En termes clair, la solution à cette crise n'était pas conditionnée à son adhésion à ce parti ? A insisté notre confrère. Karim Traoré, ancien candidat de l'ex parti au pouvoir au législative de décembre 2012 balaie du revers et évoque ses convictions. ¨Pour comprendre les faits, il faut remonter à fin 2014 donc à l'ère post insurrection populaire où toutes les structures étaient contestées ça et là parce que accusées d'être les tentacules de l'ex régime. Il y a le cas de la chambre de commerce. A partir donc de décembre 2014, des cotonculteurs montent la fronde contre Karim Traoré pour entre autres des faits de politisation de l'UNPCB, de financement occulte des campagnes du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), d'opacité dans la gestion des finances de l'UNPCB. Sa tête était réclamée et son prédécesseur François Traoré a été aperçu aux premières heures de la contestation avec les manifestants.
Karim Traoré reconnait être un militant de l'ex parti au pouvoir
François Traoré, ancien président de l'UNPCB n'est personne d'autre que le secrétaire exécutif national adjoint chargé du monde rural du MPP. Ce qu'il faut savoir de cette crise est qu'elle était une lutte politique pour contrôler une structure. Karim Traoré reconnait être un militant de l'ex parti au pouvoir. A Bobo Dioulasso, Karim Traoré est aussi considéré comme l'homme de Salia Sanou ex maire de Bobo Dioulasso même s'il affirme dans le quotidien Le Pays qu'entre lui et Salif Diallo, c'est une longue histoire. Son prédécesseur François Traoré, lui est un homme de Salif Diallo l'ex bras droit de Blaise Compaoré, ancien ministre de l'agriculture et 1er vice président du Mouvement du peuple pour le progrès. François Traoré occupe du reste le poste de secrétaire adjoint du monde rural. Au-delà des contestations sur la mauvaise gestion supposée ou vraie de Karim Traoré, la confusion et la tension à l'UNPCB est la résultante de la politisation de certaines organisations professionnelles. Derrière les cotonculteurs qui agissent ce sont les politiques qui manœuvrent en sourdine.En plus de ces acteurs majeurs, François Traoré et Karim Traoré, il y a le cas de Doyé Zoumbiessé, deuxième adjoint au secrétaire général de l'UNPCB qui était avec les frondeurs, ceux qui réclamait la tête de Karim Traoré. Doyé Zoumbiessé qui était le maire CDP de Béréba, province du Tuy aurait lui aussi rejoint le MPP.
Karim Traoré a rejoint le MPP
Avec cette vraie fausse crise à l'Union nationale des producteurs de coton du Burkina, c'est l'ex parti au pouvoir le CDP à travers son désormais ex militant Karim Traoré qui revenait de la mesure de suspension imposée en décembre par le gouvernement et n'entendait plus se laisser faire lui qui a perdu « sa Chambre de commerce et d'industrie, ses communes » et le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) par son militant également François Traoré qui se livrait une bataille sans merci pour le contrôle de l'UNPCB. Ce qui est révélateur des pratiques politiciennes du régime de Blaise Compaoré. La politisation ou la caporalisation de tout ce qui est structure professionnelle, de jeunes, syndicale et de la chefferie coutumière. En ce début de mars 2015, Karim Traoré a rejoint le MPP et comme par coup de baguette, la crise aussi est éteinte. Fini les accusations de malversations et de détournements. Fini également la demande d'audit des frondeurs.A la lumière de ce fait, les Burkinabè peuvent retenir que les hommes politiques ne sont guidés que par leurs intérêts rien d'autres et qui sont purement égoïstes et personnels.
Henry BOLI