En effet, nos politiciens, tous bords confondus n'ont pas encore compris que le plus rien ne sera comme avant les concerne en premier chef. Alors que tout ce qui nous arrive aujourd'hui est en grande partie dû à leur comportement, à leur myopie politique face aux exigences et aux préoccupations réelles des Burkinabè. Aussitôt après l'insurrection, tous les états-majors des partis ont claironné que désormais, place sera faite aux jeunes et aux femmes. « Nous avons des solutions pour les jeunes » ; « les jeunes seront au cœur de nos préoccupations » ; « ce sont les jeunes qui ont fait l'insurrection, nous allons leur donner la place » ; « quand la femme se met debout, nous remportons les élections » ; « nous allons donner des moyens aux jeunes et aux femmes pour lutter contre la pauvreté ». Sont autant de slogans propagandistes, à la limite démagogiques qu'utilisent la plupart de ces hommes politiques pour tout simplement bénéficier du suffrage des jeunes et des femmes. Mais, quand arrive le moment de leur donner la place, de leur trouver les moyens, on leur dit tout bonnement que nous travaillons pour vous ; si tout simplement on ne leur dit pas qu'ils ou qu'elles n'ont pas la qualification requise. En oubliant que ce sont eux, les politiques qui devaient offrir les opportunités de qualification.
Du reste, pendant que nous y sommes, au lieu de parler au nom des jeunes et des femmes, il faut accepter de leur donner la place ! Dans tous les cas, les partis politiques qui n'auront pas compris cette préoccupation de l'heure, ne récolteront pratiquement rien à la fin des élections. La dislocation, aussitôt après, du bloc sankariste qui s'était formé derrière la candidature de Maître Bénéwendé Sankara doit servir de boussole à tous ces partis politiques. Notamment ceux qui se disent et croient qu'ils sont grands. Au contraire c'est dans ces partis que la tension est plus vive car, les candidats à la candidature pensent qu'en occupant la tête de liste, on a beaucoup plus de chance d'être élu. Si bien qu'ils utilisent tous les moyens pour y arriver. Malheureusement, et très souvent contre la volonté des militants à la base. La conséquence directe de tels comportements, pour ne pas dire entêtements, c'est la cohésion au sein du parti qui prend un coup. Avec un débordement sur la vie quotidienne dans les secteurs ou quartiers. Les Burkinabé ont besoin de cohésion. Les partis doivent s'inscrire dans cette logique pour ne pas répéter les erreurs du passé.
Dabaoué Audrianne KANI