurs pensent que tous les médias ne sont pas concernés, et, qu'il aurait fallu sanctionner ceux qui sont concernés, au lieu de tout le monde. Dans son camp, le CSC parle de mesures globales, et non de sanctions, afin de pouvoir mieux réorienter les choses. Car une sanction serait mal vue, au regard du contexte actuel qui demande de la délicatesse, entre autres exigences du moment.
Les promoteurs sont surement frustrés, vu que ces émissions interactives sont écoutées par beaucoup de personnes. Surtout que cela concerne souvent la vie politique nationale, ou bien les sujets d'actualité qui défraient la chronique. On peut comprendre cela. Mais toujours est-il qu'il y a des émissions où des citoyens interviennent et dont les propos sont indignant, tellement ceux-ci sont irrespectueux. Le CSC a-t-il sensibilisé les médias, avant d'entamer quoi que ce soit ? On ne saurait le dire. On peut comprendre cette suspension par le fait que cela profite à certaines personnes pour mettre le feu aux poudres, raviver les tensions ou se régler les comptes, entre autres manipulations des consciences, mais l'on pense aussi que la suspension de trois mois est assez rude, non seulement pour les médias concernés, mais aussi et surtout pour les auditeurs. En tout cas, cette rencontre a été la bienvenue, afin que les deux parties se comprennent, et on espère que chacun en tirera leçon et tiendra compte des préoccupations des autres. Espérons aussi que les auditeurs auront compris la leçon, pour ne plus déraper à l'antenne et se priver de leurs émissions favorites.
Le CRAC est-il à couteaux tirés avec les ténors du CDP ?
Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a tenu son congrès tant attendu les 9 et 10 mai derniers. Eddie Komboïgo, expert comptable de formation et ex député du parti à l'ex Assemblée nationale remplace ainsi Assimi Kouanda à la tête du parti, comme président. Le CDP semble vouloir miser sur les jeunes du parti, en y plaçant Eddie Komboïgo, comme l'avait par ailleurs souhaité le Comité de réflexion et d'action pour le renouveau du CDP (CRAC), que dirige Ali Badra Ouédraogo. Mais le dernier jour du congrès aura présenté un autre visage, puisque les jeunes du CRAC, qui ont trouvé que Ali Badra n'était pas dans le bureau du parti, ont tout simplement boycotté le congrès. Ayant été empêchés dès le départ d'avoir accès à la salle pour la fin des travaux, ils étaient agglutinés à la porte d'entrée pour manifester leur colère. Certains ont retiré leur tee-shirt en disant qu'ils ne font plus partie du parti, et qu'ils se feront entendre bientôt. Ils ont failli y mettre le feu devant l'assistance, n'eut été l'intervention de certains ainés. D'autres ont tout simplement appelé leurs militants à s'en ailler, car ils n'avaient plus rien à faire dans le parti. Les menaces à l'égard du parti fusaient de toutes parts. Les jeunes pro-CDP avaient par ailleurs fait barrière aux avant postes des forces de l'ordre pour empêcher ceux du CRAC de tenter une intrusion en force dans la salle, et certains craignaient un affrontement des deux camps. Car les forces de l'ordre avaient de la peine à calmer les contestataires. Bien avant, nous avions aperçu Ali Badra Ouédraogo et certaines personnes qui s'étaient retirés quelques temps plus tôt et rejoignaient le parking.
Selon un des jeunes du CRAC, il aurait dit aux siens de ne pas manifester, car c'est la politique, et donc, il n'est pas surprenant que certaines choses se passent.
Un membre du Bureau politique nous a expliqué que la réaction de ces jeunes du CRAC était prévisible, puisque depuis la veille, soit le jour de l'ouverture du congrès, ils avaient eu vent de ce sabotage qui aurait été orchestré depuis longtemps, avec pour but d'empêcher le congrès. Raison pour laquelle des précautions avaient été prises pour les empêcher de participer aux travaux... Toute chose qui inquiète, quand l'on voit que le méga parti se déchire de la sorte. Il n'est pas exclu que le CRAC fasse une sortie pour expliquer les choses dans les prochains jours. Et bien évidemment, le CDP lui-même, qui doit avoir beaucoup à dire sur cet événement malheureux.
Un mouvement mort-né !
Le Mouvement pour l'accompagnement de Rock à Kosyam (MARK) est à peine né que cela suscite des controverses. En effet, c'est le 7 mai dernier que Lucien Ilboudo, président du mouvement, faisait part aux médias de cette structure sensée créer les conditions pour permettre aux citoyens de s'inscrire sur les listes électorales ...et soutenir Rock Marc Christian Kaboré pour l'élection du 11 octobre prochain. La naissance de ce mouvement est décriée par certaines personnes qui sont en train d'y voir un FEDAP/BC (Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise Compaoré) bis, qui avait été créée tantôt pour accompagner l'ex président du Faso. Même si les fondateurs du MARK prétendent le contraire, tout en expliquant que leur rôle est de faire inscrire le maximum de personnes sur les listes électorales, il demeure néanmoins que cette approche est mal vue par les militants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Car le parti que préside Rock Marc Kaboré n'a pas besoin d'une telle association pour se faire accompagner. Ils préfèrent plutôt suivre la voie normale que s'est tracée le parti. Et comme pour leur donner raison, effectivement, le parti a écrit qu'il n'est mêlé, ni de près, ni de loin, à cette association, tout en demandant aux militants de s'en départir. Voilà ce qu'on appelle une douche froide, qui vient encore mettre le discrédit sur certaines associations qui poussent à tout vent pour on ne sait quelles fins fixées. Dommage !
Outre cet événement au MPP, il y a eu l'interpellation de Simon Compaoré, ex maire de la commune de Ouagadougou, le 8 mai dernier, par la Gendarmerie de Boulmiougou. Après avoir été auditionné pendant plus de deux heures, il sera libéré par la suite. Les faits qui lui sont reprochés seraient son implication dans des histoires de réserves administratives et de lotissements effectués par certains maires. S'il a été remis en liberté, la question que l'on se pose est si toutefois cette affaire est finie. Car d'aucuns susurrent que celui-ci serait souffrant, d'où sa libération. Mais ce n'est pas à dire que c'est la fin de procédure, loin de là. On attend donc de voir, de toute façon...
Claire Lebœuf